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Des experts évoquent le manque de services pour les Autochtones

L’enquête sur la vague de suicides dans la communauté de Uashat commence



SEPT-ÎLES | Des experts ont parlé de manque de services dans les communautés autochtones, au premier jour de l'enquête publique du coroner visant à faire la lumière sur les suicides de cinq jeunes en huit mois, survenus dans la communauté à Uashat mak Mani-utenam sur la Côte-Nord.

Au Canada, le taux de suicide est de cinq à six fois plus élevé chez les jeunes Autochtones que chez les autres jeunes Canadiens. Chez les adultes, on parle d’un taux de deux à trois fois plus élevé au sein des Premières Nations.

Une enquête publique s’est amorcée lundi pour tenter d’expliquer et trouver des solutions face aux suicides de jeunes à Uashat mak Mani-utenam, une communauté autochtone située à Sept-Îles.

Celui d’Alicia Grace Sandy, 21 ans, originaire de Kawawachikamach, au nord de Schefferville, a été le premier abordé lundi. En juin 2015, la mère de famille de deux enfants a été retrouvée morte dans la forêt.

«Gens très volatiles»

«Les Autochtones ont besoin de plus de services dans l’immédiat pour être servis à la demande, plutôt que sur rendez-vous. Ce sont des gens très volatiles. On ne peut pas leur dire de revenir dans un mois pour leur rendez-vous», a dit la psychiatre Véronique Beaudry, qui avait traité la jeune femme au centre hospitalier de Sept-Îles quelques semaines avant son décès.

La psychologue Danielle Descent a pour sa part souligné l’accès plus difficile aux services pour autochtones originaires d’un autre conseil de bande, mais résidents d’Uashat mak Mani-utenam.

«Il n’y a pas de liens entre les différents conseils de bande au niveau des services sociaux, pas de communication. On ne sait même pas quelles sont les ressources disponibles à l’extérieur», a-t-elle dit.

Neuf jours

Près d’une trentaine de témoins dont des psychologues, des psychiatres, des policiers, des membres des familles et des amis des victimes, défileront durant les neuf jours d’audience prévus.

«On ne cherche pas de responsables civils ou criminels. On veut comprendre les motifs vécus par les personnes concernées, déterminer les causes et les circonstances des décès, puis recommander des mesures, afin d’éviter que d’autres décès surviennent dans des circonstances semblables», a précisé le coroner chargé de l’enquête, Me Bernard Lefrançois.

Le cas d’une victime différente sera étudié chaque jour d’ici vendredi. Les audiences reprendront ensuite du 27 au 30 juin, pour permettre à différents experts et aux familles de venir faire des recommandations plus générales.

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