Le gouvernement se défend de céder à la "panique électorale"

Après une série de reculades à un mois des régionales, les critiques pleuvent sur le gouvernement. "On ajuste, on écoute, on avance", a justifié Manuel Valls.

Source AFP

Manuel Valls a expliqué qu'
Manuel Valls a expliqué qu'"on ne gouvernait pas à la schlague". © CITIZENSIDE/YANN BOHAC

Temps de lecture : 2 min

Impôts des retraités, dotations globales aux collectivités, calcul des allocations handicapés... À un mois des régionales, l'exécutif multiplie les opérations de déminage sur le budget 2016, sur fond de doléances de députés de la majorité relayant les inquiétudes dans leurs circonscriptions. Résultat : de la gauche de la gauche au FN en passant les centristes et la droite, les accusations d'"amateurisme", d'"improvisation", de "petites manoeuvres" et de "panique électorale" pleuvent sur le gouvernement.

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"Il y a un amateurisme, une ambiance de panique électorale qui est en train de se créer, dans laquelle le gouvernement abandonne l'une après l'autre des mesures qui pour un bon nombre d'entre elles étaient mauvaises. Mais pourquoi les a-t-il prises ou pourquoi ne les a-t-il pas changées?" interrogeait ainsi mercredi matin François Bayrou. Pour la coprésidente du groupe écologiste, Cécile Duflot, "soit il y a une accumulation d'erreurs assez incompréhensible, soit il y a quelque chose qui ressemble à des ballons d'essai, sur les handicapés, sur les aides au logement, etc.".

Protéger les classes moyennes

Après la décision de Manuel Valls ce week-end d'exempter de taxe d'habitation et de taxe foncière les retraités modestes qui s'y retrouvaient soumis du fait de la suppression de la "demi-part des veuves", le Premier ministre a décidé mardi matin de reporter d'un an l'entrée en vigueur de la réforme des règles de calcul des dotations des collectivités, qui les augmentent pour certaines, mais les réduit pour d'autres. Puis mardi soir, c'est la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et son secrétaire d'État à la Recherche Thierry Mandon qui annonçaient que le gouvernement rejetterait des amendements socialistes introduisant des conditions de ressources sur les allocations logements (APL) des étudiants, afin de protéger les "classes moyennes".

Deux heures plus tard, la secrétaire d'État aux Personnes handicapées, Ségolène Neuville, remisait au placard le nouveau mode de calcul, contesté, de l'allocation adulte handicapé (AAH), qui réduisait le montant quand le bénéficiaire avait des intérêts non imposables (Livret A...) "C'est l'histoire de ce quinquennat : une par jour", soupirait un influent député socialiste en découvrant mardi matin dans la presse la mesure controversée concernant les handicapés.

"Le gouvernement doit écouter davantage les parlementaires. Sur la demi-part, ça fait des mois qu'on avait alerté", juge pour sa part la députée PS Karine Berger. Les signaux d'alarme ont cette fois dépassé les rangs des frondeurs, poussant le gouvernement à réagir.

"On ajuste, on écoute et on avance"

Certes, le gouvernement donne un coup d'extincteur à des départs de feu politiques, mais cette série de reculades remet en question l'image réformatrice que cherche à se donner l'exécutif. Interrogé mardi soir à Sciences Po par un étudiant qui lui demandait s'il ne s'était pas "assagi" depuis son arrivée à Matignon, Manuel Valls a indirectement défendu sa méthode, tout en affirmant ne pas avoir perdu sa "force de conviction" et sa "volonté de changer les choses". "Moi je suis chef du gouvernement, j'avance bien sûr avec des compromis, parce qu'on ne peut pas gouverner à la schlague", a répondu le Premier ministre. "On ajuste, on écoute et on avance. Voilà le principe et la méthode", a renchéri le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll mercredi matin sur France 2, défendant point par point les dernières annonces gouvernementales. "Cette année, il y a sur un certain nombre de sujets nécessité de prendre le temps", a-t-il justifié.

"Quand la majorité amende le projet de loi de finances, on parle de couac. Là où on devrait se réjouir de voir la démocratie fonctionner", a pour sa part nuancé Olivier Faure, l'un des vice-présidents du groupe PS. "Si rien ne bouge on est des godillots, si ça bouge on des amateurs !" s'est lamenté le député socialiste Christophe Borgel.

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Commentaires (6)

  • daniel94

    Qu'il continue comme ça encore 18 mois -c'est la démocratie- et on sera débarrassé du PS pour 10 ans, s'il ne disparaît pas avant avec ses doctrines d'un autre siècle...

  • LIBERANE

    Le slogan de l'amateurisme...

  • jackknight

    Il cède à la panique tout court !
    Cela ne les empêchera pas de dire qu'ils n'auront perdu que 13 régions... Sur 22 !