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Bercy veut aider la filière diesel à se reconvertir

Bruno Le Maire a annoncé un plan d’aide d’ici la fin de l’année. Des milliers d’emplois sont concernés.

Par Julien Dupont-Calbo

Publié le 27 sept. 2017 à 17:55

Tout est une question d’équilibre. Après l’annonce de la hausse de la taxation sur le diesel, Bercy ne veut pas avoir l’air de passer par pertes et profits la filière diesel française - déjà mise à mal par le scandale du « Dieselgate » et le déclin croissant des ventes de voitures consommant du gazole. Bruno Le Maire a annoncé mercredi l’ambition d’un plan d’accompagnement pour les industriels concernés d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, ses contours exacts ne sont pas connus.

En attendant, le ministre de l’Economie a expliqué aux députés qu’il comptait s’assurer que « les milliers d’emplois concernés puissent être accompagnés et ne subissent pas cette augmentation de la fiscalité ». Selon les services du ministère, environ 10.000 emplois dépendent directement du diesel dans l’Hexagone chez PSA ou Renault, mais surtout chez les équipementiers.

C’est en effet en France que se trouve la plus grosse usine de moteurs diesel au monde, à Trémery (Moselle), chez PSA. L’allemand Bosch possède également un gros site à Rodez (Aveyron), l’américain Delphi est lui installé à Blois (Cher), son compatriote Honeywell est dans les Vosges. « Ce sont les arbres qui cachent la forêt », affirme-t-on à la Plateforme de la filière automobile, un organe de discussion entre les acteurs du secteur.

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Pertes au feu

Si PSA et Renault ont commencé à convertir des lignes diesel en ligne essence, « il y a aura des pertes au feu et un impact fort sur l’empreinte industrielle », anticipe Jacques Mauge, le président de la Fédération des équipementiers automobile (Fiev). Ce dernier craint que les entreprises trop petites ou 100 % diesel n’aient les moyens de s’en sortir. Selon lui, quelque 10 % des effectifs hexagonaux des équipementiers automobiles travaillent sur le diesel, soit environ 7.000 salariés.

Cela ne peut pas durer trop longtemps

A Rodez, les 1.600 salariés de Bosch ont vu les commandes refluer depuis un an. « Pour le moment, nous arrivons à gérer la baisse d’activité avec le compteur temps collectif, mais cela ne peut pas durer trop longtemps », constate Olivier Pasquesoone, le directeur des lieux. Sur place, la modernisation prévue d’une des deux lignes a été gelée par l’Allemagne, et une ligne et 300 salariés ont du souci à se faire d’ici quelques années si rien ne change… Olivier Pasquesoone vient donc de missionner un cabinet spécialiste de la diversification industrielle, celui-ci doit rendre son verdict début 2018.

Le bal a commencé

A vrai dire, certains ont déjà tranché dans le vif. Delphi a fermé un atelier de 330 salariés à La Rochelle en 2015 et baissé ses effectifs de 150 personnes à Blois. Bosch, encore lui, a fermé son usine de pistons et de cylindres à Vénissieux (Rhône), et Federal Mogul a clos le bal de son site poitevin, supprimant 240 emplois. « Les groupes étrangers n’ont pas de scrupule, et mettent en balance la question de l’emploi auprès des pouvoirs public », pointe un acteur. Pour rappel, en France, le diesel pèse désormais moins de 50% du marché automobile.

Julien Dupont-Calbo

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