L’interview n’était pas prévue au programme. Puis, un jour avant le concert, on me propose d’accompagner La Dissonante Web Radio pour l’interview de Lilly Wood and The Prick. Je ne vais évidemment pas cracher dessus. Jour suivant les Victoires de la Musique à Lille, le groupe a l’air d’avoir fait (beaucoup) la fête. On les rencontre dans leur loge, presque morts d’épuisement, autour d’un verre de rouge.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?

Ben : On s’est rencontrés il y a 4 ans et demi pour faire de la musique et très vite on a commencé à écrire des titres et à faire des petits concerts sur Paris. Par la suite, on a rencontré Thierry, qui a voulu nous produire un titre et ça s’est transformé en EP, puis en album. Et on a continué à faire des concerts à 3 puis 4.

Lilly : On a fait Rock en Seine où on a rencontré Pierre qui a monté une structure qui s’appelle Choc Industrie avec son associé Mathieu Tessier, grâce à laquelle on a pu sortir un premier EP, un peu à l’arrache en digital. Ça a assez bien marché pour un EP qui ne sortait de nulle part. Ce qui fait qu’on a pu jouer à Rock en Seine, alors qu’on n’avait fait que des salles de 100 personnes à Paris. Pour nous c’était vraiment dingue de jouer devant 3000 personnes. Ça a attiré l’attention de maisons de disques et on a pu entrer en relations avec des labels pour sortir un EP, et c’est Cinq 7 qu’on a choisit. On a super bien choisi parce qu’ils s’occupent super bien de nous.

Qu’est ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?

Lilly : Je pense que tout le monde a envie de faire de la musique. C’est vraiment universel. Il y a très peu de gens qui n’aiment pas la musique, ou qui ne rêveraient pas de partir en tournée. C’est un peu le truc le plus cool du monde ! Tu peux supprimer plein plein de choses dans la vie, mais pas la musique. Ça touche tout le monde, c’est culturel !
C’est le truc le plus important car ça rend heureux plein de gens, et ça parle à tout le monde.

Pourquoi ce nom, Lilly Wood and The Prick ?

Ben : C‘est un groupe de mots qui représentent bien le contraste qu’il peut y avoir dans notre musique. Cette dualité entre Lilly et moi, mais également dans nos morceaux, avec des paroles plutôt sombres et des arrangements plutôt gais et joyeux. Même au quotidien, sur scène, on est plus rock que sur l’album, il y a un contraste qui se crée. Mais on ne s’était pas posé beaucoup de questions là-dessus.

Pourquoi les chansons sont-elles toujours en anglais ?

Lilly : Tout d’abord parce que ça nous plait. Écrire en français, c’est un exercice qui a mon goût est assez difficile. Il y a beaucoup de gens qui le font très bien, et beaucoup qui le font très très mal et je n’ai pas envie de faire partie de cette deuxième catégorie de gens. Donc je me cantonne à ce que je sais faire. Il se trouve qu’on a une certaine légitimité là-dedans, puisque mes deux parents ne sont pas français, que je ne suis pas née en France, que mon père me parle anglais depuis que je suis née, donc c’est aussi ma langue maternelle, au même titre que le français. Je n’ai pas l’impression d’être une française qui a décidé d’écrire en anglais.

Qu’est-ce que vous écoutez chez vous ?

Lilly : En ce moment, j’écoute les Cures. Je ne connaissais pas tout. Je connaissais les Cures comme tout le monde, mais pas assidument, et toujours pas d’ailleurs. Mais j’essaye d’écouter cet album-là en ce moment qui s’appelle Three Imaginary Boys, et c’est vachement bien ! J’écoute également le nouvel EP de The Do, qui est super. Et du picking, désolé (rires).

Ben : Cat Stevens, toujours !

Qu’est ce qui se cache derrière l’album ? Quel est le concept ?

Ensemble : Nous !

Lilly : Il n’y a pas trop de concept dans cet album. C’est juste un projet. J’ai l’impression que les gens perçoivent l’album d’une façon beaucoup plus complexe que la façon dont nous on l’a fait.

Ben : Il n’y a pas de stratagème. On n’a pas réfléchi au truc en se disant « on va faire ça ! ».

Lilly : On a juste enregistré nos morceaux et fait un truc joli. Tous les trucs de la féérie, du mystère, c’est quelque chose qu’on nous colle et tant mieux, car c’est sûrement ça ! Mais nous, on n’essaie pas de s’auto-analyser en tout cas. On n’a pas décortiqué notre image. Nous on est là, on fait des concerts, on kiffe ! On essaie de profiter de la chance qu’on a de pouvoir faire de la musique et de faire des jolies choses en clip, sur notre album, etc.

Vous avez remportés les Victoires de la Musique hier soir. Quelles sont vos premières impressions ?

Lilly : On est un petit peu sonnés. C’est beaucoup pour nous. C’est très très gros ! On n’est pas un groupe qui a l’habitude de passer son temps sur les plateaux de télé. C’est vraiment génial. Mais il faut le temps de le digérer. Ce soir, on joue ici, demain on joue ailleurs, on trace ! Je pense que dans deux semaines, on va tous fondre en larmes. On est hyper contents, mais c’est vrai qu’on est hyper occupés. Tu vois, hier on a eu une victoire de la musique, mais il faut quand même qu’on fasse un pur concert ce soir. Là, il faut qu’on soit là-dedans !

Vos projets pour 2011 ?

Ben : Continuer à faire des concerts, d’être sur la route. Puis, on verra ce qu’il se passe…

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