FORMATION MATHEMATIQUE DES ENSEIGNANTS : QUELLES MEDIATIONS
DOCUMENTAIRES ?
MOUSTAPHA SOKHNA* – LUC TROUCHE**
Résumé - Cette étude s’intéresse à l’usage et à la conception de ressources par les enseignants de mathématiques
dans le cadre d’une formation hybride. Elle porte sur le rôle du tutorat et son impact sur la formation
mathématique des enseignants et s’inscrit ainsi dans les travaux du groupe 6. Les éléments de réponses proposés
sont issus d’une recherche en cours sur le lien entre conception et usage de ressources et développement
professionnel de professeurs de mathématiques qui n’ont suivi ni formation mathématique universitaire, ni
formation professionnelle initiales.
Mots-clefs : Professeur de mathématiques, développement professionnel, usage et conception de ressources,
travail collaboratif, tutorat.
I.
INTRODUCTION
Depuis quelques années, on peut observer un intérêt croissant, dans le domaine de la
didactique des mathématiques, pour les modalités de conception et d’usage des ressources
pour/par les enseignants (Assude 2009, Gueudet & Trouche 2008, Hitt et al. 2012). Cet intérêt
est motivé, en particulier, par le développement de dispositifs hybrides de formation, i.e.
combinant phases en présence et phases à distance (Sokhna & Sarr 2010), et par un
questionnement sur la nature même de la formation mathématique des enseignants.
Ce questionnement (Hache et al. 2009) situe cette formation mathématique sur une échelle de
perspectives de 1 à 4 : plus on va vers la perspective 4 (figure 1), plus les mathématiques sont
« décortiquées », « défaites », « détaillées », alors qu’elles sont de plus en plus
« compressées », « condensées », « compactes » quand on s’approche de la perspective 1.
Perspective 4
Perspective 3
Perspective 2
Perspective 1
Le travail des mathématiques
« scolaires »
Le travail de mathématiques
nouvelles, en lien avec les
contenus de l’école
Le travail des mathématiques
académiques, avec des liens
systématiques et explicites avec
les contenus à enseigner à
l’école
Le travail des mathématiques
académiques
enseignées
à
l’université pour le futur
mathématicien
Figure 1. Les perspectives de formation mathématiques des enseignants (Hache et al. 2009).
Comment penser des dispositifs de formation prenant en compte cette nécessité de
« décorticage » et de «décompression » ? Quelles médiations penser, du point de vue des
ressources et des acteurs impliqués ? Ce questionnement est particulièrement aigu dans des
pays où l’on considère que la formation mathématique des enseignants est insuffisante.
Nous proposons ici de mettre en évidence, dans le cadre d’un dispositif expérimental,
l’importance des interactions entre tuteurs et stagiaires. Dans un premier temps, nous
préciserons les cadres théoriques qui soutiennent ce questionnement, nous présenterons
ensuite le terrain d’étude, puis la méthodologie mise en œuvre ; nous analyserons enfin, et
discuterons, les premières données recueillies.
* Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation, Université Cheikh Anta Diop de
Dakar– moustapha.sokhna@ucad.edu.sn
**
Institut Français de l’Éducation, École Normale Supérieure de Lyon – luc.trouche@ens-lyon.fr
II
QUELQUES OUTILS THEORIQUES
Notre étude s’enracine dans deux cadres principaux, la théorie anthropologique du didactique
(Chevallard 1997) et l’approche documentaire du didactique (Gueudet & Trouche 2008) qui
nourrissent une approche dynamique de la formation des enseignants.
II-1
Théorie anthropologique du didactique
La Théorie Anthropologique du Didactique (TAD) situe l’activité d’étude des mathématiques,
comme l’activité d’enseignement des mathématiques, dans l’ensemble des activités humaines.
Elle se fonde sur le postulat que toute activité humaine, régulièrement accomplie, peut être
décrite grâce au modèle unique de praxéologie, défini comme un quadruplet (types de tâches,
techniques, technologies et théories). Ainsi pour Chevallard (1997, p. 44) :
« L’une des premières tâches auxquelles s’affronte le professeur en tant que directeur
d’étude d’une classe donnée, consiste à déterminer, à partir des indications du
programme d’études officiel, les organisations mathématiques à étudier en précisant,
pour chacune d’elle, son contenu précis et, en particulier, le socle des types de tâches
mathématiques qu’elle contient ainsi que le degré de développement à donner aux
composantes techniques, technologique, théorique ».
Dans une institution donnée, on ne rencontre que très rarement des praxéologies ponctuelles,
c'est-à-dire des praxéologies intégrant un seul type de tâches. Les organisations
praxéologiques contiennent le plus souvent plusieurs types de tâches et plusieurs techniques.
Si toutes les techniques sont rattachées à une seule technologie on dit que l’organisation
praxéologique est locale. Une organisation est régionale si elle est construite à partir d’une
théorie mathématique donnée et elle est globale si elle intègre plusieurs théories. La
dialectique organisation locale/globale nous semble intéressante à prendre en compte en
formation, particulièrement pour soutenir les processus de compression et de décorticage
(figure 1) des mathématiques. Elle doit, selon nous, être complétée par une approche qui
permette de penser la conception et les usages des ressources, supports de ces organisations.
