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Javier Bardem: "Je suis très choqué par cette curée soudaine contre Woody Allen"

Escobar, alias Javier Bardem avec son épouse à la ville comme à l'écran, Penelope Cruz.
Escobar, alias Javier Bardem avec son épouse à la ville comme à l'écran, Penélope Cruz. © DR
Interview Dany Jucaud

Dans « Escobar », Javier Bardem se glisse dans la peau du célèbre baron de la drogue colombien, épris d’une journaliste incarnée par Penélope Cruz… Son épouse dans la vie !

Paris Match. Hollywood aime raconter les cartels. Qu’est-ce qui vous a décidé à faire ce film plutôt qu’un autre ?
Javier Bardem . J’ai trouvé le bon angle pour raconter cette histoire. Quand on est un psychopathe, on est incapable d’empathie ou de ressentir la souffrance de l’autre. Mon idée n’était ni de justifier Escobar ni de l’excuser mais de comprendre qui était l’être humain derrière ce monstre.

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Qu’avez-vous découvert sur Escobar  ?
Qu’il y avait chez cet homme au fond du tunnel un tout petit rai de lumière que j’appellerais l’éducation, la moralité et l’éthique. A la fin de sa vie, il possédait tout : l’argent, le pouvoir ; la seule chose qui lui manquait, c’était le respect.

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Javier Bardem
Javier Bardem © François Berthier / Paris Match

Avez-vous déjà eu envie de tuer ?
Tuer non, mais détruire oui. J’ai beaucoup de violence en moi, physique et morale. Mais heureusement, avec le temps, j’ai appris à me contrôler !

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Qu’avez-vous appris avec ce rôle ?
J’ai compris ce que veut dire être né dans la misère, négligé par les autres, par le gouvernement, et que cela puisse engendrer de la vengeance et de la haine. L’éducation est la seule réponse. Heureusement, dès qu’on sort d’un rôle, on redevient soi-même.

Le trailer de "Escobar"

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Comment faites-vous pour garder votre intégrité dans un monde aussi violent que Hollywood ?
Je déteste la compétition qu’il y a dans cette ville. C’est de la folie ! Je vis en Espagne ! Je ne peux m’épanouir que dans la chaleur d’une ambiance familiale, entouré de mes amis. Si je m’installais à Hollywood, j’aurais sûrement plus de propositions mais le prix à payer serait trop cher.

Penélope Cruz a été votre partenaire dans six films. Comment arrivez-vous à oublier qu’elle est votre femme ?
C’est la première fois que nous jouons un couple . Nous avons décidé qu’il y avait une ligne à ne pas dépasser, et qu’une fois le tournage terminé, on n’en parlerait plus. Après une scène difficile, Penélope ne m’a pas adressé la parole pendant deux jours. Je l’ai mal vécu !

Quel impact le mouvement MeToo a-t-il eu sur vous ?
Mes amis en Espagne ont reçu une éducation très machiste. J’ai la chance d’avoir été élevé par une mère très forte qui m’a appris à respecter les femmes. Aujourd’hui, on a l’impression qu’il y a les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, ce qui envoie un très mauvais message à la jeune génération. Il y a des dérapages, des hommes sont montrés du doigt sans preuves et se retrouvent dans des procès populaires. Le but n’est pas d’être les uns contre les autres mais les uns avec les autres.

En 2007, vous avez tourné tous deux sous la direction de Woody Allen dans “Vicky Cristina Barcelona”. En avez-vous honte ?
Absolument pas. Je suis très choqué par cette curée soudaine. Les jugements dans les Etats de New York et du Connecticut l’ont innocenté. La situation légale aujourd’hui est la même qu’en 2007. S’il y avait des éléments prouvant que Woody Allen est coupable, là oui, j’arrêterais de tourner avec lui, mais j’en doute. 

« Escobar », en salle actuellement.

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