Les Valseuses

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Les Valseuses
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Logo de l'affiche de 1974.
Réalisation Bertrand Blier
Scénario Bertrand Blier
Philippe Dumarçay
Musique Stéphane Grappelli
Acteurs principaux
Sociétés de production CAPAC
UPF
SN Prodis
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie noire, comédie érotique
Durée 117 minutes
Sortie 1974

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Valseuses est une comédie noire et érotique française écrite et réalisée par Bertrand Blier, sortie en 1974. Il s'agit d'une adaptation de son roman éponyme qui connut un certain succès éditorial en 1972.

Deuxième long-métrage de fiction réalisé par Bertrand Blier après Si j'étais un espion (1967), cette comédie de mœurs au ton provocateur raconte l'histoire de Jean-Claude et Pierrot, deux jeunes marginaux qui entraînent Marie-Ange, une shampouineuse, dans leur cavale à travers la France. Le trio principal est incarné par Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou dans leurs premiers rôles importants au cinéma. Les autres rôles notables sont incarnés par Jeanne Moreau, Brigitte Fossey et Isabelle Huppert, dans l'un de ses premiers rôles.

Il est largement considéré comme l'un des films les plus controversés du cinéma français en raison de sa vulgarité, de sa représentation d'actes sexuels et d'agressions présentées comme humoristiques ou érotiques, de ses scènes de nu et de son ambiguïté morale ; cependant, bien qu'il ait été mal reçu par la presse au moment de sa sortie, la renommée acquise par Blier pour le reste de sa filmographie en a finalement fait un film culte auprès des critiques modernes[1],[2],[3],[4].

Malgré le mauvais accueil initial des critiques, Les Valseuses remporte l'adhésion du public, puisque dès sa sortie le dans les salles françaises, le film connaît un véritable succès en salles avec plus de 5,7 millions d'entrées, ce qui lui permet d'être en troisième place du box-office annuel. Le triomphe des Valseuses permet à Bertrand Blier, mais aussi à Gérard Depardieu, Miou-Miou et Patrick Dewaere de se faire connaître du grand public.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Dans la France des années 1970, Jean-Claude et Pierrot sont deux voyous qui tuent le temps comme ils peuvent en commettant des larcins. Après avoir harcelé et agressé sexuellement une femme et lui avoir volé son sac, ils volent une Citroën DS pour faire un tour, puis la replacent à l'endroit même où ils l'avaient dérobée. Le propriétaire, patron d'un salon de coiffure, les surprend à leur retour et les menace avec un revolver en attendant l'arrivée de la police. Jean-Claude et Pierrot parviennent à s'enfuir, mais ce dernier est blessé à l'entre-jambe par un coup de feu. Dans leur fuite, ils kidnappent Marie-Ange, l'employée et compagne du patron du salon de coiffure. Ils conduisent jusqu'à un garagiste et lui offrent de violer Marie-Ange s'il leur échange la DS volée contre une autre voiture. Les deux hommes se rendent ensuite chez un médecin qu'ils forcent à soigner la blessure de Pierrot sous la menace d'une arme. Ils lui volent ensuite son argent et retournent au garage. Le garagiste se plaint du manque de résistance offert par Marie-Ange lorsqu'il l'a violée : « On peut lui faire n'importe quoi elle s'en fout. Elle griffe pas elle mord pas elle écarte. ». Pierrot redoute d'être devenu impuissant à la suite de sa blessure. Il propose à Jean-Claude de saboter la DS avant de la rendre à son propriétaire pour qu'il ait un accident. Ils ramènent ensuite Marie-Ange en ville.

