Des experts sont intrigués par le fait qu’Ugo Fredette ait produit des films sur des disparitions d’enfants avant d’enlever son fils, une circonstance importante, mais qui sort complètement de l’ordinaire.
«Est-ce la poule ou l’œuf?» se demande le psychologue Hubert Van Gijseghem.
Est-ce qu’Ugo Fredette s’est intéressé aux cas d’enlèvements d’enfants parce qu’il sentait qu’il serait un jour assez vulnérable pour commettre un tel acte?
Ou est-ce le fait de s’y être longtemps intéressé qui lui a donné l’idée dans un moment de crise? Voilà les deux hypothèses que pose le psychologue.
Recherché pour s’être enfui avec son fils de 6 ans, Ugo Fredette est le principal suspect du meurtre de son ex-conjointe. Il avait travaillé sur le documentaire Cédrika, qui porte sur la disparition de Cédrika Provencher.
«C’est tout à fait hors de l’ordinaire », dit M. Van Gijseghem. Ce n’est vraiment pas un facteur de risque ou patron qu’on voit revenir [dans les cas d’enlèvement ou d’homicide]». Ce n’est pas parce qu’une personne a une passion ou une attirance pour un sujet qu’elle commettra un acte semblable, explique-t-il.
«Drapeau rouge»
«Mais ça lève un drapeau rouge», dit Serge Fortin, du Centre de ressources pour hommes de Montréal. Il ne prendrait pas à la légère cette information si elle lui venait d’un homme en détresse.
Une telle fascination pourrait aussi «faire écho à un profil obsessionnel», ce qui va souvent de pair avec le désir de contrôle total qu’on retrouve dans les dynamiques de violence conjugale, explique Manon Monastesse, directrice de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.
Les hommes qui commettent un enlèvement ou un homicide familial ont toutefois plusieurs choses en commun. Ils sont généralement en rupture amoureuse. Et, dans de nombreux cas, la violence conjugale était déjà présente au sein du couple.
