Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le pouvoir syrien décrié après le "massacre" d'Hama

Un dernier bilan établi par des ONG de défense des droits de l'homme basées à l'étranger fait état de 80 à 100 morts civils dans cette ville, prise d'assaut par des chars de l'armée syrienne.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 31 juillet 2011 à 09h36, modifié le 01 août 2011 à 18h26

Temps de Lecture 3 min.

Foyer du mouvement de contestation de Bachar Al-Assad, Hama a de nouveau accueilli une grande manifestation contre le régime, vendredi 29 juillet.

L'offensive sanglante menée à la veille du ramadan par l'armée syrienne contre la ville d'Hama, un des principaux foyers du mouvement de contestation, a déclenché une vague de condamnations internationales. Un dernier bilan établi par les ONG de défense des droits de l'homme basées à l'étranger fait état de 80 à 100 morts civils dans la journée de dimanche.

Rome a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, suivie quelques heures plus tard de l'Allemagne, qui préside le conseil. Londres a dénoncé des attaques injustifiées, "d'autant plus choquantes" qu'elles ont lieu à la veille du mois sacré du ramadan.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui "vigoureusement condamné l'usage de la force contre la population civile" en demandant instamment au gouvernement d'"arrêter cette violente offensive" et en rappelant au régime de Damas qu'il est responsable de "tous les actes de violences commis" contre la population. Le président américain Barack Obama a promis que "les Etats-Unis continueront d'accentuer la pression sur le régime syrien et coopéreront avec d'autres pays à travers le monde pour isoler le gouvernement d'Assad et soutenir le peuple syrien."

Début juin, plusieurs pays européens, dont la France, avaient présenté un projet de résolution condamnant la répression menée par Damas. Depuis, les discussions sont bloquées par la Chine et la Russie, qui menacent d'opposer leur veto à ce texte. Parmi les autres membres du Conseil de sécurité, le Brésil, l'Inde, le Liban et l'Afrique du Sud y sont également hostiles, estimant qu'une résolution condamnant Damas pourrait être la première étape vers une intervention militaire occidentale.

"UNE DES JOURNÉES LES PLUS SANGLANTES"

Dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 juillet, les chars de l'armée syrienne sont entrés dans Hama, rapportent plusieurs ONG, dont l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), affirmant qu'il s'agit de "l'une des journées les plus sanglantes" depuis le début de la révolte mi-mars. Les bilans sont invérifiables, les journalistes n'étant pas autorisés à travailler en indépendance sur place. Lancé à la mi-mars dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le mouvement de contestation aurait fait 1 634 morts, selon un récent rapport de l'ONG Avaaz, qui avance également le nombre de 2 918 disparus. Il y aurait eu en outre plus de 25 000 personnes arrêtées, dont la moitié serait toujours derrière les barreaux.

Sur la page Facebook de la révolte syrienne, plusieurs vidéos témoignent de la violence de l'offensive de l'armée :

"La Syrie est en sang", dénoncent les militants sur cette page, moteur de la contestation, qui appelent à des "manifestations de représailles" dimanche soir à la sortie des mosquées après les "Tarawih", les prières nocturnes pendant le ramadan, qui commence dans la soirée.

Un médecin souhaitant l'anonymat a raconté l'offensive : "Les chars nous attaquent en provenance de quatre directions différentes. Leurs mitrailleuses tirent à l'aveugle et les chars détruisent les barricades érigées dans les rues par des habitants."

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

Selon un autre témoin, qui préfère lui aussi taire son nom, "cinq chars sont actuellement postés à côté du palais du gouverneur", faisant état de tirs par intermittence. "Le bilan est lourd, il y a des corps dans les rues qui n'ont pas encore été ramassés", a indiqué un autre habitant, ajoutant que des tireurs d'élite avaient pris position sur les toits de la prison principale de la ville ainsi que sur le siège de la compagnie nationale d'électricité.

AL-ASSAD : "NOUS SORTIRONS PLUS FORTS DE CETTE CRISE"

Le président Bachar Al-Assad a réaffirmé dimanche soir que la Syrie était la cible d'une conspiration internationale visant à la démanteler. Dans une lettre adressée aux soldats à l'occasion de la Journée de l'armée, il accuse des puissances extérieures de chercher à semer les graines d'un conflit religieux afin de "déchirer la Syrie en un ensemble de petits Etats en concurrence les uns avec les autres, satisfaisant ceux qui œuvrent à son démantèlement".

"L'honorable peuple syrien dans son ensemble sait que nous sortirons plus forts de cette crise, poursuit-il. Ils ont voulu provoquer des luttes religieuses qui détruiraient tout. Nous avons réussi à l'empêcher et à nous observer pour isoler les erreurs et les rectifier."

Le Monde avec AFP et Reuters

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.