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Valls à Matignon : le pari raté

Manuel Valls et François Hollande après leur première réunion de cabinet à l'Élysée, le 4 avril 2014. © Philippe Wojazer / Reuters

SONDAGE - François Hollande pensait profiter de la popularité de Manuel Valls. L'inverse s'est produit : il a entraîné le premier ministre dans sa chute, selon le Baromètre TNS Sofres-OnePoint du Figaro Magazine.

C'était le premier pari de François Hollande: en nommant Manuel Valls à Matignon fin mars 2014, il espérait que la bonne cote de confiance dont bénéficiait le ministre de l'Intérieur rejaillirait sur lui et qu'ensuite, au pire, celui-ci le protégerait, comme l'ont fait avant lui les hôtes de Matignon avec les locataires de l'Élysée. Mais rien ne s'est passé comme prévu!

Non seulement Manuel Valls n'a pas tiré la cote de François Hollande vers le haut, mais c'est l'inverse qui s'est produit. Le premier ministre a été entraîné dans la chute du chef de l'État. Désormais, aux côtés du président le plus impopulaire de la Ve République, Manuel Valls est le premier ministre le plus impopulaire au bout de 24 mois à diriger un gouvernement: 27 % de cote de confiance. Jean-Marc Ayrault a terminé plus bas (16 %), mais il n'est resté que 22 mois à Matignon. Manuel Valls est donc plus impopulaire que Pierre Mauroy (37 %) ou Jean-Pierre Raffarin (28 %).

Plus inquiétant pour François Hollande, les attentats de Bruxelles n'ont aucun effet sur sa cote de confiance. Alors même qu'il a été très présent médiatiquement et politiquement toute la semaine dernière. La publication des mauvais chiffres du chômage a sans doute davantage pesé et conduit une majorité de socialistes (58 contre 41 %) à ne plus le suivre.

Malgré tout, le Président veut croire qu'il peut rebondir et se faire réélire en 2017. La théorie du «trou de souris» qui lui permettra, grâce aux divisions de la droite et à l'éclatement de ses concurrents à gauche, de se qualifier face à Marine Le Pen au second tour. «Le quinquennat a mal commencé. Il finira pareil. Mais Hollande peut quand même gagner», assure un de ses soutiens indéfectibles. «Le trou de souris est étroit. Mais à droite, c'est aussi étroit», se rassure-t-il.

Il n'est qu'à voir les cotes de confiance des leaders de l'opposition! S'il est toujours en tête, Alain Juppé connaît une inquiétante érosion de la sienne auprès des sympathisants Républicains, le cœur de cible de la primaire de novembre. À l'inverse, il est en troisième position auprès des sympathisants socialistes (derrière Aubry et Royal)!

Pour autant, les chiffres qui doivent inquiéter Hollande sont ceux de ses prédécesseurs: Chirac et Mitterrand étaient au-dessus de 50 % (51 et 54 %) un an avant leur réélection. Et Sarkozy était à 23 % en avril 2011, avant d'être battu en 2012. À 15 %, il faut tout l'optimisme de Hollande pour y croire encore

Baromètre TNS Sofres-OnePoint à retrouver dans Le Figaro Magazine, en kiosque dès vendredi.

Valls à Matignon : le pari raté

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350 commentaires
  • vavin

    le

    Manuel Valls n'a pas su démissionner au moment où Hollande bricolait le dernier remaniement gouvernemental . Une erreur de calcul fatale

  • vavin

    le

    Le petit coq catalan est toujours dressé sur ses ergots la crête hérissé en voulant rester le roi de la basse-cour

  • vavin

    le

    Quand on pense plus son ambition qu'a son pays ,il est normal que le peuple ne soit pas tendre

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