La magie du Tour en Provence

Le 100e Tour de France devait naturellement être une édition d'exception. La Corse n'avait jamais accueilli cette épreuve et l'Ile de Beauté, écrin du grand départ le week-end dernier, a vécu pour la toute première fois à l'heure de cette manifestation de dimension mondiale. D'entrée, la course a été ainsi placée sous le signe de l'événement. Et ce n'est surtout pas fini !

Après le contre-la-montre par équipes disputé, hier, sur la Promenade des Anglais, à Nice, le peloton et la monumentale caravane du Tour prennent la direction de la Provence, aujourd'hui, au départ de Cagnes-sur-Mer.

La Gineste, le pays d'Aix et les Alpilles

Première escale : Marseille. "Une évidence" pour le patron de l'épreuve, Christian Prudhomme, lequel fait référence non seulement aux liens entretenus par le Tour et Marseille (ville-étape à trente-cinq reprises depuis la création de la course en 1903), mais aussi au statut de cette Capitale européenne de la culture. Quatre ans après un départ d'étape donné depuis le Vieux-Port, six ans après la dernière arrivée et le succès de Cédric Vasseur devant le stade Vélodrome, les coureurs surgiront de la Gineste, tout à l'heure, pour se disputer la victoire au niveau de l'hippodrome Borély.

Demain, les yeux des amoureux du Tour seront braqués sur Aix, théâtre du départ de la 6e étape. Il s'agira d'un retour aux sources pour la cité du Roy René qui n'avait plus figuré sur la carte de la Grande Boucle depuis cinquante et un an !

Les compétences de la ville à chaque étape du Paris-Nice (autre course chapeautée par les organisateurs du Tour) organisée à cet endroit, l'aspect pratique en terme de logistique (après l'arrivée à Marseille, les coureurs pourront loger à proximité du départ) et les décors proposés ont séduit Christian Prudhomme et toute son équipe. Après avoir traversé le pays d'Aix et les Alpilles (comme en 2005) notamment, Chris Froome et les autres rejoindront Montpellier.

La Patrouille de France au-dessus du Ventoux !

Mais cette édition 2013 ne dira pas adieu pour autant à la Provence. Car elle réapparaîtra dix jours plus tard, du côté du Vaucluse, cette fois, pour une journée qui fera date. Et pour cause : le 100e Tour de France célébrera la Fête nationale au sommet du Ventoux.

"Quand on demande aux amoureux du vélo, qu'ils soient français ou étrangers, quels sont les cols qui leur semblent mythiques, indique Christian Prudhomme, ils citent instantanément deux noms : l'Alpe d'Huez (qui sera gravie à deux reprises le 18 juillet) et le Ventoux."

Le Géant de Provence, un 14 juillet ! "C'est normal, car le Ventoux n'est pas un col comme les autres !, justifie en s'exclamant le directeur du cyclisme chez Amaury Sport Organisation. Cette ascension sera évidemment l'un des temps forts de ce 100e Tour de France." Et ce d'autant plus que, trois heures avant la course, la Patrouille de France, descendant des Champs-Élysées, survolera spécialement les pentes lunaires de ce site majestueux et mystérieux à la fois.

Les Hautes-Alpes ne le seront pas moins au cours d'une semaine suivante où, arrivant de Vaison-la-Romaine, les coureurs retrouveront d'abord Gap le 16 juillet, avant de disputer, le lendemain, un contre-la-montre individuel, tracé entre Embrun et Chorges, qui pourrait être déterminant pour la victoire finale. Ponctué par les côtes de Puy-Sanières et de Réallon, ce circuit chronométré surplombera le scintillant lac de Serre-Ponçon. "Mettre en place une telle étape implique une logistique très particulière, indique Christian Prudhomme. Sur le Tour de France, il ne suffit pas de vouloir ; il faut pouvoir faire aussi. Définir un parcours, c'est réussir à allier les paramètres techniques et sportifs. C'est, d'ailleurs, tout le défi de ce 100e Tour." De France. Et de Provence.