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Numérique : pourquoi 2015 est un grand cru pour la France

La marque « French Tech » est désormais installée à l’international. Les grands groupes développent, de plus en plus, de vraies stratégies numériques.

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Les grandes entreprises n’hésitent plus à aller au devant des start-up. Orange y envoie ses cadres en immersion. BNP Paribas ou Saint-Gobain disposent de postes de travail dans le Partech Shaker, la pépinière créée par le fonds Partech Ventures.

Par Alexandre Counis

Publié le 27 déc. 2015 à 17:47

L’année s’était ouverte en fanfare, avec une pluie de récompenses pour les start-up françaises au Consumer Electronics Show, la grand messe mondiale de l’électronique à Las Vegas. Elle a ensuite tenu toutes ses promesses. « 2015 est une grande année pour le numérique, estime Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique. C’est l’année du point de bascule. »

L’année restera d’abord comme celle de la prise de conscience. « On a longtemps pensé que le numérique était une révolution médiatique, puis que c’était une nouvelle économie. En 2015, on a compris que c’était un phénomène général de transformation de la société, qui n’épargnera aucun secteur ni aucun leader établi », souligne Benoît Thieulin.

Accor a fait des émules

Plus un PDG du CAC 40 qui ne parle de Google ou d’Amazon comme l’un de ses concurrents. Le risque d’« ubérisation » est dans toutes les têtes. Accor, qui annonçait dès la fin 2014 une remise à plat de sa stratégie pour contrer Booking.com, Expedia et AirBnB, a fait des émules. « On commence à sentir que certains grands groupes ont de vraies stratégies numériques », relève Henri Verdier, à la tête de la Direction interministérielle du numérique et des systèmes d’information et de communication.

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Autre nouveauté : les grandes entreprises n’hésitent plus à aller au devant des start-up. Orange y envoie ses cadres en immersion, ou dans des accélérateurs. BNP Paribas ou Saint-Gobain disposent de postes de travail dans le Partech Shaker, la pépinière créée par le fonds Partech Ventures. Et Renault lance son propre incubateur pour repérer les talents.

Changement de dimension

L’année a aussi été celle de l’arrivée à maturité de plusieurs champions tricolores, à l’image de Blablacar qui, en levant 200 millions de dollars, s’est installé dans le club très fermé des entreprises valorisées à plus d’un milliard. « Une valorisation d’un milliard en private equity en France, avant 2015 je ne savais pas que c’était possible », plaisante Henri Verdier. Deezer a certes dû renoncer à son projet d’introduction en Bourse. Mais le changement de dimension des fleurons français a marqué les esprits.

Derrière ces réussites emblématiques, des dizaines de start-up tricolores montrent désormais les dents à l’international. Car le label « French Tech », créé par le gouvernement pour les promouvoir, commence à porter ses fruits. La marque est désormais installée, et le message prend, aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni.

La Bpi sur tous les fronts

Parallèlement, des écosystèmes réunissant les acteurs de certaines filières (jeux vidéo à Lyon, audiovisuel à Rennes...) ont acquis, un peu partout en France, la taille critique (lire ci-dessous). Même si à Lyon, Marseille, Lille ou Rennes, on se heurte encore au problème du financement, les fonds conservant souvent un prisme trop parisien.

Sur l’accès au capital, les lignes bougent néanmoins. Les fonds de capital-risque assurent désormais des tours de table de 20 à 30 millions, ce qui était rarissime, voire impossible jusque là. Active sur tous les fronts, la Bpi a notamment pris des initiatives pour investir dans deux ou trois fonds de capital développement.

Reste encore du pain sur la planche pour que l’épargne des Français (et celle des Européens) soit davantage fléchée vers le financement de l’innovation, et pour que les start-up puissent disposer de la capacité d’analyse et d’expertise qui leur fait aujourd’hui défaut en Europe afin d’y monter des dossiers de levée de fonds.

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