Ils retournent à la campagne où ils volent deux vélos puis une voiture. À l'arrêt dans celle-ci en attendant qu'un train passe, ils aperçoivent la police arriver et courent pour monter dans le train. Seuls dans le wagon à l'exception d'une femme allaitant son enfant, ils se dirigent vers elle et la regardent intensément. Mal à l'aise, elle reboutonne le haut de sa robe. Elle se lève pour s'en aller mais Jean-Claude lui barre la route et lui offre de l'argent pour qu'elle continue à allaiter. Elle refuse, il insiste et la fait se rasseoir. Elle fait ce qu'il lui demande avant de se lever et d'aller s'asseoir plus loin. Les deux hommes la suivent et Jean-Claude lui offre de l'argent si elle donne le sein à Pierrot. La femme se plie à leurs exigences. Elle se lève bientôt en urgence en se rendant compte qu'elle est arrivée. Elle descend du train où son mari l'attend. Pierrot se plaint de n'avoir pas réussi à avoir une érection.

En descendant du train, les deux hommes aperçoivent des policiers, font demi-tour, et montent dans un autre train. Ils s'arrêtent à une station balnéaire, vide à cette saison, et pénètrent dans une maison. Ils trouvent les sous-vêtements d'une jeune fille dont ils apprennent qu'elle s'appelle Jacqueline. En reniflant sa culotte et fantasmant, ils estiment qu'elle doit avoir 16 ans. Au matin, Pierrot réveille Jean-Claude et lui dit d'un ton alarmé qu'il ne bande pas. Ils prennent leur douche ensemble, se lavent l'un l'autre, et Jean-Claude essaye de convaincre Pierrot de coucher avec lui, mais celui-ci refuse. La fin de cette scène et la suivante suggèrent que Jean-Claude a violé Pierrot, qui dit se sentir humilié.

Ils volent une moto et se rendent chez Marie-Ange, qu'ils violentent avant de coucher avec elle. Ils se plaignent de son manque d'enthousiasme, d'énergie. Elle leur apprend que la DS sabotée a été vendue. Plus tard, de nuit, elle leur ouvre le salon de coiffure auquel elle travaille car les deux hommes ont besoin d'argent. Lorsqu'elle commence à jeter des objets et leur crier qu'elle veut qu'on l'embrasse au lieu de « prendre son cul pour un moulin », Jean-Claude lui tire dans la jambe et les deux hommes l'abandonnent dans le salon, ligotée à un fauteuil.

Toujours à la recherche de femmes avec qui coucher, les amis décident de se rendre à une prison de femmes, qu'ils imaginent regorger de femmes « en manque ». C'est là qu'ils trouvent Jeanne, une femme mûre qui vient de passer dix ans en prison. Malgré les refus de celle-ci, Jean-Claude insiste pour l'aider. Ils lui achètent des vêtements, l'invitent au restaurant, prennent soin d'elle. Puis, dans la voiture, les trois personnages s'embrassent, avant de conduire jusqu'à un hôtel luxueux où ils réservent une chambre. Ils font l'amour et s'endorment. Jeanne se lève plus tard en faisant attention de ne pas réveiller les deux autres. Elle prend le pistolet que lui avait plus tôt donné Jean-Claude comme marque de confiance, et se couche dans le lit de la pièce adjacente à leur chambre. Elle se suicide en se tirant une balle dans le sexe.

Jean-Claude et Pierrot fuient l'hôtel en vitesse en prenant les affaires de Jeanne et retournent chez Marie-Ange. Jean-Claude la frappe pour avoir parlé. La jeune femme réconforte plus tard les deux hommes en pleurs. En fouillant dans les affaires de Jeanne, ils découvrent qu'elle a un fils, Jacques, lui aussi incarcéré. Lorsque celui-ci sort de prison, les deux protagonistes l'attendent à la sortie, et lui disent que sa mère les envoie car elle est à l'étranger. Ils l'emmènent à une maison de campagne où les attend Marie-Ange. Ils disent à Jacques que Marie-Ange est maintenant à lui aussi, car ici ils partagent tout. Plus tard, ils entendent de loin les cris de plaisir de la jeune femme, et sont furieux car ils la pensaient incapable d'aimer le sexe. Lorsqu'elle court leur annoncer avec bonheur qu'elle a réussi à « prendre son pied », les deux hommes la jettent à l'eau. Elle leur explique que c'est la timidité, maladresse, et lenteur de Jacques qui lui ont permis de prendre du plaisir. Ils la jettent à nouveau dans la rivière.

