Dette : l'Espagne à son tour sous pression
Après La Grèce et le Portugal, c'est autour de la dette espagnole de voir sa note dégradée par l'agence de notation Standard & Poor's. Les perspectives économiques ont été revues à la baisse.
Après la Grèce et le Portugal, voici venu le tour de l'Espagne. L'agence de notation Standard & Poor's a décidé d'abaisser d'un cran la note de la dette espagnole de AA+ à AA, assortie d'une perspective négative. Ce qui veut dire qu'un autre abaissement est possible, notamment si la situation budgétaire de l'Espagne se détériore plus que prévu.
Le temps de la croissance à crédit de l'économie espagnole est terminée, dit en substance Standard & Poor's, et cela aura un impact plus négatif que prévu sur la croissance future. «Nous tablons dorénavant sur une croissance annuelle de 0,7% entre 2010-2016, contre 1% initialement prévu», a indiqué Marko Mrsnik, analyste crédit chez Standard & Poor's. Selon l'agence, l'Espagne ne devrait retrouver qu'en 2015 le niveau de PIB de 2008.
L'Espagne a enregistré un déficit public de 11,2% du PIB en 2009, selon Eurostat. Sa dette s'élève à 53,2% du PIB, soit en-dessous de la limite des 60% fixés par les critères de Maastricht.
Endettement du secteur privé (ménages et entreprises) de 178% du PIB, marché du travail pas assez flexible, une capacité à exporter insuffisante (25% du PIB)… tels sont les principaux facteurs expliquant, selon l'agence de notation, la révision à la baisse des perspectives économiques espagnoles.
La situation budgétaire devrait donc en être encore plus difficile qu'attendue, alors que des mesures additionnelles de rigueur devraient être nécessaires, estime Standard & Poor's.
Le gouvernement espagnol a réagi à la dégradation de la note en lançant «un message de confiance».
La Bourse de Madrid, qui a clôturé avant l'annonce de Standard & Poor's, a enregistré la plus forte baisse des places européennes, à -2,99%, chutant dans les dernières minutes.
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