Le rétablissement des 60 000 postes disparus des classes de primaire, de collèges ou de lycées sous la mandature de Nicolas Sarkozy était une promesse de campagne du candidat Hollande. Le collectif budgétaire du 4 juillet en a donné un avant-goût en créant les 1 000 premiers. D'autres ont suivi avec la loi de finance pour 2013. La loi d'orientation, qui est aussi une loi de programmation jusqu'en 2017, détaille les créations de postes sur ce secteur mis en avant comme prioritaire.
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Comme cela avait été dit à plusieurs reprises par le chef de l'Etat et par le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, la refonte de l'école s'appuie sur deux priorités. D'abord, le rétablissement d'une véritable formation initiale des enseignants, ensuite un accent mis sur l'école primaire. Ce niveau qui inclut maternelle et élémentaire bénéficiera sur la mandature des deux tiers des emplois nouveaux créés. Quant à la restauration d'une formation des enseignants, initiale et continue, elle engloutira à elle seule 27 000 postes.
- Dans le primaire
Quelque 3 000 postes iront à l'accueil des enfants de moins de 3 ans, qui ne sont plus scolarisés qu'à hauteur de 15 % aujourd'hui contre un bon tiers avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy. Les zones d'éducation prioritaires et les zones rurales seront les premières servies. Par ailleurs, et pour que la refondation de l'école soit bien pédagogique, comme le souhaite le ministre, le principe "plus de maîtres que de classes" pourra être installé sur certaines zones où résident les enfants qui sont le plus souvent en difficulté dans l'apprentissage de la lecture. 7 000 postes permettront d'inventer cette nouvelle organisation afin que la difficulté scolaire soit très tôt repérée.
Deux circulaires sont en train d'être écrites à la Direction générale de l'enseignement scolaire pour préciser le cadre de cette innovation. Par ailleurs, 4 000 postes viendront renflouer les cohortes de remplaçants vidées au fil des ans par les suppressions de postes du gouvernement précédent. 4 000 postes supplémentaires viendront s'y ajouter pour rééquilibrer les injustices dans la répartition traditionnelle des moyens depuis des années, qu'avait dénoncées un rapport de la Cour des Comptes révélé par Le Monde en avril.
- Dans le second degré
L'accueil d'enfants aux niveaux très différents en 6e et la réussite pour tous seront les deux sujets les mieux servis par les moyens nouveaux ; 7 000 postes seront dévolus à ces deux priorités. La lutte contre le décrochage, sur laquelle Vincent Peillon s'est arrêté mardi 5 avec un plan de lutte, est elle aussi une priorité. Elle sera traitée en amont dans les établissements et les auteurs de la loi estiment que cela nécessite 4 000 postes. S'y ajouteront 3 000 postes destinés à rééquilibrer les injustices relevées par la Cour des comptes.
Enfin 6 000 postes seront répartis entre les besoins de la vie scolaire et de l'accueil des élèves handicapés, mais aussi l'amélioration du pilotage des établissements et des services académiques. Au total quelque 54 000 postes sont ainsi prévus pour honorer l'engagement du candidat Hollande.
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