Jour de fête des disquaires indépendants, la septième édition du Disquaire Day – version française du Record Store Day, lancé en 2008 aux Etats-Unis – permettra, samedi 22 avril, de partir en quête de plus de 300 références de disques vinyles (rééditions vintage, versions inédites, 45-tours collectors, picture discs…), édités spécialement pour l’occasion et vendus exclusivement dans ces boutiques que l’on croyait, il n’y a pas si longtemps, vouées à la disparition.
Quelque quatre-vingt-dix magasins participaient, en 2011, à la première édition du Disquaire Day. Ils seront près de 260 à s’impliquer cette année. Si on déplore encore des fermetures, comme celle de la chaîne de boutiques Harmonia Mundi, le constat s’impose : le vinyle fait un retour en force – la production de l’entreprise française de pressage de disques MPO est passée, par exemple, de 2 millions de disques en 2011 à 15 millions en 2016 – et suscite de nouveau des vocations.
David Godevais, directeur du Calif : « Il se crée entre dix et vingt disquaires en France chaque année »
« Depuis le début des années 2010, il se crée entre dix et vingt disquaires en France chaque année », observe David Godevais, le directeur du Club action des labels indépendants français (le Calif), l’association de soutien aux disquaires indépendants, organisatrice du Disquaire Day.
Parmi ces nouveaux venus, beaucoup font évoluer le métier vers de nouvelles formes de magasins, en doublant la vente de disques d’une autre activité. A la prescription de vinyles peut s’ajouter ainsi le métier de barman, de fripier, de bijoutier, de caviste, de vendeur de meubles vintage, voire de tatoueur… Une façon de concilier les passions et de conjuguer surtout l’utile à l’agréable pour une meilleure rentabilité.
Nouveaux venus
« Le bar permet de payer le loyer », constate ainsi Julie David, la copropriétaire de Walrus, ouvert en 2014, rue de Dunkerque (Paris 10e). Tout en longueur, cet élégant magasin partage ses 100 mètres carrés entre des rayons accueillant le nec plus ultra de l’indie rock, une estrade destinée à de petits concerts et un long comptoir à damier (clin d’œil au label de ska 2 Tone) servant boissons et grignotages.
« Les marges étant très réduites sur les vinyles neufs (de 3 % à 5 % de marge nette), regrouper des activités devient une nécessité économique », explique Louis Bouvier, à la tête d’un « concept store » itinérant, Funny Vintage, regroupant vente de disques neufs et d’occasion, friperie et brocante, pour travailler au rythme de Salons et d’événements programmés dans le nord de la France (dont le Disquaire Day, qu’il animera au bar-restaurant lillois Mother, boulevard Jean-Baptiste-Lebas).
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