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Loi Travail : l’avènement du gouvernement-CFDT

Pour briser le front syndical sur la loi El-Khomri, l’exécutif choisit de se mettre dans les mains de Laurent Berger. Non sans danger.. pour les deux.

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Crayonné r éalisé par Fabien Clairefond pour Les Echos

Par Cécile Cornudet

Publié le 14 mars 2016 à 19:20

Le chroniqueur le sait bien, dans les jours de crise, il y a toujours une parole plus attendue que les autres. Ce lundi de présentation de la nouvelle loi El-Khomri , ce n’était paradoxalement pas celle de Manuel Valls, pourtant en première ligne. Ce n’était pas celle de la ministre dont la loi porte le nom. Mais celle de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. « Le nouveau texte peut être porteur de progrès », a-t-il affirmé . Ouf, la CFDT sourit, le gouvernement peut sourire aussi.

Rarement exécutif n’aura autant indexé son action sur les humeurs d’une centrale syndicale. La nouvelle mouture reprend l’essentiel de ses exigences, la suppression de la barémisation des indemnités prud’homales notamment. Elle « enrichit » le compte personnel d’activité comme elle le demandait. Elle reprend son idée de salarié mandaté par un syndicat pour négocier le forfait jour dans les PME. Omniprésent dans les médias, Laurent Berger est devenu la boussole d’un exécutif perdu face au risque d’embrasement social. Une boussole revendiquée, ce qui est plus surprenant. « Nous nous calerons sur les souhaits de la CFDT », confiait il y a peu un poids lourd de la majorité. « Si ça va à la CFDT, ça ira aux députés », renchérissait un ministre.

Du partenariat à la reddition

Tactiquement, le calcul est habile. Le gouvernement évite le « retrait » du texte, tout en brisant le front syndical. Il joue la même partie avec la FAGE, le syndicat d’étudiants le plus favorable à la réforme. Il espère ce faisant tuer dans l’oeuf la mobilisation sociale, en particulier celle des jeunes. Si tant est que la manoeuvre, très visible, ne contribue au contraire à donner des ailes à ceux que l’on voudrait faire taire (CGT, FO, Unef).

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En quatre ans, le dialogue social dont François Hollande voulait faire sa marque s’est mû en un partenariat privilégié avec la CFDT avant de devenir ces derniers dix jours une reddition quasi désespérée aux conditions et aux idées de la centrale. C’est dangereux (pour les deux) si le mouvement perdure. C’est dangereux (pour le couple Hollande-Valls) si la CFDT use de son pouvoir. C’est surtout l’aveu d’une terrible faiblesse.

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