II-2
Approche documentaire du didactique
L’approche documentaire du didactique (Gueudet & Trouche 2008) vise à analyser l’activité
de l’enseignant sur, avec, et pour les ressources. Elle peut être décrite autour de deux points
fondamentaux : la distinction entre ressources et documents, et le processus de genèse
documentaire (figure 2) : un ensemble de ressources donne naissance, pour une classe de
situations, au cours d’une genèse documentaire, à un document. Le document se construit
ainsi, progressivement, par et pour le professeur, à travers deux processus duaux :
l’instrumentation (le processus qui fait émerger les fonctions constituantes des ressources) et
l’instrumentalisation qui est liée au développement des fonctions constituées des ressources.
Figure 2. Représentation schématique de la genèse d’un document (Gueudet & Trouche 2010)
3
Le travail documentaire du professeur est le moteur d’une genèse documentaire, qui
développe conjointement une nouvelle ressource (composée d’un ensemble de ressources
sélectionnées, modifiées, recombinées) et un schème d’utilisation de cette ressource. Un
schème d’utilisation comporte en particulier des règles d’action, et des invariants opératoires
qui se forgent au cours de l’activité de l’enseignant. L’ensemble des ressources d’un
professeur est un ensemble vivant, en permanent renouvellement, et en interaction avec
l’activité qu’il déploie. La notion de système de ressources (Gueudet & Trouche 2008) décrit
bien cet ensemble structuré, produit et ressort de l’activité du professeur.
Dans cette perspective théorique, nous proposons d’introduire la notion de médiation
documentaire, prolongeant la médiation instrumentale qui, pour Rabardel (1999), « apparaît
comme un concept central pour penser et analyser les modalités par lesquelles les instruments
influencent la construction du savoir ». Ce concept de médiation documentaire nous permettra
de penser et d’analyser les modalités par lesquelles l’évolution des ressources et le
développement des connaissances des enseignants se nourrissent mutuellement.
II – 3 Une approche dynamique de la formation des enseignants
Nous faisons l’hypothèse que, dans le cadre de la formation des enseignants en
mathématiques, les médiations documentaires doivent se développer à partir de ressources
spécifiques permettant aux collectifs de stagiaires un jeu de décorticage et de compression des
concepts mathématiques à introduire en classe. Ces médiations jouent pour les deux types
d’acteurs qui nous intéressent ici : les tuteurs qui s’appuient sur ces ressources pour soutenir
la collaboration entre stagiaires ; les stagiaires qui utilisent les ressources pour « faire leurs
cours ». Ces médiations jouent entre ces acteurs et l’objet de leur activité, mais aussi entre les
acteurs eux-mêmes, et entre chaque acteur et lui-même. La figure 3 ci-dessous traduit ces
différentes médiations, qui se prolongent, via les ressources, au sein des classes des stagiaires,
impliquant alors les élèves.
Figure 3 : Schéma représentant les différentes médiations à l’œuvre dans un dispositif de formation continue,
impliquant le tuteur, le stagiaire et les élèves, autour d’un jeu sur les ressources (Sokhna 2006)
Cette imbrication des médiations doit être comprise comme le cœur d’un dispositif de
formation qui implique nécessairement chaque tuteur dans un rôle proactif. D’ailleurs, pour
Duplàa et al. (2003, p. 483), ce rôle conduit le tuteur à intervenir dès la conception des
ressources :
«En collaboration avec l’expert des contenus, il déterminerait les nœuds difficiles,
conceptuels et stratégiques de la ressource ou des activités. Ensuite, dans la phase de
mise en œuvre, cet acteur serait proactif en provoquant des réflexions et débats sur des
nœuds difficiles, conceptuels ou stratégiques. »
Duplàa et al. (ibidem, p. 481) soulignent que « ce tutorat proactif est d’autant plus délicat à
mettre en œuvre qu’il ne doit pas rétablir une relation pédagogique à dominante
transmissive ». Il nous semble donc que la formation doit s’appuyer aussi sur l’expérience
propre des stagiaires, leur créativité, leur réflexivité et sur leur travail collaboratif (SouryLavergne et al. 2013).
Nous faisons l’hypothèse que le développement des systèmes de ressources des enseignants,
est en grande partie lié au développement des interactions entre tuteurs et collectifs des
stagiaires, au cœur des médiations documentaires.
III
TERRAIN EXPERIMENTAL
Notre étude porte sur le lien entre ressources et formation des enseignants de mathématiques
dans le cadre de dispositifs hybrides de formation, avec un intérêt particulier pour le rôle des
interactions entre tuteurs et stagiaires. La situation actuelle de la formation d’enseignants au
Sénégal nous paraît constituer un bon terrain d’étude. En effet, pour faire face aux besoins
d’enseignement, de nombreux professeurs contractuels sont recrutés, sans formation
professionnelle et avec, pour la plupart, une formation mathématique très modeste, souvent du
seul niveau du baccalauréat. Il s’agit donc, pour le système sénégalais, de concevoir des
dispositifs de formation continue pour un grand nombre d’enseignants, qui ne peuvent pas
s’éloigner de leur classe. Nous présentons dans cette section la structure de la formation des
enseignants au Sénégal, puis l’environnement de travail des professeurs contractuels que nous
suivrons plus particulièrement et enfin les ressources sur lesquelles repose leur formation.
