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Les patrons français en Libye pour de futurs contrats

Le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche (au centre), visite Tripoli aux côtés de patrons français. LIONEL BONAVENTURE/AFP

Des responsables de 80 entreprises françaises ont accompagné Pierre Lellouche pour prendre contact avec les nouvelles autorités et tenter, face à une vive concurrence, d'obtenir les marchés de la reconstruction du pays.

Le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, est arrivé tôt mercredi matin à Tripoli avec une délégation de 80 entreprises françaises dont la moitié de représentants de PME. C'est la première visite d'un ministre français depuis le déplacement du président de la République, Nicolas Sarkozy, il y a deux semaines dans la capitale libérée de la Libye.

Alors que les dernières poches d'insurgés à Syrte, sont sur le point de tomber aux mains des troupes du CNT (Conseil national de transition), la France entend réamorcer dès à présent ses échanges commerciaux avec la Libye dont elle était, sous l'ère Kadhafi, le deuxième client et le sixième fournisseur (avec 6% de part de marché en 2010). «Nous ne sommes pas venus signer des contrats dès aujourd'hui», confiait Pierre Lellouche dans l'avion qui le conduisait vers la capitale libyenne, «mais ouvrir des discussions, filière par filière, pour isoler les besoins des industries locales et les mettre en relation avec nos entreprises». L'idée est également de relancer les contrats signés sous le régime précédent, dont aucun n'ont été dénoncés mais qui ont été interrompus par la guerre.

Aux autorités du CNT qui l'accueillaient, à la descente de l'avion, Pierre Lellouche a précisé les ambitions de la France: «Nos entreprises ne viennent pas pour vendre des produits et retourner ensuite en France mais pour travailler sur le long terme avec vous et offrir un avenir à vos jeunes!».

En février, la France comptait 700 expatriés en Libye

Message reçu par le numéro deux du régime transitoire, le ministre des Finances et du Pétrole, Ali Tarhouni: «Nous ne négocierons que sur la base de contrats qui profiteront d'abord au peuple libyen, et avec un souci de transparence totale «. Manière de rompre avec les pratiques de l'ancien régime du «Guide libyen», Mouammar Kadhafi, toujours en fuite.

Concrètement, les 80 entreprises françaises présentes dans la délégation du secrétaire d'état au Commerce extérieur travailleront tout au long de la journée dans le cadre de 11 ateliers thématiques tels que la banque, l'agroalimentaire, la santé, la sécurité, l'eau, les transports ou encore le pétrole.

Avant le début de la révolution, en février, la France comptait 700 expatriés en Libye. Aujourd'hui, seules deux entreprises sont revenues: Total et Alcatel, pour relancer la production pétrolière et remettre le réseau téléphonique en fonctionnement.

À Tripoli, dont les infrastructures n'ont pas trop souffert des bombardements de l'Otan, les entreprises françaises ont été accueillies, elles aussi, en libératrices. La France peut capitaliser sur son soutien militaire même «si la compétition sera rude» admet Pierre Lellouche. Pour preuve, le ministre français a été devancé, lundi, par son homologue autrichien, et au moment où il repartira, ce soir, il croisera sur le tarmac de l'aéroport son homologue allemand, venu avec une délégation de 50 entreprises.

Terre à peine libérée, la Libye est déjà devenue un terrain de compétition commerciale.

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