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L'ouvrage s'intitule Être ministre. Il est signé Christiane Taubira. Sa sortie était initialement programmée pour le 9 mars, puis elle a été reculée. Le texte intégrera la collection Les Petites Conférences aux éditions Bayard. 100 pages, 13 euros. Tiré d'une causerie donnée devant un public familial, comme c'est le principe de cette collection, qui a déjà accueilli l'astrophysicien Hubert Reeves, le musicien Rodolphe Burger ou le banquier central Jean-Claude Trichet, le texte évoque l'engagement en politique, ainsi que les voies pour concilier désir d'utopie et réalité du quotidien. Il parle de République et de laïcité et revient, bien entendu, sur le parcours de l'ex-garde des Sceaux, sur les combats qu'elle mène depuis sa jeunesse et qu'elle aime tant rappeler. Pour résumer : émancipation des peuples et égalité des chances.
C'est une récidive, et une récidive rapide ! Christiane Taubira a démissionné du ministère de la Justice le 27 janvier. À ce moment-là, son livre Murmures à la jeunesse , sorti le 2 février, donc écrit quand elle était encore en poste, était déjà imprimé et son plan de lancement était peaufiné. On espère qu'il restait quand même un peu de temps, place Vendôme, pour travailler les dossiers…
Frénésie éditoriale
C'est, à l'évidence, une véritable frénésie éditoriale qui s'est emparée de la candidate à l'élection présidentielle de 2002. En vérité, l'ouvrage qui paraît chez Bayard était programmé depuis longtemps, alors que celui qui est déjà en librairie, sorti chez Philippe Rey, a été écrit et fabriqué dans l'urgence. Connaîtra-t-il le même succès ? C'est moins sûr. Manuel Valls a publié début janvier ses deux discours devant l'Assemblée nationale prononcés en réaction aux attentats, introduits par une courte préface signée de sa main. Le tout était intitulé sans excès de modestie L'Exigence. Le Premier ministre, tout à son travail, bien entendu, comme Christiane Taubira, ne s'est pas économisé pour la promotion puisqu'il a même participé à l'émission On n'est pas couché. Tous ces efforts n'ont pas suffi à lancer le livre. Mais les paris restent ouverts : à quand le prochain ministre tenté par une expérience très à la mode chez les politiques, celle de l'édition ?
Triste (sauf amplification médiatique). Des tribunaux incapables d'avoir les moyens financiers de gérer le quotidien des citoyens ordinaires avec toute la tracasserie administrative afférente au déversoir continue à grand débit de lois promulguées par une assemblée nationale. Faillite d'entreprises, problèmes familiaux tout est en déliquescence. Par contre le médiatique tourne à plein régime.
Il ne faut pas oublier qu'elle faisait aussi partie du Conseil de Défense, mais pas à tous.
Arrogante, bardée de certitudes, narcissique.
Une action publique conduite en ligne avec des principes généreux sans doute auxquels se mele malheureusement beaucoup d'utopie.
Mais aussi du Panache, de l'engagement. Une vitalité qui fait plaisir à voir dans un pays déprimé. Et encore un maniement de notre belle langue française qui ravit et l'oreille et l'esprit.
C'est tout cela à la fois Madame Taubira !