On grimpe les étages d'une tour du XIIIe arrondissement de Paris pour se retrouver soudain, passé le coup de sonnette, propulsé... au Moyen-Orient. Des effluves d'encens, des tapis profonds, un texte en araméen et des calligraphies arabes au mur, des théières de tous les souks sur les étagères. L'appartement d'Inaam Kachachi est un antre peuplé des souvenirs de l'Irak d'avant. Et pour parfumer le thé venu de là-bas, la romancière va jusqu'à cueillir délicatement à votre attention une feuille acidulée d'itre, plante bien vivante acclimatée dans un pot. « Je ne veux pas seulement garder la mémoire de l'Irak que j'ai connu et qui n'existe plus, mais aussi en conserver les sensations et le langage. » Inaam Kachachi, qui écrit ses romans en arabe avec une affection particulière pour les mots de son patrimoine familial, est une femme de fidélité. Débarquée voici une trentaine d'années à Paris pour suivre des études de journalisme, elle a choisi d'y rester pour exercer plus librement son p
Article paru dans :
Le retour des frontières