III – 1 La structure de la formation des professeurs de mathématiques au Sénégal
Au Sénégal, la formation des professeurs de collège et de lycée est prise en charge par la
Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF) à travers
deux dispositifs : un dispositif de formation initiale en présentiel (FIP) pour les étudiants et un
dispositif de formation continue1 à distance (FCD) pour les professeurs contractuels. Ces deux
dispositifs sont organisés chacun autour de deux filières (figure 4) : une filière qui regroupe
les étudiants de niveau licence (section A dont la durée de la formation est d’une année) et de
1
Qualifier de continue cette formation est sans doute ambigu, car ces enseignants n’ont pas eu de formation
intiale. Cependant cette formation n’intervient pas au début de la carrière de ces enseignants, mais en cours de
carrière, nous préférons donc parler dans ce cadre de formation continue (même si, nous le verrons, ce sont les
ressources, plus que les formateurs, qui assurent cette continuité de la formation). Il faut noter également que le
qualificatif « à distance » est tout aussi ambigu, surtout pour les étudiants de la section C. En effet, pour ces
enseignants, les seuls moments d’échanges officiellement organisés avec leurs formateurs sont les périodes de
regroupement de deux jours à la FASTEF pour la remise des tapuscrits. Une plateforme de formation à distance
existe « http://www.fad-fastef.org » mais elle est réservée aux étudiants des sections A et B.
5
niveau maitrise (section B dont la durée de la formation est deux ans), et une filière qui
regroupe des étudiants de niveau baccalauréat (section C dont la durée de la formation est
deux ans). Dans la première filière, il s’agit d’assurer la formation professionnelle des
étudiants, dont la formation académique a été prise en charge par d’autres facultés, pour en
faire des professeurs de l’enseignement moyen (PEM) et/ou des professeurs de
l’enseignement secondaire (PES). Dans la deuxième filière, il s’agit d’assurer la formation
académique en première année et professionnelle en deuxième année pour faire de ces
étudiants des Professeurs de Collèges d'Enseignement Moyen (PCEM). Ces PCEM sont
bivalents : en mathématiques, ils sont des professeurs de mathématiques et physique-chimie
(F1C MPC) ou Mathématiques et les sciences de la vie et de la Terre (F1C MSVT).
Nature du dispositif
Niveau des étudiants
Formation dispensée
Formation initiale en présentiel :
étudiants recrutés sur concours par
la FASTEF, qui seront, pour la
plupart d’entre eux, s’ils
réussissent leurs examens, recrutés
comme enseignants titulaires
Etudiants qui ont acquis une
licence (F1A) ou une maîtrise
(F1B) dans une autre faculté
Formation professionnelle en un
(F1A) an ou deux ans (F1B)
Etudiants de niveau baccalauréat
(F1C). En mathématiques ils sont
F1C MPC (mathématiques et la
physique-chimie) ou MSVT
(mathématiques et les sciences de
la vie et de la Terre.
Formation académique en première
(F1C1) année sanctionnée par un
examen de passage, suivie d’une
formation professionnelle pendant
la deuxième année (F1C2).
Formation continue à distance :
enseignants recrutés comme
contractuels, qui ont accès à la
formation sous certaines conditions
(cf. III-2) qui seront, s’ils
réussissent leur examen, recrutés
comme enseignants titulaires.
Etudiants qui ont acquis une
licence (F1A) ou une maîtrise
(F1B) dans une autre faculté, et
enseignent comme contractuels
dans des lycées
Formation professionnelle en un
(F1A) ou deux ans (F1B)
Etudiants de niveau baccalauréat
(F1C), enseignant comme
contractuels dans des collèges.
Formation académique en première
année (pour les F1C1) de niveau
licence 1 de mathématique
sanctionnée par un examen de
passage, suivie d’une formation
professionnelle pendant la
deuxième année (pour les F1C2).
En mathématiques ils sont F1C
MPC (mathématiques et la
physique-chimie) ou MSVT
(mathématiques et les sciences de
la vie et de la Terre.
Figure 4 : Les différentes filières de formations des enseignants assurées par la FASTEF.
En section C, en mathématiques, les deux dispositifs (FIP et FCD) semblent proches : ce sont
les mêmes formateurs qui interviennent dans les deux cadres ; ce sont les mêmes ressources
qui sont proposées aux étudiants ; la réussite à l’examen de la première année conditionne
l’accès à la deuxième année. Ces deux dispositifs diffèrent cependant profondément : dans le
premier cas, les étudiants suivent leurs études à la FASTEF et les ressources d’enseignement
sont délivrées par les professeurs dans des cours ordinaires en présentiel tout au long de
l’année (FIP) ; dans le deuxième cas les contractuels sont la plupart du temps dans leurs
classes, et les ressources – des tapuscrits - leur sont remises lors d’un regroupement de deux
jours à la FASTEF. Les contractuels ne reviendront à la FASTEF que pour l’examen final
(FCD).