Au dîner, Jacques leur dit qu'il connaît un moyen de se faire de l'argent. Ils vont tous les quatre chez le gardien de prison aperçu brièvement quand Jacques était sorti de prison. Celui-ci l'abat en pleine rue. Les trois autres s'enfuient. Ils volent une autre voiture, puis une autre. Dans celle-ci, Pierrot voit dans le journal son portrait ainsi que ceux de Jean-Claude et Jacques. Tous sont accusés du meurtre. Jean-Claude demande à Marie-Ange de partir, il ne veut pas qu'elle aille en prison avec eux, mais elle refuse. Ils volent une autre voiture, qui tombe en panne. Ils essayent de faire de l'auto-stop, mais en vain. Ils volent donc une nouvelle voiture. Lors d'un arrêt, ils aperçoivent une famille avec une Citroën DS identique à celle du début. Ils s'approchent de la famille, et en discutant, ils découvrent que la fille des deux parents s'appellent Jacqueline. Ils la reniflent pour vérifier que c'est celle dont ils avaient senti la culotte à la station balnéaire. Lorsqu'ils proposent au père d'échanger leur voiture contre la sienne, Jacqueline, amusée par la situation, dit à son père qu'il devrait accepter. Il la frappe, et elle l'insulte violemment, lui dit qu'elle n'ira pas au bord de la mer avec lui et sa mère. Elle demande à Marie-Ange de l'emmener avec eux. Après un premier refus, celle-ci accepte finalement. Tous les quatre partent dans la DS volée. Quand Marie-Ange découvre que Jacqueline, âgée de 16 ans, est toujours vierge, elle dit aux deux hommes : « Mais vous vous rendez compte ? On peut pas la laisser partir comme ça ! » Les trois font alors l'amour dans un pré, Marie-Ange les observant. Plus tard, ils disent adieu à Jacqueline, qu'ils laissent sur le bord de la route, et continuent leur route.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Bertrand Blier (ici à la Mostra de Venise en 1993).

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Gérard Depardieu (1976).

Au début des années 1970, Bertrand Blier peine à percer au cinéma. Ancien assistant-réalisateur de Georges Lautner, il réalise un documentaire remarqué Hitler, connais pas (1963), suivi de son premier film de fiction en tant que réalisateur, Si j'étais un espion, dans lequel joue son père Bernard, également acteur récurrent du cinéma de Lautner. Toutefois, le film est un véritable échec en salles à sa sortie en 1967 (plus de 77 000 entrées)[11]. Ce n'est qu'en 1970 qu'il retrouve le chemin du grand écran en écrivant le scénario de Laisse aller... c'est une valse pour Lautner[12]. Selon Lautner, avec lequel il se marrait, Blier a un « humour sarcastique, destructeur »[12] et qu'il disait des « bonnes plaisanteries, assez méchantes, plus pernicieuses que celles de [son père] »[12]. Blier lui fait lire le début de ce qui va donner son roman, Les Valseuses. Lautner se propose « tout de suite de le monter », mais Blier veut le garder pour lui et part s'isoler à la montagne à Saint-Gervais pour écrire son roman[12], s'amusant plus à écrire cinquante pages qu'en ayant travaillé cinq années au cinéma[12].

