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Royal et Aubry réunies face à Hollande

Ségolène Royal et Martine Aubry ont tenu meeting commun, mardi. JULIEN MUGUET/REUTERS

Tandis que Laurent Fabius lui exprimait son soutien, la patronne du PS tenait un meeting avec Ségolène Royal à Poitiers.

Alors que Laurent Fabius annonçait mardi, dans le «20 heures» de TF1, son soutien enthousiaste à Martine Aubry, celle-ci tenait meeting commun avec Ségolène Royal à l'occasion des Rencontres du changement. Elles ont beaucoup parlé de nouveau modèle de développement, de sociale-écologie et de pôle de compétitivité régional des éco-industries, affichant une superbe indifférence aux interrogations des journalistes, présents en masse. L'affaire Dominique Strauss-Kahn ? Les cartes rebattues au PS pour les primaires ? La reprise de la guerre des chefs ? Autant de sujets éludés par l'ex-candidate de 2007 et la première secrétaire du parti à leur arrivée au Salon de Blossac, où quelque 1 300 personnes les attendaient.

«Vous êtes très surpris de voir les socialistes rassemblés ? a ironisé Ségolène Royal à l'intention de la presse. Il va falloir vous habituer !» «Eh bien, voilà, tout a été dit, a enchaîné Martine Aubry. Je suis désolée pour ceux qui voulaient autre chose.» Autre chose, comme un commentaire sur le nouveau favori des sondages pour les primaires, François Hollande ? «Il est évidemment le bienvenu pour venir défendre le projet dans cette région», s'est contentée d'assurer Ségolène Royal.

Mardi, l'ex-premier secrétaire du PS était en Tunisie. Mais la réunion de Poitiers et le climat «anti-Hollande» du moment ne lui ont pas échappé, même s'il a feint de ne rien voir, affirmant même : «Quand Ségolène Royal et Martine Aubry se rencontrent, il n'y a aucune raison qu'elles se liguent contre qui que ce soit. Les socialistes, plus ils s'embrassent, mieux ils se portent.»

Guerre contre les chefs

François Hollande n'en finit plus de progresser dans les sondages, Martine Aubry est prête à se déclarer candidate et Ségolène Royal tente de rester dans la course. Mais chacun le sait aussi, le premier qui donnera l'impression de jouer contre son camp sera implacablement balayé par les militants. Alors, tout le monde se tient, après le traumatisme de l'inculpation et de la mise hors jeu de DSK. À Poitiers, le nom de l'ancien directeur général du FMI n'a même pas été prononcé. «Nous avons vécu des jours éprouvants les uns et les autres», a juste glissé Martine Aubry dans son discours, entre deux «ma chère Ségolène». Comme à Rezé, il y a presque deux ans jour pour jour, lorsqu'elles avaient mis en scène leur réconciliation pour les élections européennes, les deux femmes ont rivalisé d'amabilités. Ne manquaient que les cadeaux. «Il fait bon de se retrouver, et les Français nous veulent comme ça. Nous garderons ce cap», a assuré Martine Aubry avant de saluer et d'approuver «la politique par la preuve» de Ségolène Royal.

Pas de guerre des chefs au PS ? Plutôt une guerre contre les chefs, menée par Arnaud Montebourg. Mardi, le député de Saône-et-Loire a fustigé dans Libération la perspective du duel annoncé entre l'ancien chef du PS et son actuelle patronne. «Ce sont les mêmes qu'il y a dix ans. Ce sont ceux qui nous ont fait perdre en 2002, qui avaient déjà rédigé le projet à cette époque, qui sont candidats en 2012», a-t-il accusé. Manuel Valls et Pierre Moscovici, pas loin de penser la même chose, songent à se présenter. La guerre des sous-chefs en guise de prélude aux primaires au PS ?

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