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L'automobile allemande rassemble ses forces pour contrer Google Maps

Après BMW, Daimler et Volkswagen, c'est au tour de Continental et Bosch d'entrer au capital de Here, le spécialiste de la cartographie numérique.

Par Enrique Moreira

Publié le 4 janv. 2018 à 18:20

Pour l'industrie automobile allemande, une partie de l'avenir se joue dans les systèmes de navigation et les cartes. Un secteur d'autant plus important que le développement des voitures autonomes s'accentue chez tous les constructeurs.

C'est pour ne pas dépendre que de Google et de son système Maps qu' Audi, BMW et Daimler avaient racheté Here, le spécialiste de la cartographie numérique, 2,8 milliards d'euros à Nokia en 2015. A l'époque déjà, l'objectif des constructeurs n'était pas de le garder pour eux mais d'en faire profiter tous les acteurs de l'industrie automobile allemande.

Attirer au capital de l'entreprise les deux principaux équipementiers automobiles allemands est un moyen d'augmenter la force de frappe de Here face aux assauts de la Silicon Valley. Continental et Bosch ont en effet annoncé, ce jeudi, prendre une participation de 5 % du spécialiste de la cartographie, afin d'étendre leur expertise dans les technologies d'aide à la conduite et de base de données. Le montant de l'investissement n'a pas été dévoilé.

A chacun ses raisons

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Chacun de ces acteurs de l'industrie automobile a des raisons diverses d'investir dans des sociétés comme Here. Pour Continental, qui fabrique aussi des systèmes d'injection de carburant et des pneus, les logiciels et les produits électroniques sont le principal moteur de croissance. Or l'entreprise veut porter son chiffre d'affaires global à 50 milliards d'euros d'ici 2020, contre 40,5 milliards d'euros en 2016.

De son côté, Bosch poursuit divers objectifs. Le groupe de technologie allemand veut ainsi transformer Here « en une offre plus large, dans le cadre de la quatrième révolution industrielle », rapporte le Financial Times. En concurrence avec Siemens et General Electric sur ce sujet, Bosch voudrait utiliser les cartes de l'entreprise néerlandaises pour automatiser les chaînes de production des usines.

L'Allemand, qui ne se voit « pas que comme un équipementier automobile » imagine aussi des services qui pourraient être destinés aux villes dites « intelligentes ». Pour la gestion du trafic routier, par exemple.

Un univers autonome

Pour BMW, Daimler ou encore Audi, qui investissent des milliards de dollars dans le développement des voitures électriques et autonomes, la cartographie représente un enjeu de taille. Pour avancer, ces voitures « auront besoin de données [de navigation, NDLR] de l'ordre du centimètre »,comme l'expliquait Hadi Zablit, un expert auto du BCG aux Echos.

C'est justement la spécialité de Here qui compile des cartes des routes et des bâtiments du monde entier au centimètre près. Surtout, ces cartes ne sont pas intégrées à une panoplie de services plus larges comme le peuvent être celles de Google Maps. Dans la bataille autour de la navigation, Here se défend ainsi de vendre autre chose que des cartes en trois dimensions.

D'autres partenaires

Au-delà de BMW, Daimler et Audi, en entrant au capital du spécialiste de la cartographie numérique, Bosch et Continental rejoignent également le fabriquant américain de puces Intel. Ce dernier détient en effet une participation de 15 % dans Here.

Le groupe japonais spécialiste de l'électronique, Pioneer, a également signé un partenariat avec l'entreprise néerlandaise. Dans ce cadre, le japonais a acquis 1 % de Here. Enfin, le groupe d'investisseurs mené par Navinfo et le géant chinois Tencent ont renoncé en septembre à leur projet de prendre 10 % dans la société, faute d'avoir obtenu le feu vert des autorités américaines.

Voiture autonome : VW s'allie avec Aurora

Volkswagen a décidé de s'allier avec la start-up californienne Aurora pour accèder « à une équipe de développeurs expérimentée et leader dans le domaine des logiciels et du matériel pour les véhicules autonomes », selon un communiqué du constructeur allemand.La technologie d'Aurora, fondée par d'anciens responsables de Google, Uber et Tesla, pourrait ainsi être déployée sur des voitures conçues dès le départ pour être autonomes. Mais aussi dans des navettes destinées à livrer des colis ou encore des utilitaires sans cabine de conducteur.De son côté, Aurora estime que ce partenariat va lui permettre « d'arriver plus rapidement à faire de la voiture autonome une réalité », estime son patron Chris Urmson.

Enrique Moreira

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