Ainsi les profils des étudiants de la FIP étant différents de ceux de la FCD, on peut
s’interroger sur la pertinence du choix de duplication du dispositif de formation. En effet, en
première année de la section C, tous les étudiants (ceux de la FIP comme ceux de la FCD)
suivent des cours de niveau L1 mathématiques et c’est seulement en deuxième année qu’ils
suivent une formation professionnelle. Or, les étudiants de la FCD étant déjà dans les classes
et donc confrontés quotidiennement aux difficultés d’ordre professionnel, il est difficilement
compréhensible que la formation en première année soit seulement académique et qu’il faille
attendre la deuxième année pour suivre une formation professionnelle. Par contre, les
étudiants de la formation initiale en présentiel qui ne vont pas en stage qu’en deuxième année
acceptent plus facilement de travailler en première année sur les mathématiques plus
compressées (figure 1). En deuxième année, Ils bénéficient d’un encadrement rapproché
auprès d’enseignants expérimentés et des formateurs de la FASTEF qui organisent ainsi la
transposition des notions apprises en première année.
Notre étude portera sur le dispositif de formation continue à distance, plus particulièrement
pour les contractuels qui n’ont que le niveau du baccalauréat et qui enseignent dans des
collèges (la section C), car c’est à ce niveau que le besoin de formation semble être plus
pressant.
III-2
L’environnement de travail des professeurs contractuels
Le grand nombre de professeurs contractuels à former, que nous appellerons stagiaires dès
lors qu’ils seront impliqués dans le dispositif de formation, a imposé aux institutions
(Ministère et FASTEF) de faire des choix : ce sont les contractuels qui ont le plus
d’ancienneté dans le métier qui sont prioritaires pour la formation. En 2013-2014, 1262
stagiaires se sont inscrits en première année de cette section C de la FCD. Ainsi les
contractuels qui commencent leur formation ont, en moyenne, de l’ordre de 5 ans
d’ancienneté. Ils ont donc commencé à construire leur système de ressources (cf. II-2) pour
enseigner et pour cela certains stagiaires peuvent s’appuyer sur les cellules d’établissement2.
Les ressources disponibles peuvent beaucoup varier d’un établissement à l’autre (existence
d’une bibliothèque ou non, interactions possibles avec d’autres contractuels ou non, existence
d’une équipe pédagogique ou non, appui du pilotage de l’établissement ou non…). Nous
décrirons plus précisément ces ressources support de notre expérimentation dans notre
dispositif expérimental §IV-4.
Rappelons que ces professeurs de niveau du Baccalauréat sont tous bivalents. Il faut noter
également que la bivalence n’est pas la seule difficulté : ces enseignants doivent travailler 25
heures par semaine dans des classes souvent pléthoriques (en moyenne près de 68 élèves,
PDEF 2003). Il faut signaler aussi que, durant la formation aucune réduction horaire ne leur
ait accordé. Toutes ces difficultés pourraient conduire ces enseignants à faire des choix :
privilégier leur formation et la préparation de l’examen au détriment de leur enseignement ou
inversement.
III-3 Les ressources de la formation des professeurs contractuels
La formation des professeurs contractuels repose sur des tapuscrits, conçus par les formateurs
titulaires des cours en FIP. Ces ressources de formation, que nous appellerons désormais ReF,
sont toutes conçues, pour chaque cours, sur un même modèle, en quatre blocs (description des
2
Dans chaque lycée et collège ou regroupement de collège d’une localité et pour chaque discipline, existe une
structure qui regroupe les enseignants de la discipline et qui sert de cadre pour se concerter autour des activités
de formation (organisation des ateliers de formation ou d’autoformation etc.) et des activités d’enseignement
(discussion autour des progressions communes, de la façon dont seraient abordées certaines parties difficiles du
programme). Ces structures sont appelées cellule et la métaphore biologique prend tout son sens. Les cellules ne
vivent pas toutes au même rythme : celles qui sont très dynamiques organisent régulièrement des sessions de
formation et d’autres peuvent rester toute l’année sans une seule rencontre
7
objectifs et des prérequis, proposition d’activités d’apprentissage, présentation du contenu
d’enseignement et enfin des exercices ; voir un exemple annexe 1). La première année, ces
ressources (ReF1) sont structurées en trois grands ensembles : deux cours (algèbre - voir
annexe 2 le programme d’algèbre - et analyse) de niveau première année universitaire
(correspondant à la perspective 1, Figure 1) et un cours de géométrie de niveau collège
(correspondant à la perspective 4, Figure 1). La deuxième année, les ressources (ReF2)
présentent les notions à enseigner, depuis la définition d’un objectif pédagogique à des
propositions de solutions d’exercices de niveau collège (correspondant à la perspective 4,
Figure 1).
La remise des tapuscrits aux stagiaires a lieu à la FASTEF et est accompagnée de séances
d’échanges de 4 à 6 heures, entre les contractuels et les formateurs, sur les contenus et sur les
modalités de formation. Ces échanges peuvent aller de l’explication d’une notion jusqu’à des
propositions de méthode d’organisation du travail. Des échanges informels peuvent aussi
avoir lieu pendant l’année entre contractuels et entre contractuels et formateurs.