En pleine écriture de son projet, Blier entend dire que des scénaristes de Paris ont été appelés par Henri-Georges Clouzot pour écrire ce qui devrait être son dernier film[12]. Blier se rend chez Clouzot et lui raconte son histoire[12]. Néanmoins, le réalisateur du Salaire de la peur se montre sceptique, rétorquant que « les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas comme ça »[12]. Peu après cette rencontre, Blier se remet au travail et en parle autour de lui. C'est alors que le représentant de Paramount France prend une option sur les droits, ce qui permet à l'auteur d'aller au bout de son projet[12]. Alors qu'il avait imaginé une histoire à la Série noire et refusant de faire un roman autobiographique, Bertrand Blier prend une autre direction avec son histoire, mais conserve l'idée des deux jeunes voyous[12]. Le roman Les Valseuses sort en 1972 chez Robert Laffont et devient un succès en librairie[13],[14]. Une semaine après la publication du livre, Blier signe un contrat pour l'adapter au cinéma, avec l'aide de Philippe Dumarçay[14].

Choix des interprètes[modifier | modifier le code]

Patrick Dewaere, en 1975.

Pour le choix du trio d'acteurs interprétant les rôles principaux, Bertrand Blier veut un casting idéal[12] et souhaite s'entourer d'acteurs inconnus[14]. Il repère Miou-Miou sur le tournage de Quelques messieurs trop tranquilles et la trouve parfaite pour incarner Marie-Ange[12],[14]. Le casting de Jean-Claude et Pierrot s'avère toutefois plus difficile, puisque Blier veut un duo « à la Laurel et Hardy » avec un grand et un petit[3]. Pour le rôle de Jean-Claude, Blier veut un « acteur fin, un voyou fragile »[12]. C'est alors que Gérard Depardieu, dont la carrière cinématographique est constituée de seconds rôles[14], vient de lire le roman[3] et tente de s'imposer auprès de son auteur. Mais Blier trouve que l'acteur ne correspond pas à la vision qu'il a du personnage en raison de son côté « brute »[14]. Néanmoins, Depardieu fait tout pour le convaincre en venant le voir tous les jours au bureau du producteur et le persuader de lui donner le rôle[12],[15]. Bien que le producteur tente de l'en dissuader, Blier finit par choisir Depardieu[3]. Pour le rôle de Pierrot, Blier fait passer des auditions aux comédiens du Café de la Gare, parmi lesquels Coluche et Patrick Dewaere[12]. Appréciant beaucoup Dewaere, Blier lui fait passer des essais concluants, mais cherche d'autres interprètes[14], car il trouve l'acteur aussi costaud que Depardieu[3]. La production lui souffle les noms de Francis Huster et Jacques Weber, mais le metteur en scène se tourne vers Coluche, avec lequel il filme une séquence au lit avec Depardieu et Miou-Miou[13],[14]. Mais peu convaincu par la prestation de Coluche, Blier retourne vers Dewaere et l'engage, persuadé de son talent et de son charisme pour le rôle[b]. C'est même Dewaere qui trouve l'argument pour souligner la différence de taille entre Depardieu et lui, en disant au réalisateur, qui accepte l'idée, qu'il va se mettre derrière l'épaule de Depardieu afin d'« avoir l'air plus petit »[3]. Avant le début du tournage, Dewaere et Miou-Miou prennent la précaution de prévenir Blier du fait qu'ils sont en couple[13].

L'un des rôles secondaires mais notable du film, celui de Jeanne Pirolle, est confié à Jeanne Moreau, dont la présence au casting permet de rassurer les investisseurs qui ont débloqué l'argent manquant pour monter le film[13]. Au départ, Moreau refuse de jouer dans le film après la lecture du roman, avant d'accepter après avoir lu le scénario[16]. Brigitte Fossey tient le rôle secondaire mais marquant d'une jeune mère dans le train lors d'une scène célèbre du film[17]. Trouvant le scénario « excellent », elle n'a pas « hésité une seconde » à le faire[18]. Mais, son agent, ayant reçu le script des mains de la jeune actrice, tente vainement de la dissuader de tourner le film, tandis que son père ne lui pardonnera pas d'y avoir joué[18]. De son personnage, Fossey affirme avoir « envie de défendre cette fille car il était marqué dans le scénario, à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, "la fille dit, un peu bête...", "la fille un peu nunuche répond..." », disant trouver « drôlement intéressant de jouer et de défendre une telle fille »[18], car ce genre de filles « ont leur vécu comme toutes les autres »[18]. Pour cela, elle construit son histoire, « son chemin pour en venir à accepter cela alors qu'elle a son bébé », l'imagine « sans un sou pour boucler les fins de mois, en ancienne prostituée qui s'était racheté une conduite en se mariant » et déclare que pour son personnage, « le billet sous le nez, c'est comme l'instrument du démon pour elle »[18].

