Réflexions liturgiques ou viniques?

Je ne vous enquiquinerai pas souvent avec des considérations religieuses mais là ça me titille, ça m’agace, je m’interroge. Donc je vous interroge aussi. Vous pourriez m’aider.
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En rentrant de Montilla  -  Gros Mangeur

Quand on est enfant il y a des choses très mystérieuses qui font un peu peur, qui impressionnent. Moi par exemple ça a été la liturgie catholique de la communion avec les célèbres « ceci est mon corps » et « ceci est mon sang ».
Comme la plupart des garnements de mon école, l’ImaK (on disait « l’ImaK » pour Immaculée Conception), j’ai été pressenti pour être enfant de chœur, celui qui aidait le prêtre à célébrer la messe en lui tendant les accessoires. Sans succès. Je n’ai jamais été enfant de chœur ; on m’a jugé, déjà, trop indiscipliné. Mais une chose m’a frappé : le vin de messe. Celui-là même que le prêtre verse dans le calice et élève vers les cieux en disant « Ceci est mon sang ». Le vin de messe était du vin blanc. Pas du vin rouge.
Ainsi donc Dieu/Jésus, non content de transformer le sang en vin ou vice-versa, le transformait en vin blanc ! Même pas de la couleur du sang. Même pas rouge. Et en plus, dans les églises du sud de la Navarre de mon enfance, le curé utilisait du Moscatel. C’est dire.
Ça me titille depuis une bonne semaine cette histoire. Sans doute parce que j’assiste aux différentes manifestations de la Semana Santa dans mon village andalou que j’aime. Je suis un mécréant mais j’aime les rites et les processions. La Semana Santa est ici la plus grande des occasions de fêtes, ça dépasse la Feria. Il y a même la corrida du sábado de Gloria.
Les processions sont l’occasion de retrouver plein d’amis, de membres de la famille, de faire des choses ensemble. Beaucoup plus que la Feria, cantonnée qu’elle est dans la zone qui lui est réservée.

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Et en plus le programme est top ! (Gros Mangeur)

Chez mon grand-père, en Chalosse, on faisait un vin blanc délicieux et chaque fois qu’il reposait son verre, ou presque, il disait « on dirait du vin de messe ». C’était un compliment superlatif. Il était bon ce vin. Il était frais, un peu fruité, joyeux.
Ici je bois du Fino de Montilla. Je vais faire bref, le Fino c’est comme le Jerez mais ça ne vient pas du même endroit, ça vient de l’intérieur des terres d’Andalousie, du sud de la province de Cordoue. J’adore les vins de Montilla. En particulier celui que je bois et je sais que si le besoin se faisait jour, je pourrais ne plus boire que celui-là. Je ne sais pas si les prêtres d’ici l’utilisent dans les ciboires en tant que représentant le sang du Christ. En tout cas il est blanc.
Je veux aujourd’hui vous mettre à contribution car la question me taraude : si vous allez à la messe, même rarement, pourriez-vous s’il vous-plait demander au prêtre s’il trouve normal d’utiliser du vin blanc pour célébrer la messe ? Merci d’envoyer votre réponse par mail à : jb.magescas@gmail.com en inscrivant « vin de messe » dans la case « objet » de votre mail. Par ailleurs, si vous avez des accointances réelles et sérieuses avec quelque cador de la chose liturgique, un ponte, un exégète pointu, demandez-lui, je vous prie, qu’il, ou elle, vous justifie théologiquement l’utilisation du vin blanc comme vin liturgique. Vous pourrez aussi lui communiquer mon mail bien sûr.

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Mon veau, votre veau (Gros Mangeur)

Je me rends compte que je ne vous ai pas narré la recette du veau au céleri-branche, citron, ail et câpres, que j’ai imaginée spécialement pour que vous puissiez régaler vos proches et le curé qui aura accepté de répondre au sujet du vin/sang. Même si c’est une bonne sœur. Rendez-vous pour cela sur le blog de l’Opinion intitulé «Mille saveurs».

Mon Fino : Pérez Barquero, Avenida de Andalucía, Montilla, Espagne.
http://www.perezbarquero.com/

Mille saveurs Par Jean-Bernard Magescas

Sans aucune autre concession que celle du plaisir joyeusement revendiqué, "Mille Saveurs" nous entraine vers l'infini et au-delà de la gastronomie, familiale aussi bien que trois étoiles. Ici on ne critique pas, on jouit.

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