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Zora, la solution robotique au service des seniors

Du haut de ses 58 centimètres, le petit robot franco-belge va venir en aide aux personnes âgées dépendantes à Issy-les-Moulineaux.

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Publié le 20 avril 2015 à 13h52, modifié le 13 juillet 2018 à 11h57

Temps de Lecture 4 min.

C’est une première : le petit robot humanoïde intelligent NAO agrémenté de la solution Zora, va bientôt circuler parmi les résidents et le personnel de l’EHPAD (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) Lasserre à Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine, après avoir réussi une phase de test de 15 jours fin mars. La convention de mise à disposition de Zora a été signée lundi 20 avril par le maire (UDI) André Santini, en sa qualité de président du centre communal d’action sociale, qui a acheté Zora sur proposition de l’EHPAD.

« Les humanoïdes nous envahissent, n’ayez crainte, ils sont bienveillants ! » plaisante l’édile lors d’une conférence de presse sur le sujet. Selon lui, « la robotique apparaît de plus en plus comme une solution adéquate pour nos seniors, c’est pourquoi il faut encourager les initiatives ».

Une résidente des « balcons de Tivoli », une Ehpad près de Bordeaux, joue avec le robot Zora.

Comme l’explique l’un de ses deux concepteurs, Fabrice Goffin, directeur exécutif de la société QBMT, Zora, acronyme flamand de « Zorg Ouderen Revalidatie en Animatie », signifiant « Soins, revalidation et animation pour les personnes âgées », est un « logiciel » intégré aux robots humanoïdes NAO de la société française Aldebaran. Cette dernière, leader mondial dans la fabrication des robots humanoïdes, est justement basée à Issy-les-Moulineaux.

Lire : Le visage humain des robots

NAO agrémenté de la solution Zora est conçu pour apporter aide et assistance au personnel en charge des personnes âgées des maisons de retraite. Aldebaran a aussi développé des applications pour les enfants atteints d’autisme dans des écoles spécialisées. En milieu hospitalier, il intervient déjà en pédiatrie, en neurologie et en réadaptation pédiatrique, entre autres.

Entièrement programmable, le petit robot coloré de 58 centimètres de haut et de 5,4 kg est autonome ; doté de capteurs, il voit, il entend et se déplace librement. De quoi convaincre les personnes âgées et le personnel de son utilité.

« Il est extraordinaire, et beau à regarder »

Parmi les personnes âgées qui ont vu ou côtoyé le robot à l’EHPAD, c’est généralement l’enthousiasme qui domine. Maria, 85 ans, le trouve « extraordinaire, et beau à regarder. Il sera utile de discuter avec lui, cela nous enchante, nous les résidents ». Un constat partagé par Sidonie, aide-soignante d’une quarantaine d’années. « Les résidents ne se sentent plus seuls, c’est une présence pour eux car souvent ils n’ont pas de famille. C’est un véritable progrès ».

Parmi les résidents, deux hommes, Bernard, et Fred, respectivement ancien médecin et ancien colonel, sont un peu plus nuancés. S’ils jugent que « c’est bien pour la collectivité avec toutes les animations possibles, et aussi individuellement parce que cela peut inciter des personnes renfermées à s’exprimer (…) le revers de la médaille, c’est que la robotique peut supprimer des emplois par exemple au niveau de l’accueil ». « C’est à double tranchant, il faut faire tout de même attention avec le progrès ! », souligne Fred.

Mais David Jacob, responsable de l’animation de l’EHPAD, voit surtout que « cela se passe très bien concernant la vie sociale. Les résidents sont très curieux du robot et souhaitent même le toucher ». De même, le personnel n’a pas manifesté de craintes ou de réticences particulières.

Alléger la charge de travail du personnel de santé

La solution Zora est née en Belgique, plus précisément dans les Flandres belges. Là-bas, M. Goffin a remarqué qu’au départ le personnel a tendance à s’inquiéter. « Zora va me prendre ma place », entend-on parfois. « Mais au bout de deux heures, le personnel se rend compte que le robot va l’aider et l’appréhension disparaît. »

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Une fois le robot programmé, le personnel a peu de choses à faire. Il lui suffit de brancher le robot pour que ses fonctions se mettent en route – dans la limite des deux heures d’autonomie de sa batterie. Même si l’on n’est qu’au début de l’intelligence artificielle et que le robot ne peut pas apprendre, il est préprogrammé pour donner des réponses simples et peut se connecter à Internet pour chercher des informations plus complexes.

Capable de parler en 19 langues, « [Zora] peut répondre aux personnes âgées sur le temps, donner les nouvelles du jour, indiquer le contenu des repas de la journée », ajoute M. Goffin. Polyvalent, il peut ainsi alléger la charge de travail du personnel des établissements de santé, qui n’a pas toujours le temps. Mais le robot peut aussi assurer d’autres fonctions. Il peut par exemple danser sur différents rythmes, effectuer des exercices de gymnastique, ou stimuler la mémoire en accomplissant des exercices thérapeutiques face à un auditoire.

Des résidentes des « balcons de Tivoli », une Ehpad près de Bordeaux, jouent avec le robot Zora.

270 euros par mois pendant cinq ans

Depuis le premier projet qui a vu le jour en 2013 à Ostende, plus de 78 robots ont été placés en maison de retraite et hôpitaux en Belgique mais aussi aux Pays-Bas voisins, explique Fabrice Goffin. « On compte trois nouvelles installations de robots par semaine. A ce jour, plus de 6 000 personnes âgées travaillent avec un robot humanoïde au quotidien », souligne-t-il.

Il faut dire que Zora est peu coûteuse. Le robot est mis en location pour 270 euros par mois pendant cinq ans. Une offre qui convient à l’établissement, où l’on indique que « pour l’instant, nous nous contenterons de Zora un trimestre par an pendant 5 ans » , quitte à voir « ce qui sera proposé en la matière dans cinq ans. »

De son côté Fabrice Goffin voit l’avenir avec optimisme. « Nous projetons d’installer plus de 450 robots en Europe en 2015 » estime-t-il. Une demande venue d’Allemagne, de Finlande ou de Suisse.

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