Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Nouveau recours contre les boues rouges de Gardanne

Un nouveau front s’ouvre contre l’usine Alteo, à terre cette fois, autour du site où sont stockés la majeure partie de ses résidus de bauxite.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 29 juin 2017 à 16h46, modifié le 29 juin 2017 à 21h00

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Sur l’aire de Mange-Garri, à Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), en septembre 2016.

A Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, l’usine de production d’alumines de spécialité Alteo, déjà sévèrement critiquée pour ses rejets d’effluents en Méditerranée, au cœur du parc national des Calanques, fait face à un nouveau front. Ce nouvel épisode judiciaire dans le dossier dit des boues rouges se passe cette fois à terre.

Des riverains de Bouc-Bel-Air, la commune voisine de Gardanne dans laquelle est implantée l’aire de stockage des résidus de bauxite, ont déposé, le 19 juin, un recours devant le tribunal administratif de Marseille. Ils réclament l’annulation d’un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône du 21 juin 2016, qui décrit les mesures nécessaires pour « limiter au maximum les surfaces en cours d’exploitation, les infiltrations d’eau dans le massif de résidus et les envols des poussières ».

« C’est un retour à la situation antérieure à 1966 où les boues rouges étaient stockées à terre, déplore Olivier Dubuquoy, président de l’association ZEA de défense de l’environnement et fer de lance de l’opposition aux rejets d’Alteo. Nous sommes désormais face à une double peine : la pollution en mer et la pollution à terre. »

Quatre tonnes d’arsenic

Pendant cinquante ans, l’usine de Gardanne a déversé en continu des boues rouges dans la fosse de Cassidaigne par 320 mètres de profondeur, à 7 km au large de Cassis. Sommé d’arrêter tout rejet en Méditerranée au 31 décembre 2015, Alteo, l’exploitant actuel qui emploie 400 salariés, s’est doté de filtres-presses. Il a ainsi obtenu le feu vert pour continuer à envoyer jusqu’à 270 m3 par heure d’effluents liquides, avec de surcroît l’autorisation de dépasser pendant six ans les valeurs limites officielles pour six indicateurs de pollution. Voilà comment Alteo a pu rejeter en mer, en 2015, 2 880 tonnes d’aluminium, 31 tonnes de fer, 4 tonnes d’arsenic, au grand dam des pêcheurs. Selon l’exploitant, le niveau de risque lié aux rejets nouveaux est largement inférieur à celui des pratiques antérieures.

Quoi qu’il en soit, ce procédé actuel rend cruciale la question du stockage à terre des résidus solides. Une bonne partie est déposée sur l’aire de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air. Cette vaste étendue d’un rouge évoquant le sol de la planète Mars a été autorisée, en 2016, par les services de l’Etat, à recevoir au total jusqu’à 2,6 millions de m3 de restes de bauxite d’ici à juin 2021. Ce sont environ 300 000 tonnes de boues rouges déshydratées qui vont être entreposées là chaque année.

Il vous reste 58.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.