Près de quarante ans après un séjour à Grenoble, où elle fut étudiante, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye, qui a commencé par Paris une tournée européenne, s'est exprimée, lundi 4 novembre, dans un français parfait devant quelque 300 chefs d'entreprise réunis au siège du Medef, à Paris.
Passée la surprise de l'entendre citer Anatole France et Jules Verne, l'auditoire, côté français, s'est surtout félicité de ce qu'elle ait annoncé la prochaine ouverture des marchés publics sud-coréens aux entreprises étrangères.
Un décret présidentiel devrait être pris dans les tout prochains jours pour lever un certain nombre d'obstacles aux échanges entre les deux pays, notamment par la suppression de barrières non tarifaires, a précisé en substance la présidente de la République de la Corée du Sud.
Il n'a toutefois pas été question des problèmes de propriété intellectuelle ni de l'ouverture du marché de l'assurance-crédit.
La France est le troisième destinataire des investissements directs sud-coréens en Europe, derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni et elle est le troisième investisseur européen en Corée du Sud.
APPEL À INVESTISSEMENTS
A l'occasion de la visite de Mme Park Geun-hye, qui a un dîner de travail lundi soir avec Jean-Marc Ayrault à Matignon, le gouvernement devrait redire combien la France attache d'importance à l'accord de libre échange de juillet 2011 entre l'Union européenne et la Corée, quinzième puissance mondiale.
A la suite de l'entrée en vigueur de ce texte, le protectionnisme avait fait sa réapparition dans certains secteurs d'activité sud-coréens, comme la cosmétique ou la maroquinerie.
Paris devrait dire à Séoul qu'il ne peut pas reprendre d'une main ce qu'il a concédé de l'autre avec l'accord européen.
Le gouvernement verrait aussi d'un bon œil les investissements sud-coréens en France se porter sur des entreprises et des secteurs d'activité innovants, comme les biotechnologies, le numérique, l'éco-industrie et la voiture électrique.
ÉCHANGES QUASIMENT ÉQUILIBRÉS
Les Français, responsables politiques ou chefs d'entreprise, souhaitent aussi que se développent des projets franco-sud-coréens dans des pays tiers, notamment les dix pays membres de l'Association des nations de l'Asie du sud-est (ASEAN).
L'énergie nucléaire, le numérique à haut débit, les villes intelligentes, les lignes à grande vitesse et les transports, le développement durable, le traitement des eaux, sont autant de secteurs où les entreprises des deux pays peuvent jouer sur leurs complémentarités, estime-t-on de sources françaises.
Les échanges franco-sud-coréens sont quasiment équilibrés. Au premier trimestre 2013, les exportations françaises vers la Corée du Sud s'élevaient à 1,8 milliard d'euros, soit une hausse de 27 % par rapport à la même période de 2012, et les importations sud-coréennes en France étaient de l'ordre de 2 milliards, en recul de 18 %.
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