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Les Canadiens sont parmi les plus grands consommateurs d'antidépresseurs

De plus en plus de Québécois osent consulter pour la dépression.
Encore tabou, la dépression est un mal complexe. Photo archives / Agence QMI


Le Canada se hisse au troisième rang des pays où l’on consomme le plus d’antidépresseurs, selon les plus récentes statistiques de l’OCDE.

Depuis le début du millénaire, la consommation d’antidépresseurs a augmenté dans la majorité des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Parmi les 21 pays recensés par l’OCDE, seules l’Islande et l’Australie devancent le Canada au chapitre de la consommation de médicaments contre la dépression.

«Ce n’est pas normal que le Canada se retrouve au troisième rang mondial», a déploré Renée Ouimet, directrice de la division québécoise de l’Association canadienne pour la santé mentale.

Ces médicaments ont la cote, mais certains intervenants du domaine de la santé mentale prétendent que trop d’antidépresseurs sont prescrits de façon excessive. Mme Ouimet considère que les médecins doivent essuyer une partie du blâme dans ce dossier.

«Les médecins ne regardent pas l’environnement de la personne concernée, ils posent un diagnostic alors que l’on pourrait régler le problème social à la base de tout cela. Ce n’est pas normal qu’un médecin fasse une ordonnance pour antidépresseurs après seulement dix minutes de rendez-vous», affirme-t-elle.

Beaucoup de gens prennent des antidépresseurs alors qu’ils n’en ont pas réellement besoin, selon Camillo Zacchia, psychologue à l’Institut Douglas, à Montréal.

«Quand ça commence à aller mal au travail, ils vont consulter. Je ne pense pas que l’accès soit trop facile, mais il n’y a pas assez d’analyse avant l’émission de l’ordonnance. Les antidépresseurs ne devraient pas être le premier choix», estime-t-il.

L’accès aux antidépresseurs est un jeu d’enfant, a constaté Marcelo Otero, professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Mais il affirme que ce n’est pas le principal problème. «La consommation d’antidépresseurs augmente tandis que le nombre de personnes atteintes de dépression ne bouge pas», a indiqué celui qui a rédigé plusieurs ouvrages sur la question.

Pour Mme Ouimet, l’augmentation des prescriptions pour antidépresseurs est synonyme d’un problème plus grand encore. «C’est un cri d’alarme social. S’il y a une telle souffrance, c’est qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas», selon elle.

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