A distance, des stagiaires, la plupart du temps encouragés par l’existence de regroupement
dans des établissements, appellent au téléphone ou envoient des courriels aux responsables de
cours pour des éclaircissements. D’autres, toujours en groupe, sollicitent et obtiennent des
séances de travaux dirigés en présentiel avec des formateurs de la FASTEF. Notre étude
portera plus particulièrement sur les ReF1 et sur la façon dont elles s’intègrent dans le
système de ressources des stagiaires de première année, qui nous paraît être l’année la plus
sensible pour l’entrée dans une dynamique de formation. On peut faire l’hypothèse que,
compte tenu de leur niveau académique et de la quantité de travail qu’ils doivent assumer, les
stagiaires n’ont pas, dans des conditions ordinaires, les moyens d’intégrer seuls les ressources
de formation dans leur propre système de ressources : soit leurs ressources propres et les
ressources de formation restent étanches les unes par rapport aux autres, soit les ressources de
formation sont « parachutées » telles qu’elles dans la classe.
Le dispositif expérimental que nous avons mis en place est limité, pour une « simple » étude
de cas : il s’est agit pour nous d’injecter dans le dispositif ordinaire des acteurs jouant le rôle
de tuteurs proactifs en relation avec un groupe de stagiaires de première année exerçant dans
le même établissement. Nous voulons étudier les effets de cette modification du dispositif,
dans l’hypothèse que l’interaction d’un tuteur proactif avec des stagiaires jouant le jeu de la
collaboration sera décisive pour le développement des médiations documentaires. Il devra
travailler avec les stagiaires des organisations mathématiques locales pour soutenir leur
activité d’enseignement, en faire un ressort pour enclencher l’étude d’une organisation
mathématique globale dans un objectif de formation mathématique. Les phases
d’instrumentation des ressources de formation par les stagiaires appuient leur enseignement.
Les enseignants qui ont une certaine maitrise de la ressource, dans leur enseignement,
comprendront mieux leur organisation mathématique et sauront mieux réguler les
organisations didactiques. Les phases d’instrumentalisation par les stagiaires des ressources
soutiennent quant à elles leur formation. En effet, les enseignants qui, à travers les ressources
de formation tentent de les modifier à des fins d’enseignement, en feront une meilleure
appropriation et auront ainsi une meilleure idée de leur formation. L’activité propre du tuteur
se déploiera en synergie avec l’activité des stagiaires dans l’établissement. L’importance des
échanges entre le collectif des professeurs stagiaires au sein de leur établissement d’exercice
est en effet un élément majeur, qui apparaît dans de nombreuses études sur la formation
continue des enseignants (voir par exemple Soury-Lavergne et al. ibidem). Nous faisons
l’hypothèse que l’activité du collectif et la proactivité des tuteurs pourront nourrir
conjointement les genèses documentaires.
IV
LES ELEMENTS METHODOLOGIQUES
Dans cette section nous présentons, en plusieurs points, la méthodologie qui a sous-tendu
cette étude : seront précisés le thème mathématique qui sera abordé, les acteurs qui vont
endosser le rôle de tuteur et les stagiaires dont la formation va être étudiée.
IV-1 Le choix du thème mathématique
Le choix du thème est guidé par trois préoccupations majeures :
‐ Le premier critère est la présence du thème à la fois dans programme d’enseignement
au collège et dans le programme de formation des stagiaires ;
‐ Le deuxième critère est la rareté des ressources relatives à ce thème permettant de
motiver davantage l’intégration des ressources proposées ;
‐ Le troisième critère est relatif à difficulté du thème, motivant davantage le soutien
d’un tuteur proactif et des échanges entre pairs.
Nous avons ainsi choisi le thème de la logique : en effet, au Sénégal, l’enseignement du
raisonnement et de la logique est présent dans tous les ordres d’enseignement. Le programme
de mathématiques de collège demande « de renforcer la maitrise de la pensée logique et
mathématique de l’élève» (Programme de 6ème 2006, CNM 2006) et contrairement aux autres
parties, le programme ne propose pas de ressource et ne suggère pas de technique
d’enseignement ; enfin tous les étudiants de même niveau arrivant à l’université éprouvent
des difficultés sérieuses en logique (Durand-Guerrier & Ngandop 2009).
IV-2 Des tuteurs proactifs
Les tuteurs n’existant pas dans le dispositif actuel de formation, il s’agit de « recruter » des
personnes susceptibles de devenir des tuteurs proactifs. Ces tuteurs doivent être suffisamment
proche des situations professionnelles des stagiaires pour être en mesure d’anticiper certaines
difficultés et capable de leur proposer des solutions adaptées à leurs préoccupations, ils
doivent être ouverts et considérer les stagiaires comme des partenaires dans le processus de
formation. Suivant ces critères, deux « candidats tuteurs », Nourou et Martin3, ont été choisis
parmi les étudiants de la FASTEF : ils ont un master de mathématiques et ont validé une
année de formation professionnelle. Ils ont aussi une certaine ouverture par rapport aux
mathématiques et à leur enseignement, ouverture repérée à partir des rapports de stage
(qualité académique et professionnelle, capacité d’écoute des autres, capacité d’accueil à des
solutions alternatives proposées par d’autres). Afin de leur permettre de jouer le mieux
possible leur rôle, une préparation spécifique est organisée par le concepteur de cours (un des
auteurs de cet article) en deux séances de deux heures, préparant aussi une répartition des
rôles : Nourou se charge de trouver des ressources appropriées pour la formation des
stagiaires et Martin organise des sessions de formation en présentiel en s’appuyant sur les
ressources proposées par Nourou.
