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Cinema- - Rencontre

Le Beyrouth d’hier et d’aujourd’hui de Valérie Vincent

Grâce à la société DarkSide et en coproduction avec À Propos, la réalisatrice a pu donner naissance à un projet de film documentaire qui lui tient à cœur, « Le Cèdre et l'acier » en partenariat avec « L'Orient-Le Jour », et dont le trailer sera projeté ce vendredi au Casino du Liban avant une soirée de théâtre avec « L'Illusion conjugale ».

Valérie Vincent, une artiste aux mille rêves ?

« Je vis depuis 10 ans dans l'immeuble dont il est question dans le film. Il y règne une ambiance si particulière que, très souvent, je me disais que je devrais filmer cette grand-mère qui chante en roulant ses feuilles de vigne sur le palier, ces enfants qui jouent des heures dans l'escalier en parlant tour à tour en libanais et en français avec un naturel déconcertant, ces voisines qui prennent le café tous les jours et en profitent pour refaire le monde... »
Quand Valérie Vincent a définitivement quitté Paris, elle dit n'avoir jamais regretté l'indifférence de son voisinage. « Là-bas, pour répondre à son bonjour, la plupart du temps, on lui faisait un furtif signe de tête », note-t-elle. Ici, au Liban, et plus particulièrement dans cet immeuble, on lui répond par « deux bonjours », et on frappe à sa porte pour l'inviter à boire le café ou lui offrir une part du plat du jour.
D'année en année, Valérie Vincent, désormais établie au Liban et ayant créé une école de théâtre, voit le quartier se transformer et ses vieilles maisons disparaître au profit de tours luxueuses. Et puis, c'était le tour de son immeuble. Il fallait réagir. « Un jour, j'ai écrit un projet de film sur la vie dans cet immeuble. Il tenait sur une page. Je l'avais écrit pour moi, comme on jette quelques idées sur un papier. Il parle des histoires de voisinage, mais aussi de ces enfants déterminés et unis, malgré leurs différences, et passionnés de théâtre parce que le théâtre, c'est la vie », raconte-t-elle.

De l'écriture à la lumière
« Le soir même, poursuit-elle, je devais aller à l'avant-première d'un film produit par DarkSide productions. J'ai mis cette feuille dans une enveloppe et l'ai remise à Nada Tarraf (directrice de DarkSide). Deux jours plus tard, elle m'appelle. »
C'est ainsi que le projet allait prendre forme. La réalisatrice comprend que beaucoup de Libanais avaient la nostalgie de ce style de vie. Elle contacte immédiatement Annie Serres, directrice de production d'A Propos, la met en relation avec Nada Tarraf. Ces deux productrices ont été les premières à la soutenir pour Le Cèdre et l'acier.
« Plus tard, avoue Valérie Vincent, j'ai été lauréate de la Scam et j'ai obtenu une bourse pour l'écriture de ce film. Enfin, le partenariat de L'Orient-Le Jour est un push de plus dans cette démarche. »
Actuellement, plus de la moitié du film est déjà en boîte. Valérie Vincent prend son temps, car, dans cet immeuble, le temps s'est également arrêté. « Nous recherchons encore des fonds, des diffuseurs, mais il semble que rien n'empêchera ce film de voir le jour, parce qu'il raconte très simplement l'histoire d'un Liban qui n'existe presque plus et que les Libanais regrettent déjà », dit-elle.
Le Cèdre et l'acier propose un voyage dans la vraie vie, celle des gens simples et des valeurs essentielles. Le titre évoque déjà une bataille. « Perdue d'avance ? » se demande Valérie Vincent.

Valérie Vincent

Fondatrice d'une école de théâtre et réalisatrice de films, voici le parcours cinématographique de Valérie Vincent en quelques dates :
1995 : Casanova Requiem, court-métrage inclus dans le spectacle éponyme.
2000 : Court-métrage avec Niels Arestrup (Metalprod Productions).
2004 : Les Cendres du phénix, documentaire coproduit par la LBCI et The Talkies.
2007 : Un message à travers les siècles, documentaire-entretien (Perfecto Productions).
2009-2010 : Raoul Follereau au Liban, documentaire (Perfecto Productions).
2010 : Jean Piat, une aventure libanaise, documentaire coproduit par la KTO et la LBCI-A Propos Productions.

« Je vis depuis 10 ans dans l'immeuble dont il est question dans le film. Il y règne une ambiance si particulière que, très souvent, je me disais que je devrais filmer cette grand-mère qui chante en roulant ses feuilles de vigne sur le palier, ces enfants qui jouent des heures dans l'escalier en parlant tour à tour en libanais et en français avec un naturel déconcertant, ces voisines qui...

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