Parmi les petits rôles ou figurants, on retrouve également plusieurs acteurs qui deviendront quelques années plus tard des valeurs sûres du cinéma français, tels qu'Isabelle Huppert dans le rôle de Jacqueline, mais aussi Thierry Lhermitte dans le rôle du voiturier du restaurant où le trio vole la voiture d'une cliente, rôle tenu par Sylvie Joly, ou encore Gérard Jugnot dans le rôle d'un vacancier dont la voiture est également volée par le trio[13].

Tournage[modifier | modifier le code]

Miou-Miou (ici en 1976).

Le film fut tourné du au dans la région de Valence (Drôme), de Rouen (séquence autour de la prison Bonne-Nouvelle), du Touquet, de Stella-Plage (Pas-de-Calais), de Luc-sur-Mer (Calvados), à Caen (séquence à l'entrée du Monoprix), à Guilherand-Granges (séquence du supermarché Mammouth, devenu Auchan en 1998)[19], à Eymeux et à 3 km de l'ancienne route nationale 92 comme indiqué sur le panneau de signalisation pour la scène où Gérard Depardieu déclare : « On est pas bien là » sur la terrasse du café-bar Le Café des Fauries (A.Didier), juste avant que deux gendarmes s'approchent en motocycle et les fait fuir, (réplique qu'il redit à la fin du film)[20]. Dans une remorque XR accouplée à un autorail X 2800 Decauville pour la scène avec Brigitte Fossey, entre Pont-d’Ouche et Veuvey-sur-Ouche, dans la vallée de l'Ouche (scène au bord du canal)[21] ainsi qu'à la prison de Beaune[22] et dans les Hautes-Alpes (au col d'Izoard) pour la scène finale[23]. Néanmoins, le tournage, bien que se passant très professionnellement s'avère être mouvementé. Depardieu et Dewaere, assez déconneurs, prennent la poudre d'escampette après avoir tourné une scène pendant laquelle ils devaient filer en voiture[13],[3]. De plus, le comportement incontrôlable des deux acteurs entraîne un retard de deux semaines dans le planning, entraînant une menace de la production d'arrêter le tournage[12],[14]. Pour la scène où le personnage incarné par Brigitte Fossey se fait téter les seins par celui de Dewaere, l'actrice, qui s'est glissée dans ce rôle, « n'était pas effarouchée », mais Blier se souvient tout de même d'un moment où l'actrice a un peu pris peur, car elle « a eu un petit vertige quand elle s'est retrouvée coincée entre les deux mecs, l'un qui la tétait et l'autre la titillant par derrière »[3].

Dans une interview sur le site Allociné en 2014, Brigitte Fossey raconte avoir beaucoup ri durant le tournage de sa scène : « Depardieu et Dewaere étaient deux clowns. C'était difficile de garder son sérieux. Patrick jouait au Café de la Gare, habitué à l'improvisation. Gérard est un improvisateur-né, il invente sa vie, chacune de ses phrases est rabelaisienne, verte, gourmande. Il y avait une surenchère entre eux, ils étaient à mourir de rire et toute l'équipe, même Blier, avait le fou rire. Donc pour tourner cette scène, qui va très vite, on a mis trois jours »[18]. Anouk Grinberg, dans un entretien à France Inter en , a une autre vision de la scène et considère que tous riaient de la souffrance de l’actrice[24].

