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VIDEO. Attentats de Paris : le témoignage glaçant d'une rescapée du Bataclan

Caroline Langlade se trouvait au Bataclan le vendredi 13 novembre. Avec quarante autres personnes, elle a passé plusieurs heures enfermés dans une loge à attendre l'assaut de la police. Elle a raconté son expérience traumatisante devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.

Michaël Bloch , Mis à jour le
Caroline Langlade est une rescapée du Bataclan.
Caroline Langlade est une rescapée du Bataclan. © LCP

Pendant plusieurs heures, elle a été enfermée dans une loge du Bataclan avec 40 personnes en attendant l'intervention de la police. Derrière la porte, un terroriste tente de rentrer. "On était quarante dans cette salle de 9 m2, on a vécu trois heures d'attente", a raconté lundi Caroline Langlade devant les membres de la commission d'enquête sur les attentats de 2015. "J'ai fait éteindre la lampe et fermer les fenêtres afin que l'on ne soit pas vus", se souvient cette rescapée des attentats.

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A plusieurs reprises, Caroline tente de contacter la police. Au début, le réseau est saturé. Pour avoir des informations, "il a fallu que j'appelle ma maman à Nancy pour qu'elle appelle la police de Nancy et leur communique les informations", indique cette survivante qui est aussi vice-présidente de l'association Life For Paris. Elle parvient ensuite à contacter la police et tombe sur "un brigadier très humain, très chouette, qui a pris le temps" de lui donner des indications sur les mouvements de la police.

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"Vous êtes en train de bloquer la ligne pour une réelle urgence"

Lors du troisième contact avec Police secours, la conversation se passe très mal : "La personne m'a demandé de parler plus fort. Je lui ai expliqué que j'étais otage et que le terroriste était toujours derrière la porte. La policière m'a répondu 'd'accord, mais vous êtes en train de bloquer la ligne pour une réelle urgence'." Caroline ne veut toutefois pas blâmer cette policière : "L'idée n'est pas de pointer du doigt des institutions. Il y a des gens qui gèrent plus ou moins bien l'urgence. On l'a vu au sein de notre loge. On ne peut pas juger parce qu'on ne peut pas savoir comment on réagit face à ça, y compris quand on est professionnel. Mais je pense qu'il va vraiment falloir une étude attentive de ça afin d'identifier les gens qui sont réellement en capacité de répondre à ces problématiques pour éviter que cela se reproduise."

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A plusieurs reprises, un terroriste tente de forcer la porte mais celle-ci résiste grâce à la "solidarité extraordinaire" des personnes présentes dans la loge. "A chaque à-coup donné par un des terroristes, on a tous ensemble tenu la porte, tenu le frigo, tenu le canapé (utilisé pour barricader la porte, Ndlr)", raconte Caroline Langlade. "On a vécu le pire de l'être humain mais aussi le meilleur", résume aujourd'hui cette survivante.

"Un vote à main levée" pour savoir si c'était un membre du GIGN derrière la porte

Durant ce huis-clos angoissant, les quarante personnes font face à un terrible dilemme alors qu'un homme se présentant comme un membre du GIGN demande à entrer dans la loge. "C'est un vote à main levée, que j'ai initié, qui a permis que l'on n'ouvre pas la porte. Certaines personnes souhaitaient l'ouvrir." Il s'agissait en réalité d'un terroriste.

Finalement, les otages sont libérés dans la nuit par la BRI après 15 minutes de négociations entre la police et les personnes dans la loge. "C'est le seul moment où j'ai crû que j'allais mourrir", précise Caroline. "Ce qui a permis de savoir que c'était réellement la BRI, c'est une action totalement inconsidérée d'une personne qui était avec nous, qui, au bout de 15 minutes, a enjambé les gens jusqu'à la fenêtre, (a ouvert) la fenêtre en hurlant 'ça suffit, est-ce que c'est vous qui êtes derrière la porte?'. "Cela a été continuellement à nous d'aller chercher l'information. Aujourd'hui, en tant que victime rescapée, on n'a plus envie, on est épuisés d'aller chercher l'information quotidiennement, continuellement...", conclut, émue, Caroline.

Source: leJDD.fr

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