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Le constat est frappant : à maintenant treize mois du premier tour de la présidentielle, jamais un président sortant ne s'était trouvé en aussi mauvaise posture : seulement 15 % de bonnes opinions, en baisse de 5 points, un taux de défiance qui atteint 80 % (+ 5 points). François Hollande paie l'addition d'une séquence ratée depuis janvier marquée par les déchirements sur la déchéance de nationalité, l'enlisement de la révision constitutionnelle, et le projet de loi El Khomri qui achève de décevoir à gauche... Car ce sont bien les sympathisants de gauche qui font brutalement défaut et font s'effondrer encore un peu plus la cote de popularité du président. Chez les sympathisants PS, François Hollande recule de 52 à 39 % de bonnes opinions (- 13 points).
Le duo Hollande-Valls entraîné vers le fond
Manuel Valls subit encore plus lourdement l'impact de la loi travail : une chute de 9 points, qui le situe désormais à 26 % de bonnes opinions. Son plus mauvais score. Depuis vingt ans que le baromètre Ipsos-Le Point existe, ce niveau d'impopularité pour un Premier ministre ne s'est produit que huit fois sur 220 mesures : Juppé à deux reprises en 1996, Raffarin une fois en mai 2005, et Jean-Marc Ayrault cinq fois... La gauche se détourne brutalement de Manuel Valls qui perd 19 points chez les sympathisants PS (41 % de bonnes opinions). Le tandem Hollande-Valls semble entraîné vers le fond dans un paysage général qui voit, sur 32 personnalités testées, 9 hausses, 14 baisses et 9 stables.
À droite, les positions se resserrent
Pour Alain Juppé, le leader, l'érosion s'accentue : le maire de Bordeaux perd 6 points, à 48 % de bonnes opinions. Son record (60 %) ne date pourtant que de janvier dernier. Il s'agit de son moins bon score depuis février 2014 (46 %). Il devance Christine Lagarde (44 %, stable) et Jack Lang (43 %, stable). À la 4e place, Emmanuel Macron subit lui aussi l'impact du projet de loi travail : 42 % de bonnes opinions (- 3 points), une baisse due à son net repli chez les sympathisants LR (49 %, un recul de 14 points) ou encore chez les cadres (46 %, - 10 points).
La compétition à droite laisse apparaître un resserrement des positions. Chez les sympathisants LR, Alain Juppé conserve la tête avec 62 % de bonnes opinions, mais en perdant 6 points. Nicolas Sarkozy égalise à 62 % (- 1 point), mais suscite plus de mauvaises opinions (35 %). François Fillon est 4e chez les sympathisants LR avec 58 % (- 2 points). Parmi les autres candidats déclarés, NKM se classe 8e avec 45 % de bonnes opinions (- 5 points) et Bruno Le Maire 12e (38 %, - 9 points). Comme si le foisonnement des candidatures agaçait les sympathisants LR, qui voient en chacun le diviseur de la famille...
À gauche, Ségolène Royal reste la personnalité la plus appréciée des sympathisants PS, avec 66 % de bonnes opinions. Martine Aubry ne pointe qu'en 5e position, avec 58 % d'avis favorables (- 1 point). Elle ne récolte pas les fruits de sa fronde antigouvernementale... De tous les candidats déclarés, c'est finalement Jean-Luc Mélenchon qui s'en sort le mieux : il enregistre la plus forte hausse mensuelle du baromètre avec 5 points supplémentaires (34 %) tandis que Marine Le Pen reste dans ses basses eaux (25 %, + 1 point).
Et si on ne perd pas son temps (le lièvre et la tortue), on peut négocier un virage spectaculaire suivi d'une belle accélération ou accumuler les sorties de route sans voir les multiples obstacles. Carlos Tavares par exemple qui s'était donné 5 ans pour redresser PSA y est parvenu en seulement 2 ans.
Quant à la France, sa situation est objectivement pire qu'en 2012 et les Français - aux exceptions près - s'en aperçoivent comme le témoignent les actuelles cotes de popularité de Hollande et de Sarkozy.
Hollande était déjà à 15%, donc s'il a perdu 5%, il n'est plus qu'à 10 %, mais les sondeurs sont bien payés pour manipuler et rendre la potion moins dure à absorber !
Si les Français sont un peu sensés, ce dont on peut hélas douter, il ne devrait jamais remonter au-dessus de 15% d'ici début 2017, même s'il essaie d'acheter au prix fort les votes !
Qu'il dégage, c'est tout ce qui lui reste à faire !
Qui n'a pas fini de chouiner sur le renvoi par le peuple, de son zhéro le 6 mai 2012 devant ses amis qui n'en veulent plus non plus et devant ses juges !