Publicité

Comment cultiver sa créativité quand on est entrepreneur

Dans son "Guide du solo-preneur", Héloïse Tillinac livre de nombreux conseils aux (futurs) entrepreneurs, freelances et indépendants. Tout l'été, nous publierons les meilleurs extraits de cet ouvrage paru chez Gualino (Lextenso Editions). 

12522_1533030729_shutterstock-552606142.jpg
Apprenez à débrancher votre cerveau de temps en temps (Shutterstock)
Publié le 31 juil. 2018 à 12:55

Vous avez une commande pour une boutique qui aime beaucoup vos créations. Depuis trois jours, vous êtes à votre bureau mais, très rapidement, vous finissez sur Facebook et vous rallongez toutes vos pauses déjeuner. Vous procrastinez. Vraiment ? N’êtes-vous pas tout simplement face à une panne d’inspiration, un blocage, la fameuse page blanche de l’écrivain ?

Que vous exerciez une activité créative ou non, "être créatif" est un état d’esprit qu’il va falloir entretenir en tant qu’entrepreneur : que ce soit pour proposer de nouvelles offres, une manière spécifique de communiquer, des solutions à un problème (même des méthodes d’organisation !), vous allez avoir besoin d’innover constamment. Vous êtes créateur d’entreprise. Et comme vous êtes seul, vous allez être l’impulseur unique de ces innovations.

La créativité ne se commande pas

Bien sûr, vous pouvez organiser des brainstorming collectifs avec des membres de votre entourage, avec des collègues de co-working, avec votre réseau Facebook… Si cela peut insuffler une énergie créatrice occasionnellement lors de phases clefs, vous ne pourrez pas vous appuyer sur le collectif au quotidien.

Publicité

Pour pouvoir faire évoluer votre entreprise et adapter régulièrement son contenu à l’offre, vous allez donc devoir laisser une place au "créatif" qui est en vous. Comment faire quand on est déjà juriste, DRH et comptable ?

Le truc avec la créativité, c’est qu’elle ne se commande pas, ni ne se décide. Il ne suffit pas d’avoir réservé un créneau horaire et d’avoir la volonté sincère de vous y mettre. D’un certain point de vue, la contrainte est même un frein à la créativité : vouloir et devoir absolument trouver une idée est le meilleur contexte pour qu’elle ne vous vienne pas.

Comment faire alors ? Nous vous avons invité à établir un rythme, des contraintes spatiales et temporelles, des rituels pour organiser votre temps de travail. Mais, pour être créatif, rien de tel. La créativité, c’est tout ce qui va se passer justement par ailleurs. Si vous êtes sur un rythme organisé à 100 % sur de la productivité, vous risquez d’épuiser rapidement vos piles et votre énergie psychique. Il est donc indispensable de "sortir" régulièrement de votre activité pour marcher, faire du sport, aller voir un film. Ces moments de
décompression sont nécessaires pour recharger les batteries. Cela dit, votre cerveau peut rapidement se reposer sur la douce régularité de ces activités et passer en mode pilote automatique. C’est d’ailleurs cette fonction qui vous aidera à garder motivation et rythme : l’installation d’une certaine évidence.

Rien de tel que le vide

Pour vous mettre dans une disposition d’esprit créative, qui implique justement une sortie des chemins tracés, il va falloir COUPER avec vos habitudes et réflexes cérébraux. Et pour cela, il va falloir prévoir, dans votre organisation, du temps pour… rien. Du temps pour du temps. Du "vide". Vous avez compris… nous parlons de la fameuse déconnexion. On éteint les portables et on prend un bon bouquin… Non. Nous parlons d’un vrai RIEN : allongé dans l’herbe à regarder le ciel ou assis dans un café à observer tomber la pluie. Vous verrez, nous n’avons pas l’habitude du rien. Surtout lorsqu’on est totalement maître de son temps, la tentation est grande de le remplir. Mais ne vous inquiétez pas, vous êtes en train de le remplir. Car le vide n’existe pas. Pendant que vous ne faites rien, vous laisser votre cerveau faire des connexions, se remémorer des choses, en projeter d’autres.

Il ne faut pas attendre la veille d’un rendu pour faire ces pauses psychiques : il faut les faire de manière régulière, quand vous en avez l’occasion (après un gros enjeu ou un gros investissement dans votre travail par exemple). Ne faites rien, souvent. Si votre cerveau a du mal à se laisser aller et que votre vide se remplit de factures à payer, de mails à envoyer et vous rédige une to-do list géante, pas de panique. Il est en train de faire un travail utile (vous aviez sûrement réservé peu de place à votre directeur de la stratégie ces derniers temps et il est en train naturellement de se rappeler à vous). Bloquez des rendez-vous avec vous-mêmes ou augmentez-en la fréquence. Si votre besoin de "recul" est suffisamment bien rempli, votre cerveau devrait vous laisser tranquille lors de vos prochains riens…


A propos de l'auteure

Héloïse Tillinac est docteure en sciences politiques, consultant en communication, coach au sein du cabinet Neowork Lab et fondatrice du site slasheurs.fr 

Héloïse Tillinac, consultante en communication et coach

Publicité