À l'origine, la fin du film était plus sombre, tout comme le roman : Jean-Claude, Pierrot et Marie-Ange roulent à bord de la DS (celle du coiffeur qui avait été rachetée par les parents de Jacqueline), la roue avant droite, que Pierrot avait fait scier pour se venger du coiffeur, se détachait et la voiture s'écrasait dans un ravin, causant ainsi la mort des personnages[12],[14]. Un distributeur américain demande à voir le film, il l'aime beaucoup et veut l'acheter pour le marché américain à la condition de modifier la fin en la rendant plus heureuse car il trouve les personnages attachants[12]. Le montage est modifié et les copies n'étant pas encore tirées, il sera le même partout. Le film se termine donc en montrant les personnages rouler jusqu'à ce qu'ils franchissent un tunnel marquant probablement une frontière, laissant la fin à l'imagination du spectateur. Blier évite ainsi une fin ouvertement morale et déclare plus tard que finalement le distributeur avait raison[12].

Toutefois, à l'époque de la sortie du film, Blier justifiait la fin du film en ces termes : « La fin du roman me plaisait, car je la trouvais cinématographique. Une fois tournée, elle m'a semblé bien littéraire pour un film. Alors je l'ai coupée. Chaque spectateur reste libre de donner aux Valseuses la fin qui lui convient. »[25]

Musique[modifier | modifier le code]

Dans le livret du CD de la bande originale du film, Bertrand Blier, raconte qu'il avait une idée assez précise de la musique qu'il souhaitait pour son film et concède que la collaboration avec Stéphane Grappelli n'a pas été à la hauteur de ses attentes[26]. Il oppose le plaisir qu'il a eu de travailler avec Georges Delerue sur la BO de Calmos, en 1976, à la déception qu'il a pu ressentir pour sa collaboration avec Grappelli.

Parmi les musiciens crédités au générique figurent le guitariste Philippe Catherine, le contrebassiste Guy Pedersen, le batteur Daniel Humair et le pianiste et organiste Maurice Vander.

Différences avec le livre[modifier | modifier le code]

Plusieurs passages du livre, publié en 1972, ne figurent pas dans le film. Des informations supplémentaires sur les personnages sont évoquées dans l'ouvrage : Jean-Claude, 25 ans, s'appelle comme son père Jean-Claude Beau (très bel homme, blouson noir et prisonnier qu'il n'a pas connu), sa mère a eu des parents commerçants en banlieue populaire (magasin de radios, fers à repasser, etc.), se prostitue (elle l'a eu à 16 ans, le père en avait 18). Pierrot est âgé de 20 ans et fait 15 kilos de moins que son ami, il est lui-même né de « mère inconnue ». Marie-Ange, née en 1947, est fille de parents horlogers au Puy, Victoire et Grégoire Bretêche, elle est maigre et a très peu de poitrine ; elle n'a pas vu ses parents depuis 5 ans, entre-temps son père est mort. Pierrot, contrairement au film, est le plus doué au lit et lui aussi sodomise Jean-Claude à un moment de l'histoire. Marie-Ange leur coupe les cheveux courts afin qu'ils ne soient pas reconnus. Ils volent une Porsche.

Analyse[modifier | modifier le code]

Jeanne Moreau (ici en 1958).

Aujourd'hui, le sexisme du film est évident[27]. Au-delà de la prédation et de la violence physique et sexuelle des hommes sur les femmes — plus particulièrement Marie-Ange et la femme dans le train —, celles-ci s'abandonnent finalement à leurs agresseurs, et finissent par prendre du plaisir avec eux. Après que Jean-Claude et Pierrot l'ont kidnappée, livrée à un violeur contre une voiture, et frappée pour avoir pris la parole, Marie-Ange ne leur tient aucune rigueur, les accueille chez elle comme des amis, les laisse coucher avec elle, et les suivra ensuite partout[28],[29],[30].

