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Euthanasie à Bayonne : 3 nouveaux décès suspects

Après la mise en examen du Dr Bonnemaison, 400 personnes s'étaient rassemblées à l'hôpital de Bayonne. GAIZKA IROZ/AFP

L'urgentiste soupçonné d'euthanasie sur désormais sept patients âgés a reconnu mardi avoir pratiqué des injections létales «pour abréger des souffrances», mais toujours en «communiquant» avec les familles.

Au terme de trois semaines d'une polémique nourrie, le cas du docteur Bonnemaison, urgentiste à l'hôpital de Bayonne soupçonné d'avoir pratiqué des injections ayant entraîné la mort de plusieurs patients en fin de vie, est toujours en suspens. La cour d'appel de Pau, qui devait rendre sa décision mardi, dira finalement le 13 septembre si elle maintient en liberté le praticien. Âgé de 50 ans, lemédecin a été mis en examen le 12 août dernier pour «empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables».

Le parquet de Bayonne a par ailleurs pris un réquisitoire supplétif sur trois autres cas «d'empoisonnents criminels» à l'encontre de l'urgentiste déjà soupçonné d'euthanasie active sur quatre patients. Ces trois décès se seraient produits le 12 juin, et les 4 et 7 juillet.

«C'est une épreuve particulièrement difficile pour mon client qui, dans son esprit, reste encore et toujours médecin, confiait lundi au Figaro son avocat, Me Arnaud Dupin. La menace d'une incarcération est réelle mais nous avons un certain nombre d'arguments à faire valoir. Le Dr Bonnemaison respecte de façon scrupuleuse les conditions de son contrôle judiciaire et le Code précise que la tempête médiatique soulevée par cette affaire ne peut être considérée comme un trouble à l'ordre public.»

Pas de plainte des familles

Lundi encore, aucune des familles de victimes n'avait déposé de plainte contre l'anesthésiste. Interdit d'exercer son métier, ce dernier n'a pour l'heure plus le droit de contacter ses collègues de l'hôpital. «Le mandat de dépôt est justifié par l'empoisonnement volontaire provoqué par quelqu'un censé sauver des vies», précisait-on lundi au parquet de Bayonne.

Le praticien épinglé a, quant à lui, considéré au cours de l'instruction n'avoir fait que son devoir en abrégeant les souffrances de personnes dont les jours, voire les heures étaient comptés. Il a assuré avoir toujours agi en «communiquant» avec les familles.

Depuis le début de l'affaire, l'urgentiste a la faveur d'un important mouvement de soutien à l'échelon local. Quatre jours après sa mise en examen, près de 400 personnes, dont des membres du corps hospitalier, s'étaient rassemblées à l'hôpital de Bayonne. À bulletins secrets, l'Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques avait décidé de ne pas porter plainte contre lui devant la chambre disciplinaire du Conseil régional de l'ordre. Qualifiant cette décision de «véritable gifle», le président du conseil a alors évoqué une confusion «entre d'une part les qualités humaines, professionnelles et intellectuelles du docteur Bonnemaison qui sont indéniables et l'élément légal d'autre part» qui enfreint la loi Léonetti. Se saisissant de l'affaire, le Conseil national de l'ordre a prévu de déférer le médecin devant la chambre disciplinaire pour «euthanasie active». Les sanctions prévues en la matière par le Code de santé public peuvent aller d'une interdiction temporaire d'exercer jusqu'à la radiation pure et simple du tableau.

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