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Législative partielle : l’Aube ou le crépuscule socialiste

Le PS a été éliminé dès le premier tour de la législative partielle de l’Aube, pour des raisons qui risquent de se retrouver dans les scrutins prochains.

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Par Cécile Cornudet

Publié le 8 déc. 2014 à 18:13

C’est presque devenu un non événement. Pour la quatrième fois (sur cinq) en deux ans, le PS a été éliminé ce week-end au premier tour d’une élection législative partielle dans l’Aube (pour l’ancien siège de François Baroin). Avec 14,69 % des voix, le socialiste Olivier Girardin s’est trouvé distancé par les candidats UMP (40,71 % voix) et Front national (27,64 %). Avec une abstention massive (75 %), il n’a pas atteint la barre de 12,5 % des inscrits et a dû plier bagage. «Juste une conviction : le système politique est mort... Depuis longtemps », a-t-il twitté dans la foulée.

A quelques mois des élections départementales de mars, l’Aube concentre de fait tous les ingrédients du piège qui menace le PS, et lui fait craindre une quasi disparition du paysage. Impopularité du gouvernement oblige, les électeurs sont restés chez eux. Les « partenaires » de gauche n’ont pas su s’entendre. Un candidat PC (7,46 % des voix), un écologiste (4,4 %) et un divers gauche (2,4 %) ont capté une bonne partie des suffrages. Abstention et dispersion.

Effet boomerang du système électoral

A cela s’ajoute l’effet redoutable du système électoral. Conçu pour favoriser les deux partis de gouvernement, il se retourne en boomerang contre l’un d’eux dès lors qu’une troisième formation émerge. La poussée du FN risque de condamner le PS. Et dire que Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait voulu gêner le FN en remontant le seuil de qualification pour le second tour des départementales à 12,5 % des inscrits : l’instrument risque d’être ravageur en mars contre ses propres candidats.

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Dès lors que faire ? Rassurer l’électorat de gauche est le premier réflexe, que l’on sent même chez Manuel Valls lorsqu’il parle d’ « égalité ». Mais c’est un réflexe mortel, si l’on en croit le politologue Gérard Grunberg. « Il est possible que 2017 mette fin au cycle politique » qui faisait du PS « l’un des deux grands partis d’alternance », expliquait-il récemment dans « Le Figaro » : le système électoral interdit toute alliance avec le centre, pousse le PS dans les bras de sa gauche, le conduit ce faisant à l’ « immobilisme » et sape sa culture de gouvernement. Peut-on briser ce cercle vicieux ? Avec la proportionnelle, suggère-t-il. Encore faut-il que l’exécutif ne soit pas trop affaibli pour pouvoir politiquement le faire.

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