Un autre suicide dans l'armée canadienne
Un soldat canadien en Afghanistan (archives)
Photo : AP/Anja Niedringhaus
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un autre membre des Forces armées canadiennes a mis fin à sa vie. Le lieutenant-colonel Stéphane Beauchemin est mort jeudi dernier dans la petite localité de Limoges, près d'Ottawa.
Les autorités militaires ont confirmé la mort du pilote d'hélicoptère, mais pas la cause de son décès. En revanche, le groupe de défense des droits des anciens combattants, la Canadian Veterans Advocacy, a affirmé à Radio-Canada qu'il s'agissait d'un suicide.
Le lieutenant-colonel Stéphane Beauchemin est mort jeudi dernier à Limoges.
Photo : Gracieuseté de la famille
Le porte-parole de la famille de la victime, Yannick Beauchemin, soutient également que son cousin Stéphane Beauchemin s'est enlevé la vie dans sa résidence de Limoges.
« C'est un gars qui aimait la vie, qui combattait le syndrome post-traumatique. Son combat a été long, pendant deux ou trois ans. [...] C'est une maladie qui est grave, qui est incomprise. Ça demanderait peut-être plus de ressources pour que tout le monde la comprenne bien », avance-t-il.
Le lieutenant-colonel avait participé aux missions des Forces armées canadiennes en Haïti, en 1997, et en Bosnie-Herzégovine, en 1999.
De l'aide pour traiter le choc post-traumatique
De son côté, selon le directeur de la Canadian Veteran Advocacy, le caporal Sylvain Chartrand, le gouvernement fédéral doit faire cesser la stigmatisation des militaires souffrant de choc post-traumatique.
« On ne traite pas quelqu'un qui a une blessure physique de la même manière que quelqu'un qui est en santé mentale. [...] C'est encore plus vrai dans les Forces canadiennes, parce que c'est un club exclusif. On est tous, plus ou moins, des mâles alpha. On est fiers. D'admettre qu'on a une blessure en santé mentale, il y a toujours cette perception d'être faible, rejeté de ses pairs », soutient-il.
La stigmatisation des troubles de santé mentale dans les Forces canadiennes doit cesser immédiatement. Les gens ont peur de s'identifier, pour leur carrière et d'être jugé par leurs pairs.
En un peu plus de deux mois, huit militaires se sont enlevé la vie au Canada. En réponse à cette vague de suicides, l'armée canadienne a rappelé que des programmes d'aide existaient et qu'il était de la responsabilité des soldats d'y recourir.
La semaine dernière, Sheila Fynes, mère du soldat canadien Stuart Langridge qui s'est enlevé la vie il y a six ans, a reproché aux autorités militaires de réagir à la récente vague de suicides en blâmant les soldats.
Lundi, le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, a demandé par voie de communiqué au premier ministre Stephen Harper de « reconnaître l'existence de cette crise de décès par suicides et d'adopter immédiatement des mesures pour y mettre fin, notamment en investissant dans les services de santé mentale pour les membres des Forces canadiennes et en accélérant les enquêtes sur ces décès. »
Avec les informations de La Presse canadienne