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Plusieurs interpellations dans l’enquête sur le braquage de Kim Kardashian

Parmi les dix-sept personnes interpellées le 9 janvier, certaines sont connues de la police, notamment pour des faits de vols à main armée. Une éventuelle complicité dans l’entourage indirect de la star est désormais envisagée.

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Publié le 09 janvier 2017 à 08h08, modifié le 10 janvier 2017 à 06h45

Temps de Lecture 5 min.

Devant la résidence de Kim Kardashian, rue Tronchet à Paris, le 3 octobre 2016.

Après une cure médiatique de plusieurs semaines, Kim Kardashian a recommencé, le 4 janvier, à partager des scènes de sa vie quotidienne sur les réseaux sociaux. Des photos de famille, empreintes d’une sobriété à laquelle elle est peu habituée. A cette même date, la brigade de répression du banditisme (BRB) finalisait dans le secret des locaux du 36, quai des Orfèvres, à Paris, l’opération qui a vu, lundi 9 janvier, aux premières heures de la journée, l’interpellation de dix-sept personnes soupçonnées d’avoir participé au vol de bijoux dont la starlette a été victime quelques mois plus tôt. Les cinq personnes soupçonnées de l’avoir agressée font partie du coup de filet.

Enquête sous les feux médiatiques

Les interpellations ont notamment eu lieu à Vincennes, Créteil (Val-de-Marne), Le Raincy (Seine-Saint-Denis), en Seine-et-Marne, à Paris dans le 19e et le 17e arrondissement ou encore à Grasse (Alpes-Maritimes). La plupart des individus arrêtés sont connus de la police, notamment pour des faits de vols à main armée, de trafics de stupéfiants et de fausse monnaie et sont décrits comme des malfaiteurs chevronnés. Le plus âgé d’entre eux a 72 ans et trois femmes figurent parmi les interpellés. La moyenne d’âge des cinq personnes qui auraient directement participé à l’agression est de 55 ans.

Tous ont été placés en garde à vue. L’une de ces personnes est un employé d’une société de chauffeur de maître à laquelle la famille Kardashian faisait régulièrement appel lors de ses passages à Paris. Il serait le dernier à avoir véhiculé la starlette le soir des faits. La question d’une éventuelle complicité dans son entourage indirect se pose désormais. Lors des différentes perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé une arme et des sommes d’argent en liquide.

C’est l’aboutissement d’une enquête démarrée il y a trois mois sous les feux médiatiques internationaux, à la suite du braquage de l’une des personnalités les plus connues de la télévision américaine. Plusieurs ADN avaient été retrouvés sur les lieux. L’un d’eux, mis au jour sur un collier de serrage laissé sur place, a permis, après avoir été soumis au fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg), d’identifier un homme déjà connu des services de police pour des faits de vol à main armée, et a conduit la police judiciaire sur la trace de cette équipe.

Plusieurs semaines de surveillances et d’exploitation des caméras de vidéosurveillance des commerces voisins de l’hôtel ont précédé les interpellations de lundi. Les enquêteurs ont acquis la conviction que les malfaiteurs ont tenté de recéler les bijoux à Anvers en Belgique. Deux des personnes actuellement en garde à vue ont ainsi été vues par les policiers se rendant dans la ville, place forte du commerce diamantaire mondial. La juge d’instruction pourrait prochainement se rendre aux Etats-Unis pour entendre personnellement Kim Kardashian, qui avait répondu très brièvement aux policiers après le vol, pressée de rentrer chez elle.

Un fric-frac en mondovision

Le 29 septembre, Kim Kardashian, venue assister à la Fashion Week de Paris, postait aux 89 millions d’abonnés de son compte Instagram une photo d’elle laissant apparaître un décolleté plongeant. Mais l’œil était aussi attiré par la bague qu’elle portait à l’annulaire gauche. Sertie d’un diamant de 20 carats, elle lui a été offerte par son mari, le chanteur Kanye West, et est estimée à 4 millions de dollars. Comme à son habitude, la star de téléréalité américaine partageait publiquement son quotidien fait de fastes et d’excentricités et offrant par ailleurs une idée concrète de son envergure financière. Dès son arrivée dans la capitale, de nombreux paparazzis s’étaient donc opportunément installés devant l’hôtel de Pourtalès, situé rue Tronchet, dans le 8arrondissement, où elle séjournait.

Trois jours plus tard, dans la nuit du 2 au 3 octobre, plusieurs malfaiteurs repartaient de la chambre de son hôtel parisien avec un butin de bijoux d’environ 9 millions de dollars, dont la fameuse bague. Le préjudice global est estimé à environ 10 millions de dollars. Un fric-frac en mondovision. Selon le témoignage que le réceptionniste de l’hôtel particulier a fait aux policiers, c’est vers 2 heures du matin que cinq personnes encagoulées et gantées, portant des blousons floqués « police », sont entrées en demandant en français et sans accent où se trouvait « la femme du rappeur ».

Sous la menace d’une arme de poing, le réceptionniste les a conduits dans le duplex qu’elle occupait. Deux d’entre eux y ont pénétré, l’ont braquée puis l’ont ligotée avec du Scotch. Avant de lui coller de l’adhésif sur la bouche pour étouffer ses cris. A 2 h 56, après avoir réussi à enlever ses liens, Kim Kardashian a appelé son garde du corps, qui s’était absenté pour accompagner sa sœur en discothèque. Les caméras de vidéosurveillance saisissaient les cambrioleurs repartant avec une apparente sérénité, à pied ou à vélo.

Instrumentalisation politique

Les réactions politiques s’étaient multipliées, quitte à instrumentaliser, cet épisode qui avait fait le tour du monde. Nathalie Kosciusko-Morizet, alors en campagne pour la primaire de la droite, déclarait ainsi : « Il y a une urgence générale sur la sécurité à Paris. » La maire de Paris, Anne Hidalgo, rétorquait : « Cet acte très rare, survenu dans un espace privé, ne remet en aucun cas en cause le travail des policiers et de la sécurité de l’espace public parisien. » Une manière de mettre la pression aux services de police saisis du dossier et d’en faire, entre les lignes, une priorité pour eux.

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Des réactions politiques opportunes alors que ce type de vol est loin d’être isolé dans la capitale. En août 2014, un prince saoudien s’était fait dérober 250 000 euros en liquide aux portes de Paris. En avril 2015, plusieurs millions d’euros de bijoux avaient été dérobés à une collectionneuse de bijoux allemande alors qu’elle circulait à bord d’un taxi sur l’autoroute A1. Plus récemment, en novembre 2016, deux touristes qataries qui roulaient en Bentley se sont fait soustraire tous leurs effets personnels pour un montant estimé à 5 millions d’euros après avoir été contraintes de s’arrêter, là encore sur l’A1. Autant de faits divers qui n’ont entraîné aucune réaction politique.

Contactée par l’intermédiaire de son avocat, Kim Kardashian n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde. Depuis quelques jours, des extraits de la future saison de l’émission de téléréalité « L’Incroyable Famille Kardashian » circulent sur Internet et promettent que la star reviendra sur l’épisode de son agression. La sobriété a ses limites.

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