Cuisine riquiqui, salon restreint, salle à manger inexistante… Pas évident pour de nombreux habitants de la capitale d'organiser un véritable dîner entre amis chez eux. Face à ce constat, nourri de frustration personnelle, Isabelle Guedj et son associé ont décidé, en septembre 2013, de lancer l'Appartelier, un espace qui permet de recevoir, comme à la maison (ou presque). D'ailleurs, confie-t-elle, les locataires de studio ne sont pas les seuls à bénéficier de ce concept qui séduit aussi tous les habitants de Paris et sa région désireux de sortir de chez eux et de se retrouver dans un environnement plus convivial qu'un bar ou un restaurant.
« On est encore pour l'heure en phase de test, insiste Isabelle Guedj. Nous avons souhaité expérimenter le concept pendant quelques mois, voir s'il fonctionnait, et quels étaient nos besoins réels. Nous avons trouvé un partenaire qui a accepté de nous héberger, mais maintenant nous sommes à la recherche d'investisseurs pour pouvoir réellement lancer notre propre espace. » Et la jeune femme de reconnaître avoir déjà plusieurs pistes sérieuses. Si celles-ci se concrétisent, leur Appartelier pourrait ouvrir d'ici à la fin de l'année.
Actuellement situé dans le 5e arrondissement, en plein cœur de Paris, l'espace provisoire peut accueillir jusqu'à 50 personnes. Il propose une grande cuisine équipée et un espace salle à manger. Du robot pétrisseur, à la turbine à glace en passant par les machines à pop-corn ou barbe à papa, les locataires d'un soir trouvent tout le matériel nécessaire à la confection d'un repas de professionnel. Comme le souligne la cofondatrice, l'idée est aussi de permettre aux personnes de tester du matériel qu'elles n'auraient pas la place de stocker chez elles ou les fonds pour les acquérir.
« DANS L'AIR DU TEMPS »
Parmi les axes de développement sont envisagés, pour le projet final, la mise en place d'un univers salon avec une télévision, des jeux de société et de la musique. Chacun pourra s'approprier complètement le lieu, réagencer l'espace au gré de ses besoins et de ses désirs. « On a déjà pensé à la décoration, précise Isabelle Guedj. Celle-ci sera nécessairement neutre, mais elle ne doit pas être fade. L'objectif est de pouvoir se projeter, mettre une part de soi pour se sentir réellement comme à la maison. »
Autre souhait des deux associés, étendre la tranche horaire de location actuellement limitée à six heures — 10 heures à 16 heures, puis 18 heures à minuit. « Cela permet de préparer son repas et de prendre le temps d'en profiter avec ses convives, mais idéalement nous aimerions que l'horaire nocturne puisse passer à 2 heures du matin. » Le prix d'entrée envisagé est de 450 euros, auxquels s'ajouterait le coût d'éventuelles prestations, tel que le repas préparé par un chef.
L'offre aux particuliers ne représente qu'un tiers de l'activité de l'Appartelier — les deux autres étant respectivement la location aux entreprises ou aux professionnels indépendants. « Ce qui est intéressant, c'est qu'après ces quelques mois de test, on constate que ce projet s'inscrit pleinement dans l'air du temps ». Le succès est au rendez-vous : l'Appartelier provisoire affiche déjà presque complet pour les mois de mai et juin.
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