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Les effectifs des banques reculent encore en 2015, mais moins rapidement

Le secteur bancaire français a réalisé plus de 39.000 recrutements l’an dernier, soit 4.000 de plus qu’en 2014.Les effectifs baissent néanmoins de 0,6 % du fait de départs plus nombreux.

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Les banques françaises ont affiché 39.000 recrutements en 2015, soit 4.000 de plus qu’en 2014, année où les effectifs avaient diminué au total de 0,9 %.

Par Véronique Chocron

Publié le 16 juin 2016 à 19:41

Si le secteur bancaire français reste l’un des premiers employeurs du secteur privé en France, ses effectifs ne cessent de reculer depuis 2011. Ce fut encore le cas en 2015, avec une nouvelle baisse de 0,6 %, selon les chiffres diffusés jeudi par la Fédération bancaire française (FBF). L’emploi recule toutefois moins vite que par le passé : les banques françaises ont affiché 39.000 recrutements en 2015, soit 4.000 de plus qu’en 2014, année où les effectifs avaient diminué au total de 0,9 %.

Mais tous les métiers de la banque ne subissent pas cette évolution de manière identique, les profils plus qualifiés ayant même le vent en poupe. « Les banques embauchent davantage de diplômés bac +5 et de 30-45 ans, dont elles ont besoin pour les métiers de la conformité, en raison de leurs nouvelles contraintes réglementaires, souligne Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la FBF. De même, le client qui se renseigne sur Internet avant d’aller en agence attend un conseil plus professionnel, d’où un besoin de spécialisation des conseillers clientèle. » Si bien que les conseillers en patrimoine, les chargés de clientèle entreprises et professionnels, qui ensemble comptaient pour 9,3 % des embauches en 2013, représentent 12,7 % des recrutements en 2015. Sur la même période, la part des embauches des chargés d’accueil a chuté de 19,5 % à 14,9 %, sur fond de fermetures d’agences bancaires.

Les banques françaises ont profité de la publication de ces chiffres pour faire passer quelques messages aux pouvoirs publics. L’emploi bancaire est « directement affecté par la taxe spécifique sur les salaires qui représente, chaque année, une charge de 2 milliards d’euros », souligne ainsi la FBF. Les banques pointent en outre « l’impact des réglementations », l’environnement « des taux bas voire négatifs » qui compriment les marges et « la transformation numérique, avec ce qu’elle implique comme changements des usages des clients ».

Autant d’éléments structurels qui vont continuer de faire pression sur l’emploi dans les prochaines années. Toutes les banques vivent aujourd’hui au rythme de plans d’économies, qui se traduisent régulièrement par des plans de suppressions de postes. « Il faut s’attendre à ce que les banques réduisent leur nombre d’agences, a prévenu le sous-gouverneur de la Banque de France, Robert Ophèle, dans une contribution sur les taux négatifs publiée en début d’année par l’Institut Messine. Beaucoup d’emplois dans le secteur bancaire pourraient à terme être menacés, dans un secteur qui représente aujourd’hui tout de même près de 400.000 emplois directs en France. »

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Une étude récemment publiée par Citigroup sur la « Disruption numérique » estime pour sa part que les effectifs pourraient baisser de 30 % dans les banques américaines et européennes au cours des années 2015-2025, « principalement en raison de l’automatisation de la banque de détail ». « Je suis très humble sur l’impact du numérique à horizon deux ans ou dix ans, affirme de son côté Marie-Anne Barbat-Layani. Il y aura de la destruction et de la création. A nous d’écrire cette page de l’histoire bancaire ».

À noter

La directrice générale de la FBF s’est émue des violentes attaques d’agences bancaires lors des manifestations, « difficiles à vivre et traumatisantes » pour les salariés.

Véronique Chocron

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