"Les innocentes" : l'épreuve de la foi face à la violence

Les Innocentes met en scène en Pologne, en 1945, la rencontre magnifique entre une jeune médecin et une bénédictine. Une histoire vraie, de souffrance et de violence, qui a happé la cinéaste Anne Fontaine. Interview. 
Frédéric Theobald
Publié le 04/02/2016 à 00h00, mis à jour le 09/02/2016 à 11h26 • Lecture 6 min.
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 © 2015 Mandarin Cinema / Aeroplan film / Anna Wiloch

 © 2015 Mandarin Cinema / Aeroplan film / Anna Wiloch • © 2015 MANDARIN CINEMA / AEROPLAN FILM / ANNA WILOCH

C'est un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale dont la protagoniste, Madeleine Pauliac, a consigné les faits dans un journal, avant de décéder accidentellement un an plus tard. Jeune médecin de la Croix-Rouge française dépêchée en Pologne, elle est appelée en 1945 dans un couvent isolé, par une religieuse désemparée. Elle y découvre des bénédictines enceintes, victimes de viols perpétrés par des soldats de l'Armée rouge. 
De ce bref et terrible récit, Anne Fontaine a tiré un film grave et lumineux, les Innocentes, une rencontre entre deux femmes, deux héroïnes, un médecin rationaliste communiste et une sœur. 
On pourrait s'étonner de savoir Anne Fontaine, réalisatrice des plus éclectiques, auteure de Nettoyage à sec comme de Gemma Bovary, aux commandes de ce film, mais la cinéaste y a retrouvé ce qui fait souvent la chair de son cinéma : « Une histoire de transgression, de désobéissance, mais aussi des destins de femmes, la sexualité, l'amour... » Elle en a tiré non un film sèchement historique mais une œuvre romanesque et universelle.
 

Ce sujet vous a été proposé par des producteurs. En quoi vous a-t-il touché ?

Cette situation m'a paru incroyable : ces femmes qui ont voué leur vie à la foi sont confrontées à cette expérience unique qui est de donner la vie après avoir été violées par des soldats soviétiques. Cette histoire faisait naître des questions métaphysiques : comment aborder la vie lorsqu'elle n'est pas une vie choisie ? Comment la foi peut-elle résister à une telle souffrance et à une telle violence ? Il y avait là un sujet universel sur la manière dont l'être humain peut trouver une voie vers la lumièr

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Article paru dans :

Croissance Nous l'avons tant aimée... Peut-on vivre sans elle ?

Edition du 04 février 2016 (N°3675)

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