Pour le PS, la candidature de Hollande en 2017 n'est plus liée à la baisse du chômage

 

Pour le PS, la candidature de Hollande en 2017 n'est plus liée à la baisse du chômage

    François Hollande fait-il toujours de l'inversion de la courbe du chômage la condition préalable à sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 ? Si le locataire de l'Elysée est muet ces derniers temps sur cette question, l'état major du PS joue désormais une petite musique bien éloignée de l'engagement présidentiel.  Le 14 juillet 2015, le chef de l'Etat avait pourtant été on ne peut plus clair. Il ne sollicitera pas un second mandat si le chômage ne baisse pas. Devant la presse, il avait enfoncé le clou le 28 juillet suivant :  «C'est dans l'année 2016 que cette baisse doit apparaître,avait-il souligné. Elle doit être suffisamment longue et répétée pour quelle apparaisse comme crédible».

    Promis, juré donc. Pas de recul durable du chômage, pas de nouvelle course à l'Elysée. Problème : à entendre les responsables du PS, la promesse aurait du plomb dans l'aile. Invité dimanche de BFM Politique, Julien Dray,  conseiller régional d' Ile-de-France, a estimé que les Français auront à juger de l'action de François Hollande dans son «ensemble». Si, bien entendu, «le chômage est un élément central», l'élection se jouera sur la capacité de François Hollande à donner une nouvelle «impulsion » au pays, à déclencher une «dynamique de confiance».

    Proche du président de la République, Julien Dray reprend à son compte un refrain déjà entonné samedi dans «La Montagne» par Jean-Christophe Cambadélis. En 2017, «les Français ne jugeront pas la politique gouvernementale sur un aspect mais dans sa globalité : chômage, réduction des inégalités, refondation de l'école, sécurité et lutte contre le terrorisme. Je n'ai personnellement jamais conditionné une réélection aux résultats sur le chômage». L'inverse exacte du message martelé par François Hollande depuis près de deux ans !

    Au PS, on veut croire, de toute façon, que l'inversion de la courbe aura bien lieu. «Tous les observateurs économiques le disent : les clignotants, pour la première fois, ne sont plus au rouge», a pointé dimanche Julien Dray qui s'est livré à un vibrant hommage du ministre de l'Economie qui, en froid avec Manuel Valls, n'exclut pas de quitter le gouvernement. «Sincèrement de gauche», Macron est «un élément majeur» du dispositif gouvernemental, a plaidé Juien Dray.

    VIDEO. Pour Julien Dray, Emmanuel Macron est « un homme sincèrement de gauche »

    Quoi qu'il en soit, sa garde rapprochée s'évertue désormais à balayer les obstacles à une nouvelle candidature de François Hollande promu champion «naturel» de la gauche dans la bataille présidentielle qui se profile. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, autre proche de Hollande, le proclame tout comme l'a affirmé samedi Manuel Valls dans le fauteuil d'«On est pas couché». Reste la question qui fâche : faut-il ou non une primaire à gauche ? Le Premier ministre y est hostile. Julien Dray est lui favorable à une primaire «ouverte à toute la gauche en vue d'avoir un seul candidat». Il s'agit de parer au risque de l'élimination de la gauche au 1er tour dans un remake redouté du 21 avril 2002. Pas impossible que, sur ce point, l'ancien député de l'Essonne ait reçu quelques confidences du chef de l'Etat. Prié de dire si, à une primaire avec toue la gauche, François Hollande y est prêt, ce conseiller régional socialiste d'Ile-de-France a lâché: «Oui... enfin je ne peux pas répondre à sa place».