Sorte de road movie à la française, le film ressemble aux deux héros. « Il est le reflet d'eux-mêmes et se nourrit de leurs improvisations. Dans ce dynamitage de l'ordre moral et des tabous de l'époque, ils se sentent chez eux. Ils ne sont pas, au fond, des révolutionnaires, leur conscience politique est plutôt limitée — Mai 68 a glissé sur eux comme un épisode sans consistance —, mais ils incarnent à la perfection la jeunesse du moment, éprise d'un idéalisme confus, courant après un bonheur improbable et la liberté sexuelle[31] ».

La multiplication des scènes de sexe dans le film passe, selon le critique de cinéma Jean-Michel Frodon, avec virtuosité de la blague de potache à la critique visuellement très crue, sinon très neuve, de la « libération des mœurs »[32] : la bisexualité (viol de Pierrot par Jean-Claude), la prostitution occasionnelle, le voyeurisme, la lactation, la différence d'âge (avec Jeanne, puis Jacqueline), le fétichisme des culottes portées, la défloration, et de façon récurrente le triolisme et le partenariat multiple.

Selon le critique de cinéma Gaston Haustrate, bien qu'il soit le symbole d'une époque, le film n'en reste pas moins moderne, et ses reliefs (excès de langage, de comportement, de morale sexuelle ou de philosophie de la vie) « apparaissent bien pour ce qu'ils sont : les masques impudiques d'un désarroi profond[33]. »

Dans ce film générationnel, Bertrand Blier met en lumière le fossé des générations et l'évolution des mœurs depuis mai 68, entre une jeunesse ravie de voir des scènes transgressives et qui se reconnaît un peu dans ces paumés pas méchants pratiquant un sexe décomplexé, et une France encore conservatrice, pompidolienne et bourgeoise, choquée par ce film qui fait scandale. C'est ainsi que la commission de contrôle des films cinématographiques interdit le film aux moins de 18 ans et oblige le maquettiste René Ferracci à ajouter à l'affiche un pan de robe à Miou-Miou afin de lui recouvrir les fesses[34].

Accueil[modifier | modifier le code]

Sortie[modifier | modifier le code]

La bande-annonce du film est une parodie des Shadoks avec les mêmes dessins et la voix de Claude Piéplu.

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Les Valseuses a suscité à sa sortie des critiques virulentes[35]. Jean Domarchi de la revue Écran note dans sa critique : « plût au ciel que ce film relevât de la pornographie pure simple. J'ai vu, pour la circonstance, d'autres films pornos, je dois dire qu'aucun ne m'a paru aussi nauséabond que les Valseuses… »[36], tout en ajoutant que c'est « un film authentiquement nazi »[37],[35]. Le critique Jean Rochereau du journal La Croix le qualifie de « film d'obsédé sexuel », « décharge publique »[37],[35]. Louis Chauvet du Figaro reproche au film d'être « encore une histoire de jeunes brigands », se demandant : « le nouveau cinéma ne serait-il pas capable de varier les sujets ? »[36].

À l'inverse, Gilles Jacob y voit un grand souffle, Jean de Baroncelli décrit dans Le Monde un « film bourrasque auquel on ne résiste pas »[38]. Dans sa critique, Le Point, « miraculeusement Bertrand Blier a trouvé le ton, et nous ravit. Au lieu que le sordide nous empoisse, ces Pieds Nickelés salaces nous mettent l'allégresse au cœur »[36].

Box-office[modifier | modifier le code]

