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Plus d'une merguez sur deux contient du porc

Selon les résultats d'une enquête nationale de la Répression des fraudes menée en 2007, 53 % des échantillons de merguez analysés contiennent de la viande de porc.

Par Soren Seelow

Publié le 23 juillet 2008 à 20h36, modifié le 23 juillet 2008 à 20h36

Temps de Lecture 2 min.

Alors que la saison des barbecues atteint son point culminant, une enquête de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mis en émoi la communauté des amateurs de grillades et les consommateurs de viande halal : rendue publique lundi 21 juillet, elle révèle que plus d'une merguez sur deux contient de la viande de porc.

Selon le code des usages de la charcuterie, la "merguez", ou "véritable merguez", est composée exclusivement de viande de boeuf et de mouton. Dans la pratique, il existe une certaine tolérance à l'égard des merguez contenant de la viande de porc, mais la mention "merguez de porc" doit alors impérativement être présente. Sinon,"dans la mesure où une saucisse est appelée merguez, elle ne doit pas contenir de porc", explique-t-on à la DGCCRF.

Or, une enquête dans 52 départements, réalisée en 2007, a montré que 53 % des échantillons analysés dans 206 établissements contenaient du porc. Le cochon étant moins onéreux que d'autres viandes, cette fraude généralisée permet de réduire de façon drastique les coût de production, mais constitue une "tromperie sur les qualités substantielles du produit", notamment pour les consommateurs de viande halal. Les résultats de l'enquête de 2006 étaient encore plus alarmants : 71,4 % des échantillons analysés contenaient alors de la viande de porc.

UNE CHARCUTERIE DÉJÀ CONDAMNÉE EN 2005

La Répression des fraudes précise que "les enquêtes successives ont révélé chez certains professionnels l'ajout intentionnel de viande de porc meilleur marché dans les merguez très prisées en période estivale, et un fréquent défaut de nettoyage des chaînes de fabrication entre les productions de produits de saucisserie à base de porc et les merguez". Après avoir constaté les infractions, l'organisme rédige des procès-verbaux transmis au procureur de la République, qui décide alors d'engager ou non des poursuites. Faute d'un véritable suivi, la DGCCRF, qui dépend du ministère de l'économie, n'était pas en mesure, jeudi, de fournir le nombre de condamnations qui ont été prononcées.

En 2005, une société de charcuterie du nord de la France, "Aux collines de l'Artois", s'était vu infliger par le tribunal correctionnel d'Arras une amende de 8 200 euros pour avoir intégré de la viande de porc dans ses merguez, rapporte le magazine d'information des consommateurs musulmans Al Kanz. Cette condamnation ne faisait pas suite à l'enquête de la Répression des fraudes, mais à une plainte de plusieurs clients de confession musulmane qui, alertés par l'odeur mais aussi le goût des saucisses, avaient mené leur propre enquête et porté l'affaire devant les tribunaux.

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