Ségolène Royal part en guerre contre le Nutellapar quoi2news
POLÉMIQUE - Ces jours-ci, plusieurs marques célèbres sont dans le collimateur de Ségolène Royal. Après avoir appelé à l'interdiction du désherbant Round Up, la ministre de l'Écologie s'en est pris au Nutella, accusé, au grand dam de Ferrero, de contribuer à la déforestation de par son recours massif à l'huile de palme.
"Il faut replanter massivement des arbres, parce qu'il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. Il faut arrêter de manger du Nutella par exemple parce que c'est de l'huile de palme", a en effet déclaré la ministre, invitée lundi soir du "Petit Journal" de Canal+ (vidéo en tête d'article).
Refusant de commenter les propos de Ségolène Royal, Ferrero, qui produit cette pâte à tartiner, a réagi en se disant "tout à fait conscient des enjeux environnementaux". Ferrero "a pris de nombreux engagements notamment concernant son approvisionnement en huile de palme", indique le groupe italien, assurant que "la culture du palmier à huile peut aller de pair avec le respect de l'environnement et des populations".
"Déconcertante Ségolène Royal"
Mais dans la classe politique italienne, la croisade de Ségolène Royal contre le fleuron du groupe Ferrero passe mal. En témoignent les propos tenus sur Twitter par son homologue italien, Gian Luca Galletti, ministre de l'environnement. "Déconcertante Ségolène Royal, laissez tranquilles les produits italiens", a-t-il tweeté.
Mais Gian Luca Galletti n'est pas le seul politique italien à s'indigner des propos de Ségolène Royal. Michele Anzaldi, député du parti démocrate et membre de la commission des affaires agricoles, a exigé des "excuses" de la part de la ministre de l'Écologie, estimant que son appel au boycott constitue une "grave attaque" à "l'excellence italienne", rapporte le journal Les Échos.
L'épouse du chef du gouvernement Matteo Renzi, Agnese Renzi, a elle aussi implicitement apporté son soutien au producteur italien en se rendant mercredi au "Nutella Concept Bar" à l'Exposition universelle de Milan. Accompagnée de sa fille, elle a ostensiblement commandé et mangé une crêpe au Nutella et à la chantilly, ont rapporté les médias italiens.
Face à cette polémique qui enfle de l'autre côté des Alpes, Ségolène Royal a tenté ce mercredi 17 juin de calmer le jeu, en publiant nommant sur Twitter ses "excuses pour la polémique sur le Nutella", se disant d'accord pour "mettre en valeur" les progrès de la firme.
Fin 2012, des sénateurs français avaient tenté, en vain, de faire voter une surtaxe de 300% sur l'huile de palme contenue dans la célèbre pâte à tartiner, en arguant de la dangerosité de cette huile végétale pour la santé (obésité) et l'environnement (déforestation).