Le Musée du Louvre à Abou Dhabi ouvrira au public le 11 novembre, a annoncé la ministre française de la culture, Françoise Nyssen, lors d’un déplacement mercredi 6 septembre dans la capitale des Emirats arabes unis. Longtemps différée, l’inauguration du bâtiment, construit sur l’île de Saadiyat par l’architecte français Jean Nouvel, et qui a mobilisé 5 000 ouvriers – dont les conditions de travail ont fait débat –, doit avoir lieu le 9 novembre, en présence du chef de l’Etat, Emmanuel Macron.
Le Louvre Abu Dhabi sera le premier musée terminé au sein d’un ensemble voulu, dès 2006, par les autorités locales, soucieuses de préparer l’après-pétrole. Il s’agit, pour les responsables de la Tourism & Culture Authority (TAC), l’organisme chargé de promouvoir le tourisme dans le pays, de faire de leur ville un « hub », un lieu de destination mais aussi de résidence. A côté du Louvre Abu Dhabi, des voisins sortent de terre et seront inaugurés plus tard : le Zayed National Museum, dessiné par Norman Foster et épaulé par le British Museum, un musée maritime conçu par Tadao Ando et qui rappelle le passé pas si lointain de pêcheurs de perles émiratis, des salles de spectacle imaginées par feu l’architecte Zaha Hadid, et, last but not least, un musée consacré à l’art contemporain et piloté par le Guggenheim Museum de New York dont l’ancien directeur, Tom Krens, fut à l’origine du renouveau de Bilbao, mais aussi concepteur, à la demande des Emiratis, de la genèse du projet de Saadiyat. Tous ne sont, malgré leur gigantisme, qu’une toute petite partie d’un complexe qui doit aussi intégrer des demeures et des hôtels de luxe, ou des parcours de golf…
Pour le Français Manuel Rabaté, qui dirige le Louvre Abu Dhabi, cela a du sens : « Une des choses que j’ai apprises en travaillant ici, c’est, par-delà le musée lui-même, cette notion de lieu d’échanges et de rencontres qu’est Abou Dhabi : il y a 180 nationalités représentées dans l’émirat, c’est un vrai point de croisements, au carrefour de l’Afrique, de l’Asie, mais aussi de l’Europe, de l’Australie ou des Etats-Unis. » Historiquement et géographiquement, en effet, les lieux s’y prêtent, mais les musées suffiront-ils à promouvoir Abou Dhabi comme destination touristique ? « Nous sommes partis d’un ensemble, argumente Manuel Rabaté. Il faut aussi tenir compte, par exemple, des trois universités d’Abou Dhabi, la Zayed University, la New York University et celle de Paris-Sorbonne, avec lesquelles nous sommes en contact permanent. Mais aussi se souvenir qu’Abou Dhabi est la capitale de sept émirats qui sont en liaison constante et travaillent à des stratégies globales, et qu’on y vient de Dubaï comme de Chardja. »
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