IV-3 Choix des stagiaires
Nous avons mené cette étude auprès des 1262 stagiaires en mathématiques qui se sont inscrits
en première année de la section C de la FCD (784 en mathématiques et sciences de la vie et de
la terre MSVT et 478 en mathématiques et physique-chimie MPC). Parmi ces 1262 stagiaires,
3
Pour respecter l’anonymat des personnes, les noms réels sont changés par les noms que voilà.
9
39 (19 MSVT et 20 MPC) ont sollicité et obtenue des séances gratuites de formation en
présentiel pendant trois semaines avec le concepteur de cours de logique (un des auteurs de
cet article). Trois stagiaires parmi les 39, tous d’une même cellule pédagogique de la région
de Dakar (Diène, Moussa et Félicité) et tous volontaires, sont choisis pour le dispositif
expérimental. Ce choix de travailler avec des enseignants d’une même cellule est motivé par
un besoin d’éprouver l’idée selon laquelle la collaboration peut être décisive pour le
développement des médiations documentaires.
IV-4 Le dispositif expérimental de recherche et de formation
Le dispositif de formation et de recherche peut être subdivisé en deux phases.
La première phase du dispositif permet de recueillir des données nécessaires au travail de
tuteurs proactifs (la détermination de nœuds difficiles, conceptuels et stratégiques sur la
conception et la mise en œuvre de ressource) et prépare ainsi les activités de la phase 2. Elle
s’appuie sur l’examen de passage en 2ème année des étudiants de la section C (voir § III-1) :
Les 1262 stagiaires qui se sont inscrits en première année de la section C de la FCD ont fait
cet examen en octobre 2014. En logique et algèbre l’épreuve est de niveau Licence1 mais elle
s’appuie sur le programme de collège. Elle comprend deux exercices : l’exercice 1 avec 16
questions à choix multiples sur l’algèbre et la logique et un exercice 2 spécifiquement sur la
logique (voir annexe 3 l’épreuve de 2014). Ainsi nous allons analyser les ressources (ReF1Algèbre et Logique) et l’épreuve d’algèbre et logique, nous analyserons ensuite les résultats
des 1262 stagiaires puis ceux particulier des 39 qui ont suivis des formations en présentiel et
nous allons enfin analyser les copies de Diène, Félicité et Moussa.
Dans la deuxième phase, nous allons mettre en place un dispositif expérimental que nous
allons analyser. La phase de réalisation de l’expérimentation est organisée autour de quatre
étapes (Figure 5) :
Figure 5 : Dispositif de formation et de recueil de données.
S’adossant sur notre proposition de tutorat proactif (figure 5) et de notre choix d’organiser les
collaborations pour les formations le concepteur de cours aménage, à l’étape 1 du dispositif,
des échanges avec les tuteurs sur les résultats de l’examen et sur l’articulation entre
différentes organisations mathématiques ponctuelles et leur mise en œuvre en classe afin
d’analyser des ressources ReF1. Cette étape permettra de dégager des critères d’un tutorat
proactif de formation des enseignants. A l’étape 2 un travail collaboratif de conception d’une
fiche de cours sera organisé entre tuteurs et stagiaires qui s’appuie sur l’analyse des
ressources ReF1 de l’étape 1. A l’étape 3, la fiche cours de l’étape 2 sera mise en œuvre par
un stagiaire en présence des deux autres stagiaires et des deux tuteurs. Cette étape permettra
d’étudier les corrélations entre critères de proactivité choisis en phase 2 et le niveau
d’instrumentation du stagiaire. L’étape 4 sera une séance de formation au module de logique
organisée par les deux tuteurs pour les trois stagiaires en s’appuyant sur les difficultés
observées lors de l’étape 3 (on notera les modifications opérées sur les ressources ReF1).
L’étude de cette 4ème étape permet d’analyser, avec les critères éprouvés, le niveau de
proactivité des tuteurs. Un 2nd cycle de 4 étapes se déroulera dans les mêmes conditions pour
vérifier la solidité des résultats obtenus lors du 1er cycle.
IV – 5 Les données à recueillir et la méthode de recueil des données
La conception des outils de recueil de données s’inspire fortement de la méthodologie
d’investigation réflexive (Gueudet & Trouche 2008), c’est-à-dire qu’elle mobilise le regard
des acteurs sur leur propre activité. Ces outils permettront le suivi du travail documentaire des
tuteurs et des stagiaires (sous la forme de journaux de bord) et le suivi de l’intégration de
nouvelles ressources dans leurs systèmes de ressources (sous la forme de représentations
graphiques des ressources qui organisent l’enseignement de la logique). Dans cet article ne
seront présentés que les résultats tirés de la première phase du dispositif expérimental § IV-4,
ceux de la 2nd phase faisant l’objet d’une étude en cours.
V
ELEMENT D’ANALYSE
Cette étude est en cours, l’analyse qui sera présentée dans cet article se limitera à la phase 1
du dispositif expérimental.
L’analyse des ressources (Ref1 Algèbre et logique) montre que ces ressources s’appuient sur
des activités qui peuvent faire sens chez les enseignants avant de construire des
mathématiques abstraites condensées et compressées (figure 1, perspective1) : dans l’esprit
d’une formation mathématique pour des mathématiciens cela a du sens de faire une incursion
dans l’algèbre de Boole, mais pour un enseignant qui doit expliquer, justifier, décortiquer et
décompresser la tendance devrait être orientée vers la perspective 4. L’analyse de l’épreuve et
des résultats des stagiaires le confirme.
