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Ces fans qui aiment trop : quand l’admiration vire à l’obsession

Josélito Michaud et Christine Grou au micro de Catherine Perrin.
Josélito Michaud et Christine GrouPHOTO : Radio-Canada / Olivier Lalande
Publié le 31 janvier 2019

Le cas de la femme qui aurait suivi le chanteur Kevin Parent intensément depuis 2003, allant jusqu'à s'introduire deux fois dans sa résidence, représente un cas extrême, mais l'insistance est fréquente dans le rapport entre un artiste et son public. L'animateur Josélito Michaud, la présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou, et le chanteur Steve Veilleux expliquent à Catherine Perrin que l'admiration de longue date arrive parfois à faire tomber toute inhibition chez certaines personnes.

Steve Veilleux a connu quelques admirateurs un peu trop insistants. « Un soir de semaine, j’étais avec les enfants, je préparais le souper… Ça a cogné à ma porte, raconte-t-il. C’était une fan, qui nous suivait de ville en ville depuis des années, qui avait trouvé mon adresse. Elle n’habitait pas du tout dans la ville où j’habitais. C’est ma fille qui lui a répondu – en partant, il y avait une espèce d’intrusion qui m’a assez choqué. Elle s’en venait m’offrir des billets de spectacle pour qu’on parte en road trip ensemble, aller voir un show. »

« Quand les gens nous rencontrent, on est automatiquement leurs chums, leurs grands amis, leurs confidents, parce que c’est devenu leur musique. »

— Une citation de  Steve Veilleux

Ces drôles de hasards

Le cas d’une autre admiratrice lui vient en tête : « On était, selon elle, des âmes sœurs depuis plusieurs vies. La blonde avec qui j’étais, c’était parce que je n’avais pas encore compris. [Il y a eu] des chaînes de messages. À un moment donné, je me suis rendu compte que cette personne était tout le temps « par hasard » dans [nos] shows, dans les restaurants où on allait, dans le lobby des hôtels où on dormait. Des fois, je la voyais dans ma ville. Je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus de hasards. »

Josélito Michaud note que ce phénomène est plus fort encore en France, qu’il touche davantage les artistes musicaux que les acteurs, et que les réseaux sociaux l’ont amplifié.

Fuis-moi, je te suis

La Dre Christine Grou souligne que les cas extrêmes sont des manifestations d’érotomanie, un trouble délirant rare qui fait partie du registre de la psychose. La personne qui en souffre projette ses sentiments amoureux sur une autre personne et en vient à ne plus distinguer son fantasme de la réalité, au point de croire que des regards d’une personnalité sur scène ou à l’écran lui sont destinés.

« Ce sont des gens qui ont un problème de frontières et qui ont des relations très instables. Dans un délire érotomane, la relation devient très stable, parce qu’on en fait finalement ce qu’on en veut. »

— Une citation de  Christine Grou

Elle poursuit : « Au départ, la personne va avoir de l’espoir, aller à tous les spectacles, […] suivre tout ce qui se passe, traquer sur Facebook, essayer d’avoir toutes les informations, toutes les coupures de journaux. Il va y avoir des échanges de lettres. Quand la personne réalise – si elle le réalise – que ce n’est pas partagé, il va y avoir une période de dépit. Deux choses peuvent se passer : soit la personne est plus triste, soit elle est plus agressive. »

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