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Mi-mandat de Hollande : un échec total dans la lutte contre le chômage

VIDÉO - En deux ans et demi, le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A a bondi de plus d'un demi-million, battant mois après mois de nouveaux records. Et ce alors que le chef de l'État avait promis d'inverser la courbe du chômage à la fin 2013.

Un seul mot revient en boucle pour qualifier le bilan, à mi-mandat, de François Hollande sur l'emploi: échec. «On peut parler d'échec quand il y a 5 millions de chômeurs», a justifié mercredi Laurent Berger, le patron de la CFDT, sur France 2. Même le ministre du Travail, François Rebsamen, pourtant très proche du chef de l'État, a utilisé il y a dix jours ce terme après la dernière publication des chiffres du chômage de septembre, en hausse. Avant de le minorer mardi en le jugeant… «insatisfaisant». Il faut dire qu'entre-temps le locataire de l'hôtel du Châtelet rue de Grenelle, qui s'est fixé l'objectif plus lointain de ramener «avant la fin du quinquennat» le nombre de chômeurs aux alentours des 3 millions (contre 3,5 millions aujourd'hui), s'était promptement rappelé à l'ordre par Matignon et l'Élysée.

« Soyons honnête, nous sommes en échec »

François Rebsamen, le 25 octobre 2014

Pourtant, c'est peu dire que ce bilan est un échec, tant le président de la République a battu tous les records, ou presque, depuis deux ans et demi: un demi-million de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans activité) de plus ; des niveaux absolus de demandeurs d'emploi inégalés dans chacune des cinq catégories référencées ; un ratio de chômeurs de longue durée (sans emploi depuis plus d'un an) qui frôle désormais les 45 %… Et ce ne sont pas les trois seuls mois de baisse (bug SFR d'août 2013 compris) enregistrés depuis son élection qui peuvent changer la donne. Ou modifier le jugement des Français qui, en 2017, jugeront le chef de l'État en matière de lutte contre le chômage, a-t-il lui-même reconnu avant l'été, sur ses résultats.

Quant au contrat de génération, sa mesure phare de campagne censée résoudre en partie le cancer du chômage des jeunes et des seniors, il ne prend pas. En 18 mois d'existence, un peu plus de 40.000 demandes de l'aide financière ont été recensées par les services de l'État. Pour mémoire, François Hollande a promis de créer un demi-million de contrats de génération sur l'ensemble du quinquennat.

Enfin l'apprentissage, qui procure plus de 70 % de débouchés en termes d'emploi durable à ses bénéficiaires, est en chute libre: -8 % des entrées en 2013 et une érosion similaire depuis le début de l'année que les mesures arrêtées cet été n'ont pas enrayée.

« Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte »

François Hollande, le 31 décembre 2012

L'échec est d'autant plus incontestable que François Hollande avait lui-même promis, à de multiples reprises en 2012 et 2013, qu'il réussirait à «inverser la courbe du chômage» avant la fin de l'année dernière. Le chef de l'État avait même érigé cet engagement en totem et gage de la réussite de sa politique économique. Raté. L'inversion tant répétée ne s'est pas produite.

Et ce n'est pas faute d'y avoir mis les moyens. Contrats aidés, emplois d'avenir, garantie jeunes… le budget de la politique de traitement social du chômage du gouvernement dépasse désormais les 3 milliards d'euros par an. Un gouffre pour les finances publiques, sans réelle efficacité, le nombre de jeunes au chômage ayant baissé d'un peu plus de 6000 en un an et étant toujours supérieur de 40.000 à celui de mai 2012.

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