“On emmerde les banques” : l’invention révolutionnaire qui chamboule tout un système.

Ce Français avait une revanche à prendre sur ls sytème bancaire et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il l’a prise d’une fort belle manière.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 8 ans.

En France, on estime que 5 à 6 millions de personnes sont touchées par l’exclusion bancaire (source : Cresus). Ce chiffre est vertigineux. Ajoutez-y tous ceux qui n’aiment pas le système bancaire et vous comprendrez pourquoi l’idée de Ryad Boulanouar cartonne : ce Français a tout simplement inventé le compte en banque… sans banque ! Gros plan sur une initiative révolutionnaire.

L’histoire de ce projet fou (et, a priori, complètement utopiste), démarre en septembre 2001. Ce jour la, Ryad Boulanouar, qui vient de créer une entreprise et connaît des fins de mois difficiles, est convoqué par son « conseiller » bancaire. L’objet du rendez-vous ? Un découvert qui lui est signifié de la façon la plus humiliante possible : le conseiller demande la CB de l’entrepreneur, s’empare d’une paire de ciseaux et coupe le précieux objet en deux…

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Source : BFM

Interrogé par Le Monde, l’intéressé semble s’en rappeler comme si c’était hier :

« Non seulement tu te retrouves à poil, tu es fiché interdit bancaire, mais ton banquier t’humilie, t’infantilise »

Depuis cette date, Ryad Boulanouar n’a plus qu’une idée en tête : inventer une alternative aux banques et offrir à tous une solution de paiement « simple et économique. »

Treize ans plus tard, en février 2014, notre homme tient sa revanche : avec deux associés, il lance Nickel, le premier compte bancaire… sans banque ! Pour l’ouvrir, rien de plus simple : il suffit de se rendre dans un tabac partenaire muni d’une pièce d’identité, de 20€ et de d’un numéro de portable. En échange, vous repartez avec une carte de paiement et un RIB !

Une fois mis en service, ce compte peut être alimenté en ligne sur internet, avec du liquide chez les buralistes ou entre particuliers par SMS. Simplissime, donc, et avec tous les bénéfices d’un compte traditionnel. Seule différence notable : l’absence de découvert autorisé. Un choix assumé par Ryad Boulanouar :

« Le découvert autorisé, c’est un crédit non consenti, un pousse-au-crime pour consommer toujours plus. »

En moins de 3 ans, 330 000 personnes ont déjà rejoint Nickel. Il faut dire que le système présente de très précieux avantages pour tous ceux qui n’avaient plus droit à la moindre carte bancaire : fini la cantine à payer en liquide, fini l’attente interminable pour chercher 20€ en agence, fini les petites humiliations quotidiennes…

Désormais, chacun redevient libre de disposer de son argent à tout instant. Quels que soient ses revenus.

Pour Ryad Boulanouar, la victoire est belle. Non seulement c’est une affaire qui roule mais, en plus c’est une formidable revanche :

« Notre solution permet de lutter contre l’exclusion bancaire, tout en créant de l’emploi, puisque nous serons 200 CDI fin 2017. Mais, pour que cela soit possible, nous devons gagner de l’argent. Et nous en gagnons. »

« Et, en plus, on emmerde les banques ».

Seule ombre à ce tableau lumineux : Ryad Boulanouar, homme d’affaire brillant et utile de 42 ans, a décidé de quitter la France, direction la Belgique. Pas pour la fiscalité, mais pour des raisons plus regrettables encore :

« Je suis parti car j’ai toujours été considéré comme un Français de seconde zone. Je ne voulais pas que mes filles subissent cela. »

Dommage qu’un aussi bel exemple de réussite (et non d’intégration puisque Ryad Boulanouar est né en France) soit contraint de quitter la France.

Quoi qu’il en soit, une invention remarquable au service d’une belle idée.

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