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Au G20, le triomphe des autocrates

Les chefs d’Etat chinois, russe et turc se sont imposés à Hangzhou face à des responsables occidentaux affaiblis.

Par  (Hanghzou - envoyé spécial) et  (Hangzhou - envoyé spécial)

Publié le 06 septembre 2016 à 11h12, modifié le 08 septembre 2016 à 12h46

Temps de Lecture 5 min.

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Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine au G20, à Hangzhou, le 4 septembre.

Hôte prévenant, rond et prévisible, le président chinois Xi Jinping a clos, lundi 5 septembre, un sommet du G20 ultra-policé, lors duquel il a pris le temps de recevoir un à un ses quelque quarante invités. Dans cette arène dévolue à la prescription de remèdes pour une économie mondiale anémiée, Pékin, avec près de 7 % de croissance, continue d’être courtisé de toutes parts pour ses réserves en capitaux. Outre M. Xi, deux autres dirigeants étaient à la fête à Hangzhou : le président russe Vladimir Poutine et le Turc Recep Tayyip Erdogan. Au cœur des crises géopolitiques les plus préoccupantes du moment – la Syrie et l’Ukraine –, eux aussi ont multiplié les entretiens, mais pas pour ne s’en tenir qu’à des politesses et de la langue de bois. Critiqués volontiers en Occident pour leurs méthodes autoritaires, ils effectuent à Hangzhou un retour triomphant sur la scène internationale.

Au G20 de Brisbane (Australie) il y a deux ans, peu après la destruction de l’avion de la Malaysian Airlines dans le ciel ukrainien attribuée aux rebelles pro-russes, M. Poutine avait fait figure de pestiféré. Il en avait pris congé brusquement, avant la fin, le regard noir, prétextant la longueur du trajet de retour. Au sommet d’Antalya (Turquie) il y a un an, le président russe était sorti de son isolement. Mais à Hangzhou, la performance a été « impressionnante », confie une journaliste russe qui a suivi la délégation de son pays. L’homme fort du Kremlin était l’interlocuteur incontournable.

M. Poutine a trouvé un nouveau ton avec l’Arabie saoudite dans ses entretiens avec le vice-prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman – tranchant nettement avec l’impression de défiance qui s’était dégagée de sa rencontre avec son père, le roi Salman, à Antalya en 2015. Les deux pays, dont les positions sont diamétralement opposées notamment sur le sort du président syrien Bachar Al-Assad, ont même signé un accord sur la production de pétrole. Autre surprise, M. Poutine a reconnu, en conférence de presse, la « sincérité » de Barack Obama à trouver une résolution à la crise syrienne – leurs ministres des affaires étrangères ont mené deux cycles de négociations sans parvenir à un accord. Le président russe s’est entretenu une heure et demie avec M. Obama – alors que, jusqu’au dernier moment, leur rencontre n’avait pas été confirmée. Le ton était celui d’une « négociation d’affaires », selon un responsable américain.

Recep Tayyip Erdogan fut l’autre star. Alors que l’Elysée a bataillé pour obtenir une salle de conférence de presse à peine plus grande que celle prévue à l’origine par les Chinois, le président turc disposait d’une salle immense. Il a effectué à Hangzhou sa première grande sortie internationale depuis le coup d’Etat raté de juillet. Fort des troupes envoyées en Syrie ces derniers jours, avec l’assentiment tacite de Moscou, il a défendu à Hangzhou son projet d’établir une zone tampon à la frontière entre les deux pays, déjà proposée l’an dernier à Antalya. Il l’a fait cette fois avec l’assurance d’un « reset » (redémarrage) apparemment réussi des relations russo-turques à la suite de sa deuxième rencontre en un mois à Hangzhou avec M. Poutine, après ses excuses pour la destruction d’un avion de combat russe fin 2015.

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