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François Hollande favori de la primaire socialiste, selon un sondage exclusif

Alors que s'ouvre l'université d'été du PS à La Rochelle, le président du conseil général de Corrèze semble le mieux placé pour emporter la primaire, selon un sondage Ipsos-Logica pour "Le Monde", Radio France et France télévisions.

Par Thomas Wieder

Publié le 26 août 2011 à 06h43, modifié le 26 août 2011 à 11h40

Temps de Lecture 5 min.

Un sondage sur la primaire socialiste.

Avantage François Hollande. A six semaines du premier tour de la primaire qui désignera le candidat commun du Parti socialiste (PS) et du Parti radical de gauche (PRG) à la présidentielle de 2012, et alors que s'ouvre, vendredi 26 août, l'université d'été du PS à La Rochelle, le député et président du conseil général de Corrèze semble le mieux placé pour l'emporter.

Mais le jeu reste très ouvert, et la moitié des électeurs certains d'aller voter reconnaissent qu'ils peuvent encore changer d'avis. Tels sont les principaux enseignements du sondage Ipsos-Logica Business Consulting, réalisé par téléphone du 16 au 22 août auprès de 3 677 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, pour Le Monde, France Inter, France Info, France 2 et France 3.

Combien de votants ? A ce jour, Ipsos évalue à 9 % le potentiel de participation à la primaire. Cela signifierait que 3,8 millions d'électeurs iraient voter le 9 octobre.

Les personnes sondées ayant traditionnellement tendance à surestimer leur participation à un scrutin, le chiffre est à prendre avec précaution. "Il est difficile de savoir quel sera le taux de participation réel, reconnaît Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos France. Mais le seuil du million d'électeurs, au-delà duquel les socialistes ne cessent d'affirmer que la primaire serait un succès, a de fortes chances d'être dépassé." Qui votera ? Sans surprise, la plupart des électeurs déclarant qu'ils voteront à la primaire (71 %) sont des sympathisants du PS. Mais 12 % se disent proches de l'extrême gauche, du Parti communiste ou du Parti de gauche, et 6 % sont des sympathisants écologistes.

L'une des inconnues de ce scrutin inédit concerne la participation d'électeurs venus d'autres horizons. Selon Ipsos, 3 % des électeurs certains de voter à la primaire se disent proches du MoDem, 3 % de l'UMP et 2 % du Front national. Si le scrutin attire un million d'électeurs, cela signifierait que 80 000 d'entre eux ne seraient pas des sympathisants de gauche.

Sociologiquement, l'étude ne fait pas apparaître de décalage saillant entre le corps électoral dans son ensemble et celui des votants à la primaire. A une exception près, qui concerne l'âge des électeurs : alors qu'ils pèsent du même poids dans la population (27 %), les 18-34 ans sont sous-représentés parmi les électeurs sûrs de voter le 9 octobre (18 %), à l'inverse des retraités (31 %).

Cette surreprésentation des retraités, classique dans le cas de scrutins peu mobilisateurs, profite à François Hollande : 52 % des retraités qui participeront à la primaire iraient voter pour lui, tandis que 22 % lui préféreraient Martine Aubry et 11 % Ségolène Royal. Le fait de pouvoir compter sur ce socle d'électeurs plus "participatifs" est un réel atout pour lui.

L'AVANCE DE FRANÇOIS HOLLANDE

Si le premier tour avait lieu ce dimanche, 42 % des électeurs certains d'aller voter à la primaire opteraient pour l'actuel président du conseil général de Corrèze.

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Plus que cette intention de vote, qui le place 11 points devant Martine Aubry, d'autres critères font de François Hollande le candidat le mieux placé, à ce jour, pour l'emporter. Il est ainsi celui dont la personnalité plaît le plus (36 % contre 27 % pour Martine Aubry et 18 % pour Ségolène Royal), celui qui apparaît comme le plus capable de gagner en 2012 (48 % contre 28 % et 9 %), et celui dont la stature présidentielle semble la plus évidente (46 % contre 25 % et 13 %).

Il serait enfin le mieux à même de rassembler les Français (41 % contre 32 % dans le cas de Martine Aubry et 14 % dans celui de Ségolène Royal), le plus capable de faire face à une crise économique internationale (37 % contre 30 % et 9 %) et le mieux armé pour affronter une crise diplomatique et militaire (43 % contre 22 % et 9 %). Des six candidats en lice, il est celui que les votants potentiels à la primaire voient le mieux à l'Elysée.

LE POTENTIEL DE MARTINE AUBRY

Créditée de 31 % des voix au premier tour, la maire de Lille réaliserait 47 % au second face à François Hollande. En reliant ces chiffres avec son retard en terme de "présidentialité", elle paraît en mauvaise posture pour l'emporter.

Elle garde néanmoins plusieurs atouts. D'abord, ses propositions sont jugées un peu plus convaincantes que celles de son principal concurrent. Ensuite, elle est créditée d'une marge de progression de 16 points entre les deux tours, alors que lui ne gagnerait que 11 points d'un tour à l'autre. Plus que François Hollande, Martine Aubry peut donc bénéficier d'importants reports de voix. Cette capacité à rassembler au second tour tient au fait qu'elle incarne mieux que lui les valeurs de la gauche (40 % contre 29 %).

SÉGOLÈNE ROYAL FAISEUSE DE ROI

Créditée de 18 % au premier tour, Ségolène Royal est dans une situation à la fois délicate et stratégique. Délicate dans la mesure où son retard est important, notamment à cause de sa personnalité (38 % de votants potentiels à la primaire en ont une mauvaise opinion, ce qui la place nettement devant ses concurrents). Mais sa situation est stratégique, car ses électeurs sont en position d'arbitrer un éventuel match entre Martine Aubry et François Hollande.

Selon Ipsos, 53 % des électeurs de Ségolène Royal voteraient pour la maire de Lille au second tour et 31 % pour le député de Corrèze. Ces chiffres ne tiennent pas compte d'une hypothétique prise de position de la présidente de Poitou-Charentes entre les deux tours. Compte tenu du lien particulier de ses électeurs à sa personnalité, il est probable qu'une telle prise de position ait un réel impact.

UN SCRUTIN TRÈS OUVERT

A ce jour, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet, le président du PRG, sont crédités respectivement de 5 %, 3 % et 1 %. Mais 30 % des votants potentiels à la primaire n'ont aucune opinion des deux premiers, et 57 % ne pensent rien du troisième. Rien ne dit que leurs scores ne seraient pas très différents s'ils parvenaient à combler leur réel déficit de notoriété.

Autre inconnue, essentielle celle-là : la faible cristallisation des opinions. 52 % des électeurs qui se disent certains d'aller voter le 9 octobre admettent que leur choix n'est pas définitif, un taux strictement identique chez les partisans de Martine Aubry, de François Hollande et de Ségolène Royal. Les six prochaines semaines vont donc être décisives pour départager les six prétendants. Pour 54 % des votants potentiels, la bataille se jouera sur le front des propositions. Pour 27 %, le choix se fera en fonction des personnalités. Et pour 17 %, la capacité des candidats à gagner l'élection présidentielle sera déterminante.

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