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A quoi peut servir l'analyse de discours ?

[article]

Année 1979 55 pp. 5-16
Fait partie d'un numéro thématique : Analyse de discours et linguistique générale
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J. SUMPF Paris VIII - Vincennes

À QUOI PEUT SERVIR L'ANALYSE DE DISCOURS ?

L'analyse de discours en France est à la fois répandue et controversée. On trouve le terme « discours » dans des titres (le Discours de la guerre de GLUCKSMANN, l'Ordre du discours de FOUCAULT, etc.), dans l'usage courant (ROCARD parle du discours brisé de MARCHAIS) et dans la tradition linguistique française (GUILLAUME, BENVENISTE). « Analyse » a trait à des procédures proches de l'analyse de contenu, de l'analyse documentaire, de l'analyse componentielle, de l'analyse de récit et de l'analyse de discours au sens de HARRIS. Tout cela constitue un ensemble de textes vaste, plus vaste que la « Textlinguistik » allemande et plus vaste que ce qui se trouve sous le mot « discours » aux Etats-Unis. Il est évident que l'extension de l'analyse de discours en France tient à ce que, dès le XIIIe siècle, l'Université de Paris est le lieu privilégié de l'explication de textes (la praelectio), pratique essentielle, avec la disputatio, du modus parisiensis opposé au modus bolognensis. Mais cette référence à une diachronie longue n'appartient pas ou appartient peu à l'ensemble de textes appelé « analyse de discours ». Il serait malséant aujourd'hui, en France, dans l'Université, de parler d'explication de textes. C'est vieux, c'est commun, c'est un des aspects de l'institution scolaire et l'institution scolaire c'est le Pouvoir, la sclérose, l'oppression des professeurs et des enfants. De ce fait, l'analyse de discours se garde de l'explication de textes. Mais elle n'est pas la linguistique non plus. Précisément parce qu'elle est ample, mêlée, elle est marquée comme non- linguistique et ramenée par certains linguistes à ce dont elle veut s'éloigner : le Pouvoir, l'Institution. Il ne lui reste alors qu'à se séparer totalement de l'explication de textes ou bien à faire la théorie du discours du Pouvoir pour s'en séparer aussi par ce biais interne, immanent. Mais on lui reprochera alors de se donner une fausse scien- tificité puisqu'elle se donne, comme le Pouvoir, l'apparence de l'objectivité dans le cadre, la sphère du pouvoir. Ainsi l'attitude de Kuentz-Chevalier « Aux frontières de la rhétorique » (n° 18, mai 1975, de Littérature) consiste à vouer l'analyse de discours à la fois au « texte à texte » et à une fausse objectivité qui assoirait un Pouvoir. Il y a là une première source de questions ou tout au moins de controverses possibles, avec deux ouvrages de base dont le second est le plus cité et le plus utilisé : la Reproduction de BourDIEU-PasSERON et l'article d'ALTHUSSER : « Idéologie et Appareils idéologiques d'État » (La Pensée, juin 1970 ; repris dans Positions [Éditions Sociales]).

1. Le point politique. Analyse de discours et Idéologie-Pouvoir

II n'est pas dans notre propos d'examiner ces textes. Ce qui nous importe c'est de voir à quoi ils servent. Ils permettent de poser les thèses suivantes :

1) On peut distinguer science et idéologie.

2) L'idéologie fait partie d'un ensemble d'appareils d'Etat qui se divisent en appareils répressifs d'État et en appareils idéologiques d'État (AIE). Répression et idéologie ne sont pas identiques mais convergent vers une même fonction : l'hégémonie. L'appareil est l'ensemble des mécanismes qui permet l'accomplissement de la fonction hégémonique.

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