L’analyse de l’épreuve montre que 8 des 16 questions de l’exercice 1 peuvent être traitées
avec des connaissances mathématiques du collège. Il s’agit des questions 3, 4, 6, 10, 11, 13,
14 et 16. Les questions 3, 6, 10 et 13 sont sur le sens de l’implication. Qu’est-ce
qu’une condition nécessaire ; Qu’est-ce qu’une condition suffisante ? C’est le cas de la
question n°13 : Pour qu’un parallélogramme ABCD soit un rectangle il suffit que ABC soit un triangle
rectangle en B. Les autres questions utilisent les quantificateurs (Pour tout réel x, est-ce qu’il existe un
réel y tel x +y = 0 question n°14). Les 8 autres questions de l’exercice 1 sont en rapport avec des
mathématiques abstraites qui ne sont pas mobilisables par l’enseignant dans sa classe (par
exemple la question 2, est ce que toute relation symétrique est une relation reflexive ?). Dans l’exercice 2,
l’idée était de travailler sur la validité d’un énoncé quantifié et de construire sa négation « il
existe un entier naturel mutiple de trois et dont la somme de ses chiffres est 7 ». Pour prouver que cet
énoncé est faux, il faut écrire sa négation qui fait appel à l’écriture de la négation des
quantificateurs « Quel que soit l’entier n, s’il est multiple de 3 alors la somme de ses chiffres est multiple de
n
n
3 (donc différents de 7)».
Si un entier n =
∑ ck 10k est divisible par 3 alors
k =0
n
n
égal à 3 × ∑ ckα k + ∑ ck est divisible par 3. Donc
k =0
k =0
∑ c (3 × 3 + 1)
k
k
qui est
k =0
n
∑c
k
est divisible par 3. Or 7 n’est pas
k =0
divisible par 3 donc la proposition est fausse.
Malgré la proximité de ces exercices avec ce que ces stagiaires sont sensés enseigner,
seulement 44,06 % d’entre eux ont eu la moyenne. A l’exercice 2 par exemple, leur principale
11
difficulté apparait dans la justification de leur réponse. Même, s’ils ont eu, pour la plupart, le
sentiment que la proposition est fausse, pour la prouver, les méthodes utilisées montrent les
difficultés qu’ils ont à intégrer les ressources de formation dans leur propre système de
ressources. Ils prennent par exemple plusieurs multiples de 3 (3; 6; 9; 12; 15; 18; 21; 24; 27; 30;
33; 36; 39; 42; 45; 48; 51; 54) pour constater que la somme de leurs chiffres est différente de 7.
Ceux-là sont dans une attitude très « scolaire » et ne parviennent pas à organiser le processus
de démonstration en lien avec leurs ressources de formation; d’autres sont sur une
compréhension formelle du cours de logique et ne parviennent pas à le relier aux
mathématiques scolaires. Ils savent que la négation de « ∃ x p(x) » est «∀ x p(x)», que celle
de « P ∧ Q» est « NonP ∨ NonQ ». Pour eux la négation de la proposition est alors « Quel que
soit l’entier multiple de 3 ou dont la somme de ses chiffres est multiple de 3 ». Ceci ne veut pas dire que
ces enseignants sont incapables d’enseigner : ils manifestent seulement des difficultés à faire
par eux même les liens entre les mathématiques abstraites et les mathématiques qu’ils
enseignent. On peut même faire l’hypothèse que ces mathématiques abstraites, cachent et
parfois font écran aux mathématiques scolaires. Parmi les 39 qui ont suivis des séances de
décorticage et de décompression des mathématiques abstraites plus de 82 % ont eu la
moyenne. Il est évident que ces enseignants étaient également très motivés et engagés dans
leur formation pour consacrer trois semaines de vacances scolaires à leur formation et
l’écriture des quantificateurs et de la négation de l’implication leur était familière. Ils écrivent
correctement la négation même si certains ont eu des difficultés à aller jusqu’au bout de leur
démonstration. C’est le cas de Moussa et Félicité. Diène lui, a montré un niveau tout à fait
appréciable aussi bien sur les mathématiques abstraites que sur les mathématiques scolaires.
Nous verrons dans la deuxième phase comment leur comportement par rapport aux
mathématiques va impacter sur leur pratique de classe.
De l’analyse de ces ressources, des épreuves et des résultats que nous allons poursuivre, on
peut noter d’ores et déjà que les difficultés rencontrées par ces enseignants sont liées à
l’organisation du dispositif et l’articulation entre les mathématiques abstraites qu’ils
apprennent et les mathématiques scolaires qu’ils enseignent.
