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Des sections PS se mettent en grève contre la politique du gouvernement

LE SCAN POLITIQUE - Une cinquantaine de militants de Saône-et-Loire, soutiens d'Arnaud Montebourg, mettent en suspens leurs activités militantes et le versement des cotisations.

«Le remaniement ministériel, la déchéance de nationalité, la loi Travail - qui a mis le feu aux poudres - on ne s'y retrouve pas. Il faut travailler sur un projet alternatif», lance ce lundi Denis Lamard, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté et porte-parole de la section PS de Pierre-de-Bresse en Saône-et-Loire. Dans ce département, fief de l'ancien ministre de l'économie Arnaud Montebourg, des militants PS excédés par les orientations de l'exécutif ont décidé de prendre leurs distances avec la direction du parti. Allant jusqu'à observer, depuis la fin du mois de mars, «une grève» des activités militantes dans trois sections du département: les mails venus de Paris ne sont plus répercutés aux antennes locales, les tractages et les collages d'affiches nationales ne sont plus réalisés.

Fort du soutien d'une cinquantaine de militants locaux, les socialistes bressois entendent également frapper le PS au portefeuille. «Il est convenu de geler localement la part des cotisations qui doit être normalement reversée à Solférino», a précisé Denis Lamard, interrogé par l'AFP. «Nous, on continue des actions locales, qui concernent seulement ce qui est décidé dans les sections (...) Cela pourrait se débloquer si François Hollande lançait un signal», pour une politique de gauche, a ajouté le porte-parole. Plus qu'un signe du chef de l'État c'est surtout celui d'Arnaud Montebourg que semblent espérer ces militants en colère, fervents partisans de sa candidature à une primaire de la gauche. «Il est au courant de notre démarche et comprend nos motivations», souligne d'ailleurs le cadre socialiste. De son côté l'ancien ministre laisse encore planer le doute, même si tout porte à croire qu'il brûle de se lancer dans la course.

Contacté par le Scan le député PS de Saône-et-Loire Philippe Baumel, proche d'Arnaud de Montebourg, regarde avec circonspection cette initiative. «Je trouve ça très maladroit, même si je comprends le ras-le-bol des militants. Le problème c'est que sous la Ve République, on a besoin de partis forts et structurés. On peut protester et l'exprimer fortement mais il faut le faire de l'intérieur. C'est ce que nous faisons depuis de longues années avec Arnaud Montebourg», relève l'élu. Quant à voir l'ancien patron de Bercy se lancer dans la course à l'Élysée, Philippe Baumel souscrit. «Je pense que les choses ont profondément changé depuis 2012, les Français veulent tourner la page. Ceux qui l'ignorent vont dans le mur. Je suis ami depuis longtemps avec Arnaud, et je pense qu'il y a vraiment besoin de gens comme lui».

Ce n'est pas la première fois ces derniers mois que des militants socialistes manifestent en des termes similaires leur désapprobation face à la ligne défendue à Solférino. Lors de la campagne des élections régionales en décembre dernier, la moitié de la section de Briançon (une vingtaine de militants dont le maire et ses adjoints), avait rendu leurs cartes à la direction du PS. Ils entendaient protester contre l'obligation faite par Jean-Christophe Cambadélis à Christophe Castaner de retirer ses listes pour le second tour des élections régionales pour tenter de barrer la route à Marion Maréchal-Le Pen.

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