Ils n’avaient que quelques mois et ils étaient déjà utilisés comme objets sexuels pour assouvir toutes les perversités de leurs parents. Comment deux jeunes enfants de Saint-Lin-Laurentides pourront-ils surmonter ces traumatismes qui se sont échelonnés sur plusieurs années?
«Il y a beaucoup de travail à faire. Il faut de l’amour et un environnement le plus normalisant possible, c’est fondamental. On dit abusé-abuseur, les gens qui se rendent jusque là ont peut-être été abusés eux-mêmes. Je n’excuse personne, mais il y a un cycle à briser», explique le psychologue Gilles Vachon.
Le père et la mère des deux enfants s'adonnaient à des jeux de rôles tout en agressant sexuellement les deux petits, a appris TVA Nouvelles. Des animaux auraient même été inclus dans leurs perversités. Les horreurs auraient été filmées et vendues à des pédophiles américains.
Même pris en charge, ces enfants transformés en véritables esclaves sexuels risquent de demeurer marqués toute leur vie par tout ce qu’ils ont subi.
«Il n’y a pas de garantie de succès même avec beaucoup d’amour. Il y a une fêlure au départ. Il faut de la thérapie, réparer quelque chose pour en faire un humain plus équilibré. On souhaite que ça laisse le moins de traces possible», ajoute Gilles Vachon.
Atroces comportements
Les enfants qui ont aujourd’hui 2 et 7 ans risquent même de répéter les atroces comportements qu’ils ont appris de leurs parents.
«Les enfants très jeunes n’ont pas encore de morale, et ils vont répéter les comportements. C’est souvent comme ça que l’on découvre qu’ils sont abusés. Ils banalisent les choses sexuelles qui normalement sont réprimées», dit le psychologue.
Couple maudit
Le couple maudit fait face à une quinzaine de chefs d'accusation notamment agression sexuelle, corruption d'enfants, production, possession et distribution de matériel pornographique juvénile.
«On est incapable de concevoir que des parents puissent faire de telles choses. Ils passent à l’acte. Ils font ça sur leurs propres enfants. Ensuite en couple, c’est de l’histoire d’horreur. Comment deux individus qui ont à peu près la même fêlure se sont-ils rencontrés? C’est une statistique incroyable», appuie Gilles Vachon.
Les deux accusés, le père de 30 ans et la mère 28 ans, ont renoncé à leur enquête sur remise en liberté hier et demeurent détenus pour la suite des procédures.