VI CONCLUSION
Perriault (2002, p. 14) appelle l’effet diligence : « Phénomène que connaît bien l’histoire des
techniques : les premiers wagons ressemblaient aux diligences tout comme bien des cours mis
en ligne ressemblent, aujourd’hui, à des manuels scolaires ». Le fonctionnement d’un
dispositif de formation à distance non repensé mais vécu comme une duplication du dispositif
en présentiel était loin d’être une panacée. L’analyse des ressources et des résultats montrent
que le problème ne se pose pas en terme de « qui peut le plus peut le moins » comme si les
« connaissances » des mathématiques supposées plus « difficiles » facilitent l’enseignement
des mathématiques scolaires. La mise en œuvre du dispositif expérimental que nous avons
présenté ici permettra, nous l’espérons, de valider notre hypothèse que la formation doit se
faire autour des mathématiques que ces stagiaires enseignent, en s’appuyant sur leur travail
collaboratif au sein des cellules d’établissement, avec des tuteurs qui puissent prendre en
compte le développement de la culture mathématique en rapport avec celui de la culture
d’enseignement des mathématiques. Ces compléments d’analyse, essentiels, seront au cœur de
notre communication au colloque EMF2015.
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13
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m_at_nce_%C3%A0_M_at_gist%C3%A8re
Annexe 1
Annexe 2
STRUCTURE D’UN COURS
Programme Algèbre et Logique
(Cours annuel de 6 heures semaine cours et TD)
I.IDENTITE
THÈME 1 : LOGIQUE ET RAISONNEMENT;
1.1. Titre du cours
1.2. Volume horaire
THÈME 2 : RELATIONS ET GRAPHE D'UNE
RELATION ;
1.3. Auteur(s) du cours
THÈME 3 : GROUPE ;
1.4. Contacts de l’auteur
THÈME 4 : ANNEAU ET CORPS ;
2. INTENTIONS PEDAGOGIQUES
THÈME 5 : LES NOMBRES COMPLEXES ;
2.1. Objectifs généraux
2.2. Objectifs spécifiques
3. CONDITIONS REQUISES
THÈME 6 : ANNEAU DE POLYNOMES ;
THÈME 7 : ESPACES VECTORIELS
APPLICATIONS LINEAIRES ;
ET
3.1. Pré-requis
3.2. Outils didactiques
4. CONTENUS
THÈME 8 : MATRICES
THÈME
9
:
APPLICATIONS ;
DETERMINANTS
ET
4.1. Résumé du cours
4.2. Plan détaillée
4.3. Organisateur graphique (conceptogramme)
5. RESSOURCES COMPLEMENTAIRES
5.1. Glossaire des principaux concepts
5.2. Références bibliographiques
6. ACTIVITES D’APPRENTISSAGE
6.1. Résumé de l’activité
6.2. Description détaillée
6.3. Evaluation formative
7. EVALUATION
7.1. Auto-évaluation des acquis
7.2. Synthèse de remédiation
7.3. Evaluation sommative
Tableau de Planification
THÈME 10 : ARITHMETIQUE ;
THÈME 11 : LES ENTIERS NATURELS ET
L’ANALYSE COMBINATOIRE.
Annexe 3
U niversité C heikh A nta D iop
Examen algèbre C1 FAD octobre 2014
_____________________
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES
DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION
Prénom et Nom :………………………………………………………
------------------------------------------------------------
Département de mathématiques
Section : MPC
MSVT.
Date et lieu de naissance : ………………………………………….
Tel : ………………………… Série du Baccalauréat
Mettez vos réponses directement sur cette feuille qui sera ramassée.
Exercice 1 :
A chacune des questions ci-dessous, souligner la ou les réponse(s) justes.
n° La proposition n°i est-elle
1
2
vraie ?
fausse ?
ni vraie ni à la fois vraie
fausse ?
et fausse ?
Pour que (P ⇒Q) soit fausse il faut et il suffit que (P∧Q) soit vraie
Toute relation symétrique est une relation reflexive.
3 Soient a et b deux réels, pour que le produit ab soit égal à 0 il faut et suffit
que b soit égal à 0
4
5
Il existe un réel x tel que pour tout réel y, xy = y
Il existe un réel x tel que pour tout réel y, (x + y)(1+xy) = y
6 Pour qu’un quadrilatère ABCD soit un losange il faut que la diagonale
(AC) soit perpendiculaire à la diagonale (BD).
7
Pour que (P ⇒Q) soit vraie il faut et il suffit que (Q ⇒ P) soit vraie
8 La fonction ln est un homomorphisme du groupe (IR*+, .) vers le groupe
(IR, +)
9 Pour que l’implication (P ⇒Q) soit vraie il faut que les deux assertions (P
et Q) soient toutes deux vraies.
10 Pour qu’un parallélogramme ABCD soit un rectangle il faut que ABC soit
un triangle rectangle en B.
11
Pour tout réel x, il existe un réel y tel que xy = 1
12 Soient A et B deux ensembles non vides, pour que A∩B = { }, il faut que
A ⊂ 'B
13 Pour qu’un parallélogramme ABCD soit un rectangle il suffit que ABC
soit un triangle rectangle en B.
14
Pour tout réel x, il existe un réel y tel x +y = 0
15 Soient A et B deux ensembles non vides, pour que A∩B = { }, il suffit que
A ⊂ 'B
16
Il existe un réel y tel que pour tout réel x, x +y = 0
EXERCICE 2
Dites si la phrase ci-dessous est vraie donner sa négation. (Vous devez justifier votre réponse)
« il existe un entier naturel mutiple de trois et dont la somme de ses chiffres est 7 »
* Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation, Université Cheikh Anta Diop de Dakar–
moustapha.sokhna@ucad.edu.sn
**
Institut Français de l’Éducation, École Normale Supérieure de Lyon – luc.trouche@ens-lyon.fr