Les Valseuses sort en salles le avec une interdiction aux moins de 18 ans[39]. Lors de sa première semaine d'exploitation, le film prend la quatrième place du box-office avec 106 040 entrées, pour un total de 108 324 entrées depuis sa sortie[40]. La semaine suivante, il parvient à monter en deuxième position avec 182 485 entrées, portant le total à 290 809 entrées[41]. C'est à partir de la troisième semaine d'exploitation que Les Valseuses parvient à se hisser en tête du box-office français avec 189 697 entrées enregistrées à cette période[42]. À ce stade, le long-métrage affiche un résultat de 480 506 entrées[42]. Toujours en tête du box-office après près d'un mois à l'affiche, le film obtient un bouche-à-oreille favorable du public, puisque 735 297 entrées, dont 254 791 entrées en quatrième semaine d'exploitation[43]. Toujours en tête deux semaines plus tard, le film passe le cap du million d'entrées en salles[44]. Au début de mai 1974, il est délogé par L'Arnaque, mais en ayant fait plus de 1 400 000 entrées[45]. Au début de juin 1974, Les Valseuses reprend la deuxième place après avoir été relégué en troisième place, avec près de 2 000 000 entrées, cap qu'il enregistre la semaine suivante, depuis sa sortie[46].

Malgré une baisse de ses entrées, le film, bénéficiant encore d'un bouche-à-oreille favorable du public, et alors que le film érotique Emmanuelle occupe la tête du box-office français, reste toujours dans le top 10 hebdomadaire durant tout l'été jusqu'au 27 août 1974 avec 2 685 770 entrées[47]. Le film quitte le top 10 la semaine suivante et quitte le top 30 le avec 2 932 372 entrées[48]. Au , Les Valseuses se hisse à la deuxième place du box-office annuel avec 3 005 083 entrées derrière Emmanuelle (4 621 990 entrées)[49]. Le film passe le cap des quatre millions d'entrées la semaine du 27 juin 1979[50].

Après le décès de Patrick Dewaere le , Les Valseuses fait son retour dans le top 30 hebdomadaire la semaine suivante en ayant déjà passé le cap des 5 millions d'entrées[51], atteignant le top 15 la dernière semaine de juillet 1982[52]. Il reste dans le top 30 jusqu'à la mi-septembre 1982[53].

Finalement, Les Valseuses a connu un énorme succès en faisant 5 726 031 entrées[54], en France, dont 1 148 239 entrées à Paris[55], devenant ainsi le troisième plus grand succès de l'année 1974 derrière Emmanuelle et Robin des Bois[56].

Aux États-Unis et au Canada, le film totalise 771 540 $ de recettes[57].

Postérité[modifier | modifier le code]

Sergio Leone a voulu reprendre le trio pour son film de 1975 Un génie, deux associés, une cloche mais seule Miou-Miou a participé à ce western[58].

En 2007, lors du tournage du film Nos 18 ans, les dialoguistes choisissent de faire prononcer par Arthur Dupont, Pierre Boulanger et Théo Frilet les dernières phrases des Valseuses à la 55e minute : « On n'est pas bien ?… Paisibles, à la fraîche, décontractés du gland ? Et on bandera quand on aura envie de bander… »

Une réédition en DVD est sortie le , éditée par StudioCanal[59]. Une édition blu ray éditée par Orange Studio sort en 2021.

En 2015, lors du tournage du film Libre et assoupi, les dialoguistes choisissent de faire prononcer par Félix Moati les dernières phrases des Valseuses à la 42e minute : « On n'est pas bien, paisibles, à la fraîche, décontractés du gland ? ».

En 2016, John Turturro commence le tournage de The Jesus Rolls, film américain inspiré des Valseuses et sorti en 2019. Le film est par ailleurs une série dérivée de The Big Lebowski.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Lors de sa sortie en salles en 1974, le film a été interdit aux moins de 18 ans, avant d'être réévalué pour devenir interdit aux moins de 13 ans (équivalent de l'interdit aux moins de 12 ans avant la modification de palier de classification des films par le CNC en 1990) dans les années 1980, comme le montre l'affiche de la ressortie en salles par le distributeur AMLF. Depuis janvier 1991, le film a vu sa classification de nouveau modifiée par le CNC pour être jugé : tous publics.
  2. Lesueur 1992, p. 61.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Les Valseuses : tourné en Bourgogne », sur PATRIMOINE avec les yeux de Francesca (consulté le )
  2. « Fiche du film », sur dewaere.online.fr (consulté le )
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