Le Paris-Saint-Germain connaît son adversaire en huitième de finale de la Ligue des champions, mais il ignore quel entraîneur prendra place sur le banc de Manchester United (MU), le 12 février à Old Trafford. Le club anglais a annoncé mardi 18 décembre le départ de son manageur José Mourinho (55 ans), en poste depuis l’été 2016.
« Le club voudrait remercier José pour son travail pendant son temps passé à Manchester United et lui souhaite du succès dans le futur », peut-on lire dans le communiqué officialisant une nouvelle qui était dans l’air depuis un moment. Les bookmakers avaient ainsi fait de Mourinho le favori pour être le prochain technicien licencié en Premier League.
Un intérimaire sera nommé cette semaine jusqu’à la fin de la saison, avant qu’un entraîneur de renom ne s’asseye sur le banc mancunien l’été prochain.
Quant à l’étoile de José Mourinho, au firmament il y a dix ans, elle a considérablement pâli durant ces deux ans et demi sur le banc du club le plus riche du monde.
L’impossible succession d’Alex Ferguson
Dimanche, en championnat, le Portugais a sans doute perdu le match de trop. Une défaite 3-1 sur la pelouse de Liverpool, le rival historique, qui s’ajoute à un début de saison catastrophique. Malgré de gros moyens financiers et des recrutements onéreux, MU pointe à la sixième place du classement à 19 points du leader, Liverpool, et ne compte que 26 points. Soit son plus faible score à ce stade de la saison depuis 1990.
Pour Mourinho, le ver était dans le fruit depuis un moment. S’il a apporté au club un nouveau trophée européen (une Ligue Europa en 2017), la greffe n’a jamais vraiment pris. A des résultats décevants s’ajoute un jeu terne qui correspondait mal à la culture d’un public habitué à un football offensif pendant le long règne d’Alex Ferguson (1986-2013).
Mourinho était aussi en conflit avec une partie du vestiaire, comme son capitaine Antonio Valencia ou le Français Paul Pogba, dont la relation avec le Portugais était devenue un feuilleton. Après l’annonce de Manchester United, le Français a d’ailleurs publié un message sur les réseaux sociaux semblant se réjouir du départ de son entraîneur, avant de le supprimer au bout d’une dizaine de minutes.
D’autres recrues à grands frais, souhaitées par José Mourinho, ont échoué à se sublimer sous la direction du Portugais. C’est le cas des défenseurs Eric Bailly et Victor Lindelof, du milieu de terrain Henrikh Mkhitaryan et de l’attaquant Alexis Sanchez.
Laurent Blanc pour lui succéder ?
Modèle de stabilité pendant vingt-sept ans, Manchester United a déjà usé trois techniciens en cinq ans (David Moyes, Louis van Gaal et José Mourinho). Le successeur du « Special One » est prévenu : le siège est prestigieux, mais éjectable.
De son côté, José Mourinho a de quoi voir venir. En janvier, le Portugais avait prolongé son contrat jusqu’en juin 2020 et devrait recevoir une indemnité estimée à 24 millions de livres sterling (26,6 millions d’euros), selon l’agence de presse Associated Press. Le Guardian écrit quant à lui que cette indemnité ne dépassera pas les 15 millions de livres (16,7 millions d’euros).
L’entraînement des Mancuniens mardi était dirigé par l’ancien capitaine Michael Carrick, assistant de Mourinho depuis le début de la saison. Mais la presse anglaise citait déjà une poignée d’hommes prêts à reprendre le poste jusqu’à la fin de l’année. Les deux favoris des bookmakers anglais sont d’anciens joueurs de United : le Français Laurent Blanc, sans club depuis son départ du Paris-Saint-Germain en 2016, et l’ancien attaquant norvégien Ole Gunnar Solskjaer, actuellement sur le banc de Molde (Norvège).
A plus long terme, Manchester United serait susceptible de s’offrir un nom plus prestigieux.
Depuis qu’il a quitté le Real Madrid à la fin de la saison dernière sans jamais publiquement envisager d’année sabbatique, Zinédine Zidane est régulièrement cité dans les médias anglais. En août, L’Equipe écrivait que l’icône regardait avec intérêt le marché outre-Manche, et notamment le poste de Mourinho à Manchester.
L’Italien Antonio Conte est libre tandis que la cote de l’Argentin Mauricio Pochettino, actuellement sur le banc de Tottenham, est au plus haut en Angleterre.
« La réalité, c’est que c’est un boulot que tout le monde veut et je l’ai, s’enorgueillissait José Mourinho lors de sa première conférence de presse à Manchester. J’en connais la responsabilité et les attentes qui vont avec. (…) Le défi ne me fait pas peur car dans mon histoire, j’ai toujours vécu avec les attentes de grands clubs. »
Il est de plus en plus fréquent que José Mourinho meure avec elles, aussi.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu